L’Homme contre la machine, un affrontement emblématique aux échecs des années 1990 raconté dans cette série historique soignée. Nos abonnés à la Newsletter gratuite https://chesstips.fr/ seront prévenus de la date de diffusion prochaine de cette série sur Arte.
Après ses premières projections à Séries Mania, la minisérie atterrira sur les ondes d’ARTE en France et en Allemagne, puis sur les plateformes européennes de HBO et sur Disney+ au Royaume-Uni. Des ententes de diffusion avec des diffuseurs québécois et nord-américains sont en cours d’élaboration.
Christian Cooke incarne Gary Kasparov dans dans la série « Rematch », réalisée et coécrite par le Québécois Yan England et produite par ARTE – Photo Leo Pinter
Vous avez aimé Le Jeu de la dame sur Netflix ? Cette série sur le face à face entre un champion d’échecs et une machine devrait vous plaire !
Bien avant Le Jeu de la Dame et Anya Taylor-Joy, le petit monde des échecs reposait sur les épaules d’un seul homme : Garry Kasparov. Génie de la grille aux 64 cases, il a longtemps été le maître incontesté d’une discipline élitiste, qui a pris la lumière au cœur des années 1990, lorsque le Champion du monde d’échecs a défait Deep Blue, un ordinateur conçu par une équipe taïwanaise, programmé pour battre l’esprit humain !
Un match qui donna des idées à IBM
Alors en quête de rebond, la marque informatique veut surfer sur le buzz et propose d’organiser un match retour. Sauf que cette fois, les programmateurs taïwanais disposent de gros moyens financiers pour booster leur supercalculateur. L’image d’IBM est en jeu. Celle de Kasparov aussi. Et à travers ce duel, le monde regarde le grand combat du futur, celui de l’Homme contre la machine…
Trente ans plus tard, on constate que l’esprit du temps n’a pas beaucoup changé. A l’heure où la puissance des intelligences artificielles fait frémir le monde, Rematch jouit d’une résonance toute particulière. Mais la mini-série peine à prendre le pouls de l’époque. La série échoue – en partie – à refléter le rayonnement sociétal de Kasparov vs. Deep Blue, à élever les enjeux de ce duel pour l’Histoire.
La reconstitution est fiévreuse et veut filmer avec passion les parties d’échecs, mais la mise en scène répétitive finit par lasser. La peinture manque un peu d’aspérités et enchaîne les images d’Epinal du maître qui sue du front en se penchant sur sa Tour avant de se raviser et de déplacer sa Dame. Grisant par moment, mais finalement un peu vain. Heureusement que le Kasparov de Rematch – remarquable Christian Cooke à l’accent soviétique épatant – déborde de charisme. Reste une chronique historique léchée mais oubliable.
Humain vs intelligence artificielle ?
Quand England a commencé à écrire Rematch, il y a plus de six ans, les robots conversationnels d’intelligence artificielle (IA) comme ChatGPT et l’IA générative n’étaient pas démocratisés comme ils le sont aujourd’hui. « On avait l’instinct qu’une série réfléchissant au pouvoir de l’ancien superordinateur Deep Blue serait éclairante dans un contexte d’avancée de l’IA, résume le réalisateur. Mais on ne se doutait pas à quel point ! »
Qu’a-t-il appris sur l’IA en plongeant dans le ventre de Deep Blue ? « Que ces intelligences sont créées par l’humain et ne risquent pas de le surpasser tant qu’on saura les faire agir dans un cadre contrôlé ! Il est naturel pour l’humain de s’inquiéter quand une technologie poussée arrive à faire des choses surprenantes. Mais toute l’histoire des développements technologiques nous confirme que l’humain garde le contrôle. Il faut rester vigilants, mais la machine qui dévore et broie entièrement l’homme, c’est de la science-fiction ! »
Rematch, en tout cas, fait le pari de positionner les humains en surplomb de la machine. « C’est une série sur des personnages forts et puissants, de Kasparov jusqu’au jeune cerveau à l’origine de Deep Blue et à la vice-présidente d’IBM, qui tire certaines ficelles. Ce sont eux, les vedettes. Pas Deep Blue. »
Rematch sera à voir en France prochainement sur Arte.
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