Véritable mix entre la boxe anglaise et les échecs, le chessboxing est un sport qui demande à la fois des qualités physiques et intellectuelles. En France, la discipline se développe, à l’image de l’Atlantique Herblinois Chessboxing Club (Loire-Atlantique).
Le chessboxing combine à la fois la boxe anglaise et les échecs – Photo Nicolas Lefèvre
Le chessboxing, est une discipline imaginée par l’auteur de bandes-dessinées Enki Bilal, dans son album Froid Equateur, sorti en 1992. C’est ensuite l’artiste néerlandais Iepe Rubingh qui a créé la discipline. Ce dernier participe même au premier combat de boxe et d’échecs, en 2003.
En France, une dizaine de structure existe un peu partout dans le pays, sous la direction de la Fédération Française de Chessboxing. Entretien avec Antoine Lalos, entraîneur et membre de l’Atlantique Herblinois Chessboxing Club, près de Nantes.
Qu’est le principe du chessboxing ?
Le chessboxing, c’est une alternance de rounds d’échecs et de boxe anglaise. On commence une partie d’échecs pendant trois minutes. S’il n’y a pas d’échec et mat, on continue la partie sur le ring de boxe. On va donc alterner trois minutes d’échecs et trois minutes de boxe, ainsi de suite, jusqu’au dernier round d’échec. La victoire est décidée dès l’instant où il y a un échec et mat ou un KO en boxe.
Pourquoi associer la boxe et les échecs ? Ce n’est pas forcément instinctif comme association ?
C’est vrai que l’idée est surprenante, elle est saisissante pour l’imaginaire. Je pense que c’est, probablement, la représentation des deux sports qui sont très opposés, un sport très cérébral et un sport qui mobilise plus la force physique. En vérité, ce sont deux sports qui présentent beaucoup de similitudes, d’un point de vue psychologique et de la stratégie tactique.
C’est vraiment le sport ultime de combat, où on combat à la fois sur l’échiquier et sur le ring. On allie l’intelligence et la force, que ce soit sur l’échiquier ou sur le ring. Pour moi, c’est vraiment un sport complémentaire, qui combine parfaitement les deux disciplines. Ça n’a rien de loufoque, c’est assez sérieux.
Quelles sont les qualités principales pour pouvoir performer dans ce sport ?
Pour performer, l’idéal, c’est quand même d’être un bon joueur d’échecs. La plupart des victoires se font par échec et mat. Ceci-dit, il faut quand même pouvoir suffisamment être solide en boxe pour pouvoir encaisser et revenir par la suite sur l’échiquier, donc les deux disciplines sont importantes.
Evidemment, il faut avoir un bon cardio, puisqu’il faut envoyer sur trois minutes. L’énergie dépensée dans les rounds de boxe va être supérieure à celle d’un round classique de boxe. C’est donc une dépense d’énergie incroyablement folle en trois minutes et, ensuite, une remise du corps dans le calme. On doit se calmer, on doit se reconcentrer, revisionner l’échiquier pour éviter qu’aucune pièce soit en prise.
Il faut aussi avoir cette capacité psychologique de maîtrise de soi, de maîtrise des émotions. Il faut être capable de faire baisser son cardio.
Comment vous voulez rendre le chessboxing le plus accessible possible ?
On veut populariser ce sport et améliorer la pratique de nos licenciés. Tout le monde est la bienvenue pour agrandir l’équipe et apporter sa personnalité. Ce qui est intéressant dans le chessboxing, c’est que tout le monde a sa spécificité. C’est extrêmement riche, on fait de belles rencontres au club.
On va aussi développer ce sport pour les personnes porteuses de handicaps. Ça, c’est un projet qu’on va mettre en place dans les mois à venir.
L’article complet sur Alouette.fr sous la plume experte de Mikaël Le Gac