Entretien avec Christophe Czekaj, passionné par le jeu d’échecs et maître FIDE (2311 points au classement Elo) à qui il voue « un amour inconditionnel » depuis près de 35 ans et auteur du livre « Devenez stratège de votre vie : les leçons cachées du jeu d’échecs ». Souvent assimilés à la pensée stratégique par excellence, les échecs sont aussi vus par l’auteur comme « une science, un sport et un art », dont les règles et enseignements peuvent changer notre vie.
Nexus : Pouvez-vous présenter brièvement et résumer votre parcours professionnel ?
Christophe Czekaj : Géographe de formation universitaire, j’ai commencé ma carrière professionnelle en tant que joueur, animateur et entraîneur à L’Échiquier châlonnais, le club d’échecs de Châlons-en-Champagne. Après avoir failli être professeur au sein de l’Éducation nationale, ma curiosité m’a fait opter pour une autre filière, le syndicalisme professionnel viticole.
Pendant 15 ans, j’ai ainsi exercé des missions de conseil, d’animation et d’aide à la décision, en Champagne, à Paris et ensuite sur la Côte Vermeille, dans les Pyrénées-Orientales. Pour en quelque sorte concilier ou réconcilier ces deux expériences professionnelles, joueur et entraîneur d’échecs et cadre dirigeant dans la filière viticole, j’ai décidé de fonder en 2023 « Cap i Cames Consulting », une agence de conseil en stratégie, coaching et développement personnel sur la base du jeu d’échecs, aussi bien à destination des décideurs, managers, dirigeants que du grand public.
Le leitmotiv de la démarche : comment enrichir sa vie professionnelle et privée grâce aux échecs.
À bientôt 50 ans (en août prochain), le moment m’a paru idéal pour me lancer dans cette nouvelle aventure professionnelle et dans l’écriture d’un livre qui viendrait vulgariser cette offre de service.
Pourquoi ce nom « Cap i Cames » ?
« Cap i Cames » signifie en catalan, mot à mot, la tête et les jambes. J’ai choisi ce nom tout simplement parce que le projet a pris forme en Catalogne, et qu’à titre personnel, depuis 2016, je me suis pris d’une passion pour la course à pied et tout particulièrement pour la distance marathon. J’en ai aujourd’hui couru 25 et espère atteindre les 100 marathons terminés. La « tête », en clin d’œil aux échecs qui sont un sport cérébral, et donc les jambes pour la course à pied.
Quand avez-vous commencé à jouer aux échecs et pourquoi ?
La rencontre avec les échecs, car il s’agit bien d’une rencontre, presque d’un coup de foudre, remonte à mon année de seconde au lycée où, suite à l’absence d’un professeur, un camarade de classe, au hasard donc d’une heure à tuer au foyer du lycée, a sorti de l’armoire à jeux un échiquier et les pièces, en me disant : « Allez, viens, je t’apprends à jouer et on fait une partie. » Sans surprise, il a rapidement plus joué contre lui-même que contre moi. Ce qui est drôle, c’est qu’encore aujourd’hui, je revois la forme de l’échiquier et les pièces dépareillées.
Quoi qu’il en soit, le soir même, j’ai demandé à mes parents de m’emmener dans un magasin pour acquérir un jeu d’échecs. J’ai trouvé dans les rayons une méthode intitulée « apprendre seul à jouer aux échecs en moins de 3 heures » – qui correspondait d’ailleurs très bien à mes préférences d’autodidacte – et ça a été le début de mon histoire avec les échecs. Étonnamment j’ai tout de suite su que ce jeu m’accompagnerait toute ma vie, et qu’il serait quoi qu’il arrive comme un refuge, un espace de liberté et de créativité.
Avez-vous toujours aimé ça ?
Oui, coup de foudre immédiat donc, et durable, même si pour y être vraiment très fort, apprendre à 15 ans, c’est déjà très tard. Les meilleurs joueurs du monde apprennent souvent vers 4 ou 5 ans, et aujourd’hui, à 12 ans, certains ont le niveau pour être professionnels. Mais oui, j’ai pour les échecs un amour inconditionnel. Plus pour le jeu, son histoire, l’évolution des idées, sa littérature presque infinie, que pour la compétition elle-même d’ailleurs.
Quel est votre niveau aujourd’hui ?
2 311 points Elo en juillet 2024, ce qui me place aux alentours de la 170e place parmi les joueurs français, et environ 4 000e joueur mondial. Loin du niveau pour vivre correctement d’une pure pratique professionnelle du jeu, mais un bon niveau amateur. Satisfaction personnelle, j’ai continué à progresser jusqu’à tard (au-delà des 40 ans), pour franchir la barre des 2 300 points Elo et ainsi obtenir le titre honorifique de maître de la Fédération internationale des échecs. Les titres supérieurs étant ensuite maître international et grand maître international.
Je joue quelques parties par équipe pour mon club, le Barreau Paris Échecs, et donne quelques cours collectifs et particuliers en visio à quelques-uns et quelques-unes des membres du club.
C’est quoi la Guilde internationale culturelle des échecs ?
La Guilde est une association de préfiguration à une SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) dont je suis le président fondateur. Son objet est de mettre en lumière les liens que le jeu d’échecs, en tant que bien culturel universel, entretient avec le monde des arts, de la culture et avec la société en général. Elle propose des animations autour de cette dimension culturelle du jeu d’échecs, telle une exposition itinérante mettant en valeur les multiples facettes du jeu : arts (littérature, cinéma, peinture, musique, etc.), histoire, géographie, sport, science. Son objectif à terme est d’établir des partenariats, trouver des mécènes, pour notamment créer et implanter une cité culturelle des échecs. La Guilde recherche ainsi une ville qui serait intéressée pour cette cité du « jeu des rois, et du roi des jeux ».
Depuis quand les échecs existent-ils et par qui ont-ils été créés ?
Les historiens sont partagés, et les sources rares. Ce dont on est a priori certain est qu’il existe un ancêtre du jeu d’échecs, le chaturanga, né au nord de l’Inde au 6e siècle de notre ère. Initialement pratiqué par 4 joueurs, il se diffuse ensuite le long des routes du commerce et se transforme au gré des diverses cultures qui le pratiquent. Il devient shatranj en Perse, puis chatrang ; les Arabes, grands pratiquants et premiers experts en stratégie du jeu – ils inventent les techniques et écrivent les premiers manuels pour progresser –, l’apportent avec eux en Europe. Les règles et les déplacements des pièces que nous pratiquons aujourd’hui se stabilisent aux alentours du XVe siècle.
Une hypothèse passionnante veut qu’il ait existé, avant le chaturanga, un ancêtre du jeu, sorte de « proto-échecs » qui, en passant en Chine et au Japon, est ensuite devenu respectivement le xiang-qi (échecs chinois) et le shogi (échecs japonais), tous deux très différents de nos échecs « occidentaux » qui sont la variante pratiquée partout dans le monde aujourd’hui. L’histoire et la géographie du jeu sont réellement passionnantes. Mon directeur de recherche, pour ma maîtrise de géographie, avait d’ailleurs eu la gentillesse de m’autoriser à écrire mon mémoire sur ce sujet.
Les règles ont-elles évolué depuis ?
Oui, les règles ont évolué au contact des différentes cultures. Le nom attribué aux pièces dans différents pays sont d’ailleurs des indicateurs de l’appropriation qu’a faite chaque culture de ce jeu. Une des règles les plus remarquables dans l’évolution du jeu est peut-être celle de la « dame enragée ». Avant d’arriver en Europe, la dame, anciennement le vizir – une mauvaise traduction depuis la langue arabe aurait ainsi transformé le mot vizir en vierge – ne possédait que très peu de puissance, avec une mobilité très réduite.
L’histoire raconte qu’une fois arrivé en Espagne, ce serait Isabelle la Catholique, alors reine d’Espagne, qui aurait demandé à ce que la dame ait davantage de pouvoir. Passant d’une pièce peu mobile à la pièce la plus mobile, c’est l’avènement de la dame dite « enragée ». Elle cumule à elle seule les déplacements de la tour et du fou, faisant d’elle la pièce la plus puissante – mais pas la plus importante, car c’est le privilège du roi. D’autres règles sont ensuite venues se greffer, comme la prise en passant ou encore le roque. Là encore, l’évolution du jeu, des règles, des déplacements, et ensuite des idées stratégiques est passionnante et fait l’objet d’une riche littérature.
Pouvez-vous rappeler quel est le but d’une partie d’échecs ?
C’est assez simple, pour gagner une partie, il faut faire « échec et mat ». L’étymologie de l’expression viendrait de « Al shah mat », le roi est mort, ou plus exactement le roi est pétrifié.
Vous coincez le roi de votre adversaire, vous gagnez ! Dans les faits, les parties entre joueurs de club, et encore plus au niveau professionnel, vont rarement jusqu’à l’échec et mat final. Lorsque la situation est vraiment désespérée, le joueur en situation désavantageuse abandonne avant de subir cet échec et mat fatal.
Est-ce que la vie est pour vous comme une partie d’échecs ? Pourquoi ?
Une partie d’échecs dure en moyenne entre 40 et 50 coups. Et qu’est-ce qu’une partie d’échecs finalement ? Une suite de prises de décision. Simplement une succession de problèmes à résoudre les uns après les autres, chaque joueur faisant en sorte de répondre aux difficultés qui se présentent à lui du mieux qu’il peut. Et qu’est-ce que la vie, finalement ? Si ce n’est une succession de décisions à prendre, chacun faisant du mieux qu’il peut pour faire les bons choix, pour soi, pour son entourage, pour le bien commun. Alors, une fois qu’on a dit ça, le tableau n’est pas si noir ou si grave : face à ces difficultés, aux choix à faire, aux problèmes à résoudre, aux obstacles à surmonter tout au long d’une vie, il y a dans la vie, comme dans une partie d’échecs, énormément de moments de bonheur, de créativité, d’expression et de réalisation de soi.
L’avantage, de taille, dans une partie d’échecs est que, en cas de vraiment grosse erreur – aux échecs, on appelle ça une gaffe –, dans le pire des cas donc, après avoir été échec et mat, le perdant a toujours la possibilité de remettre les pièces en place pour une revanche, une autre partie. La vie laisse parfois moins de latitude pour une seconde chance. Mais en ce sens d’école de la décision, le jeu d’échecs – et ses techniques d’analyse pour bien décider – est fondamentalement utile dans la vie.
Quelle est votre intention principale en proposant ce livre ?
Mettre à la portée de toutes et tous les techniques, savoir-être et savoir-faire, élaborés par les joueurs d’échecs au fil de près de 1 500 ans de pratique de ce jeu, modèle de réflexion stratégique. Un des titres provisoires du livre était d’ailleurs Sagesses échiquéennes, leçons de vie issues du jeu d’échecs. Mais le plus important – et ce qui n’est pas facile à transcrire uniquement par le titre – est que ce livre se destine à tout le monde, y compris et surtout, ai-je envie d’ajouter, aux « non-joueurs d’échecs ».
Car au fil des rencontres, ou des présentations du livre, on me dit souvent : « Ah oui, les échecs, ce n’est pas pour moi et je ne sais pas y jouer. » Au-delà du fait qu’il faut vraiment briser cette illusion et absolument battre en brèche cette crainte – car tout le monde, vraiment, peut apprendre ce jeu –, le livre a été pensé, réfléchi et écrit pour être lu, compris et, je l’espère, apprécié par le grand public, et ce sans aucune connaissance technique du jeu, de ses règles, techniques et stratégies.
Quand/comment l’idée vous est-elle venue de faire un parallèle entre les échecs et notre manière d’être, de vivre et de travailler ?
Au fil de mon expérience professionnelle, face à des situations à analyser, des problèmes à résoudre, au fil de mes lectures aussi, qu’il s’agisse de développement personnel, de management ou conseils en stratégie ou autres, j’ai réalisé que ma pratique des échecs, et là encore mes lectures sur le sujet (biographies de grands champions, leur façon d’appréhender leur pratique, de faire face aux difficultés sur l’échiquier, l’histoire de l’évolution des idées stratégiques), tout cela en fin de compte méritait d’être transcrit, transposé dans un livre. J’ai eu l’intime conviction que le jeu d’échecs pouvait réellement être – l’expression anglo-saxonne est ici idéale et difficilement traduisible en français – un game changer, en ce sens que le jeu d’échecs peut changer la vie, vous faire aborder les problèmes différemment.
Initialement, j’avais commencé à construire des modules de formation autour de la prise de décision, de la capacité d’analyse de synthèse, des facultés à cultiver et mobiliser pour bien agir (mémoire, concentration, patience, estime de soi, respect d’autrui, canaliser son énergie, etc.). En un mot, quelle serait la boîte à outils du joueur d’échecs que l’on pourrait mettre à disposition des décideurs, managers ou autres chefs d’entreprise. Et finalement est venue l’idée d’aller plus loin, et de vulgariser l’ensemble et de le mettre à disposition du grand public aussi. Car les échecs, consubstantiels à l’évolution de l’humanité dans sa pratique ludique, mais pas que, sont là pour profiter à chacun.
Pourquoi prodiguez-vous précisément 64 conseils ?
Un clin d’œil à l’échiquier lui-même composé de 64 cases. Symboliquement, j’ai pensé que ce serait sympathique d’avoir autant de « conseils » que de cases sur l’échiquier. J’invite d’ailleurs en fin d’ouvrage les lecteurs à inventer eux-mêmes le 65ème principe. Et je prends déjà quelques notes pour un tome 2 ! Les plus férus d’ésotérisme pourront jeter un œil à la symbolique du chiffre 8 (le nombre de cases d’un côté de l’échiquier, lui-même étant donc un carré de 8 sur 8). Et 64, nous disent les spécialistes des nombres, est synonyme d’équilibre entre les mondes intérieur et extérieur, symbole de stabilité et d’harmonie dans tous les aspects de la vie. Que demander de plus pour un livre de développement personnel inspiré du jeu d’échecs !
Trouvez-vous que les échecs portent bien leur nom français ?
Très bonne question à laquelle je réponds un non ! Je me permets de reprendre ici quelques mots de l’introduction du livre qui souligne cette maladresse, si l’on peut dire, de la langue française qui ne rend pas justice aux échecs en ce sens qu’elle leur confère une connotation négative, synonyme de défaite, déboire, fiasco, faillite, revers, etc. Curiosité sémantique ou linguistique, l’équivalent n’existe pas dans d’autres langues, chess en anglais, ajedrez en espagnol, Schach en allemand, etc.
Jamais on ne retrouve cet équivalent français, les Anglais disent chess ou game of chess et non game of failures par exemple ! Quelle ironie que la langue de Molière donne ainsi cette connotation négative à un jeu synonyme, dans l’imaginaire collectif, d’intelligence ? Peut-être y a-t-il là un défi pour linguistes, académiciens, amoureux de la langue française pour trouver, inventer, un nouveau mot pour désigner le jeu d’échecs, qui ne véhiculerait pas cette connotation péjorative. Que cette anomalie sémantique ne nous empêche toutefois pas d’envisager les échecs comme un outil vers le succès et la réussite, au quotidien, à titre personnel ou professionnel !
Vous dites que les échecs sont « à la fois une science, un sport et un art, voire un art de vivre pour les plus passionnés ? » Qu’entendez-vous par là ?
Les grands champions, en particulier les champions du monde, en leur qualité de premier ambassadeur du jeu, ont souvent donné leur avis, explicité leur approche ou le regard qu’ils portent sur les échecs, leur vision « méta » en quelque sorte. Certains y voyaient une pure pratique sportive, un combat en particulier, c’était le cas d’Emmanuel Lasker par exemple, qui aimait « jouer l’homme », en lui posant des problèmes très concrets à résoudre, en jouant aussi sur sa compréhension de la psychologie qu’il pouvait avoir de ses adversaires.
Mikhaïl Botvinnik, le premier champion du monde soviétique, voyait les échecs comme une science, où l’on faisait usage d’analyses précises, de techniques élaborées, à l’instar également de Wilhelm Steinitz, le premier champion du monde officiel, qui avait décomposé la stratégie échiquéenne en éléments distincts, de façon très similaire à l’approche scientifique de la seconde moitié du XIXe et du début du XXe où l’on aimait recenser, lister, classifier, etc.
Enfin, d’autres champions avaient une approche plus romantique du jeu, et l’assimilaient à un art, ce qui fut le cas d’Alexandre Alekhine, champion du monde russe naturalisé français, qui revendiquait son statut d’artiste sur l’échiquier. Marcel Duchamp, lui-même grand amateur du noble jeu et très fort joueur, a ainsi osé : « Tous les artistes ne sont pas joueurs d’échecs, mais tous les joueurs d’échecs sont des artistes. »
Tout cela pour dire que la passion pour le jeu peut devenir dévorante, et que les plus « accros » peuvent boire, manger, dormir échecs. Après que Boris Spassky avait dit « les échecs, c’est comme la vie », Bobby Fischer, son grand rival américain, et sans doute le meilleur joueur de tous les temps, avait quant à lui tenu à corriger « Chess IS life » : « les échecs, c’est la vie ». Dans les faits, Fischer avait toujours sur lui un échiquier portable, et était sans cesse en train d’analyser des parties, des ouvertures.
Dans tous les cas, dans ce jeu à dimensions multiples, chacun peut trouver ce qui lui plaît : la dimension sportive où les notions de combat et de compétition dominent, l’aspect scientifique dans la mesure où certaines positions peuvent être traitées et analysées jusqu’à la vérité comme dans les sciences exactes, et enfin un volet artistique dans le sens où chacun peut imprimer son style au jeu, créer des positions qui l’inspirent et faire ainsi œuvre d’expression de soi. Pour la dimension artistique, notons au passage qu’il est fréquent de parler de beauté pour commenter un coup particulier ou décrire une partie entière particulièrement aboutie.
Le titre de votre livre est Devenez stratège de votre vie. Associez-vous les échecs uniquement à de la stratégie, ou reste-t-il une place dans ce jeu à l’intuition et à l’improvisation ?
Je dirais volontiers 50-50 ! Car si dans l’imaginaire collectif, le jeu d’échecs est souvent synonyme de modèle de pensée ou d’excellence stratégique – et c’est bien évidemment le cas dans les faits –, une place très importante est laissée à la créativité, à l’expression personnelle et à l’intuition.
Un des plus grands champions soviétiques du milieu du XXe siècle, David Bronstein, affirmait ainsi : « Les échecs, c’est l’imagination. » Contrairement à ce qu’on peut penser, la plupart du temps sur l’échiquier, les positions sont tellement complexes qu’il est impossible de calculer de façon efficace plusieurs coups à l’avance, le champ des possibles est bien trop vaste, l’adversaire disposant le plus souvent de plusieurs coups possibles tout aussi pertinents les uns que les autres.
C’est un cliché de penser qu’un joueur d’échecs passe son temps à calculer 5, 10 ou 15 coups à l’avance. La plupart du temps, il s’appuie sur son intuition, nourrie par des milliers, voire des millions, de parties ou de positions qu’il a déjà vues par le passé. Jeu fini et à information complète, selon la théorie des jeux, les échecs offrent certes un terrain de jeu pour l’analyse, mais aussi – et c’est ce qui fait la beauté du jeu – pour la créativité.
José Raoul Capablanca, un des plus grands joueurs de tous les temps, champion du monde dans les années 1920, à qui l’on demandait combien de coups à l’avance il calculait, répondait ainsi : « Un seul, mais le bon ! »
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