Le jeu d’échecs, porté par une nouvelle génération de passionnés tels que Victor Wembanyama ou Inoxtag, connaît un développement exceptionnel en France. Entre l’afflux de clubs, les tournois qui explosent, et les influenceurs qui dépoussièrent l’échiquier. Il y a une investigation sur les raisons d’un engouement national inattendu. Découvrez la nouvelle fièvre des échecs.
Nous sommes en avril 2020, en pleine période de crise pandémique. Thomas Le Montréer, qui avait 25 ans à l’époque, est confiné à la maison. Tout comme de nombreux Français. Pour s’occuper, il regarde des séries, lit des livres, et joue aux échecs en ligne. Cela lui permet de voir la nouvelle fièvre des échecs prendre forme.
La nouvelle fièvre des échecs
« Je n’avais pas pratiqué cette discipline depuis mon enfance. Je m’y suis adonné frénétiquement avec des joueurs de tous horizons, de toutes nationalités », se souvient ce responsable de clientèle à la recherche d’un emploi. Deux ans plus tard, il est en arrêt maladie et reste chez lui pendant plusieurs semaines. Ainsi, dans le cadre de cette fièvre nouvelle des échecs, il recommence à jouer aux échecs en ligne.
« Cela m’a permis de m’aérer la tête par rapport à mes soucis d’alors. Je privilégiais des parties ultrarapides, en une, trois ou cinq minutes comme le blitz. De véritables doses d’adrénaline ! »
Thomas Le Montréer
Après s’être installé à Bordeaux et ayant acquis une expertise en ligne, Thomas fréquente régulièrement – principalement le mardi soir et le week-end – un café échecs situé dans le chef-lieu de la Gironde. Il y retrouve des partenaires de jeu, parmi lesquels certains ont évolué pour devenir de véritables amis. « Rien de tel que de jouer en présentiel, comme on dit. Cela représente une véritable valeur ajoutée de retrouver de l’incarnation. Grâce à une application, nous pouvons planifier des mini-tournois dans les bars qui nous accueillent. Je me demande si je ne vais pas me lancer un jour dans la compétition », sourit-il.
Messi, Ronaldo, Djokovic, Wembanyama… La nouvelle fièvre des échecs
Comme le tennis de table, le jeu d’échecs connaît, ces dernières années, une nouvelle ère spectaculaire en France. En première ligne pour enregistrer et tirer parti de cette embellie. La Fédération française des échecs (FFE) confirme que son nombre de licenciés a augmenté considérablement. En effet, il est passé de 50 000 adhérents en 2019 à près de 80 000 aujourd’hui. De plus, 60 % sont des joueurs de moins de 20 ans. D’après diverses estimations concordantes, un Français sur dix participerait occasionnellement ou régulièrement à ce jeu. Ses origines remontent au VIe siècle dans le nord-est de l’Inde. Ainsi, grâce à cette nouvelle fièvre en France, le jeu est en plein essor.
Dates clés
- VIe siècle. Apparition en Inde du chaturanga, ancêtre des échecs modernes.
- VIIe-IXe siècles. Le jeu évolue en Perse sous le nom de shatranj, puis se diffuse dans le monde arabe et en Europe.
- XVe siècle. Transformation des règles en Europe, notamment avec l’introduction de la dame puissante et du roque. Le roque est un coup spécial permettant au roi et à une tour de se déplacer simultanément. Ainsi, les échecs deviennent un jeu plus dynamique et stratégique, perpétuant la nouvelle fièvre des échecs.
- 1886. Premier championnat du monde officiel, remporté par l’Autrichien Wilhelm Steinitz (1836-1900).
- 1924. Fondation de la Fide (Fédération internationale des échecs).
- 1950. Premiers titres de grand maître attribués.
- 1997.Deep Blue, un ordinateur d’IBM, bat Garry Kasparov, l’un des plus grands joueurs d’échecs de l’histoire. Une avancée marquante dans l’intelligence artificielle.
- 2020. Explosion de la popularité des échecs en ligne, notamment grâce à la série « Le Jeu de la dame » (Netflix) et aux plateformes comme Chess.com et Lichess.org
Le nombre de joueurs dans le monde est estimé à près de 600 millions par la Fédération internationale des échecs (Fide). Cela en fait l’un des jeux les plus populaires et universels à travers les cultures, générations et continents. Cette popularité persistante garantit la nouvelle fièvre des échecs en France, surtout avec le regain d’intérêt pour le jeu de plateau.
La nouvelle fièvre des échecs
La nouvelle fièvre des échecs © Illustration Asia Pietrzyk / Les Echos Week-End
Engagé depuis peu dans des compétitions, Félix a constaté de gros progrès dans son jeu, résultats de ses efforts. Ils lui ont permis de se hisser à l’excellent niveau de 1950 au classement Elo (du nom du mathématicien américano-hongrois Arpad Elo qui l’a élaboré), qui fait référence dans l’univers des échecs. « J’ai toujours été passionné par ce jeu mais, quand j’étais ado, les joueurs étaient considérés comme des geeks, donc je ne mettais pas trop ce hobby en avant », confie cet adepte d’un jeu offensif sur l’échiquier. Actuellement à la recherche d’un emploi, il pense que sa pratique des échecs représente un atout non négligeable sur un CV. « La pensée stratégique, la gestion du temps, l’anticipation des mouvements adverses sont des compétences recherchées en entreprise », souligne-t-il.
L’article complet sur Les Echos sous la plume experte
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