Les échecs ne sont pas seulement un divertissement, mais plutôt une formation en stratégie, en concentration extrême et en prise de décision sous pression. Le sens tactique et concentration sont essentiels dans ce jeu. « Les échecs stimulent la réflexion, l’intuition et la stratégie. C’est un jeu à la fois mystérieux, exigeant et profondément élégant. Pas étonnant qu’il plaise dans une culture française où il existe une véritable affection pour les jeux de l’esprit », vante Mitra Hejazipour, une joueuse d’échecs franco-iranienne au parcours aussi impressionnant que courageux.

Née en 1993 à Mechhed, en Iran, cette star du plateau fut expulsée de l’équipe de la République islamique en 2019 pour avoir porté son voile lors d’un tournoi à Moscou. Ceci en protestation contre les contraintes imposées aux femmes du pays. Établie en France et ayant obtenu la nationalité française en 2023, elle remporte le championnat de France d’échecs féminin au cours de la même année. Elle s’affirme ainsi comme une figure emblématique de cette discipline dans l’Hexagone.
L’essor du jeu en ligne
En plus du succès rencontré par la série « Le Jeu de la dame », l’essor du jeu d’échecs en ligne au cours des dernières années constitue l’un des éléments clés de son développement. Des sites de jeux comme Lichess, créé en 2010 par un Français nommé Thibault Duplessis, un passionné d’échecs et de logiciels gratuits, ou Chess.com, permettent à des milliers de joueurs de s’affronter à tout moment.
De 2010 à 2022, Chess.com, le leader mondial, a déclaré qu’il avait atteint 100 millions d’utilisateurs. Passant de 200 millions de parties jouées par mois en 2020, ce chiffre a atteint plus de 600 millions en 2024.
« Cette effervescence en ligne a indiscutablement démocratisé l’accès au jeu et réactivé l’intérêt d’anciens joueurs »
Eloi Relange
Un carton sur les réseaux sociaux
Devenu professeur d’échecs en ligne il y a quatre ans, Olivier Nouchi, 32 ans, est également un passionné de jeu sur la Toile. Il a un parcours unique, car il a commencé à pratiquer à 22 ans, alors que les experts disent qu’il est mieux de commencer entre 6 et 8 ans, quand les enfants apprennent à mieux se concentrer et à raisonner. « Un ami m’avait offert le livre ‘Les Echecs pour les nuls’, je l’ai dévoré et suis devenu accro à ce jeu aux possibilités infinies », raconte-t-il. Professeur de sciences et d’informatique depuis plusieurs années, il possède des compétences pédagogiques très bénéfiques pour ses élèves. « Les échecs permettent de progresser dans la vie et de mieux se connaître. Quand on joue, on joue parfois contre soi-même », assure-t-il.

De nombreux youtubeurs, tiktokeurs et autres streamers, tels que Blitzstream (le Français Kevin Bordi), ont été influencés par la vague du jeu en ligne. Ils ont attiré un jeune public appréciant les formats rapides et spectaculaires ainsi que les contenus humoristiques. Inoxtag, 23 ans, l’un des youtubeurs les plus suivis de France, s’est lancé un nouveau défi après son ascension de l’Everest. Transmettre sa passion pour les échecs à ses jeunes abonnés. Il a organisé, entre autres, des tournois, dont l’un des plus récents a enregistré plus de 1,6 million de vues. « Ces contenus présentent une qualité particulièrement télégénique. La dimension sportive des échecs est décuplée. « Il n’est pas surprenant que cela fasse un grand succès », apprécie Jules Stimpfling. Il est le cofondateur du média Le Crayon (35 employés), et un grand amateur d’échecs, en particulier en version « 2.0 ».
Sens tactique et concentration. Place aux filles !
L’expansion du jeu est claire, mais il y a un gros problème : il y a peu de femmes qui jouent. Elles représentent seulement 20 % des licenciés, un chiffre constant depuis une dizaine d’années. La responsabilité de qui? D’après les experts, les échecs ont longtemps été considérés comme un domaine réservé aux hommes. Malgré sa nature purement intellectuelle, ce jeu a été historiquement lié à des caractéristiques dites « masculines » telles que la combativité ou l’agressivité stratégique. Sans mentionner les préjugés transmis dès l’enfance qui guident les filles et les garçons vers des activités distinctes.
« C’est le cercle vicieux. Lorsqu’une jeune fille se tourne vers un club, il y a beaucoup de garçons inscrits. « Cela peut engendrer une méfiance de sa part », explique Eloi Relange. Le président de la FFE avait initié un programme de féminisation il y a quelques années. Ceci afin de promouvoir une véritable égalité entre hommes et femmes. « Je vois souvent des garçons tenter d’expliquer aux filles les subtilités du jeu avec de la condescendance. François Lecouvey souligne l’importance de la vigilance de nos entraîneurs sur ce sujet. Bref, ni plus ni moins que du « mansplaining » !
Des disparités entre les femmes et les hommes
« Lorsque je suis arrivée en France, j’ai constaté qu’il y avait encore de véritables disparités, souligne Mitra Hejazipour. Il y a deux ans, le salaire des joueuses de l’équipe de France était deux fois inférieur à celui de leurs homologues masculins. Ceci en compétition internationale. Heureusement, les résultats exceptionnels obtenus par l’équipe féminine ont permis de rectifier cette disparité. La fédération a enfin assuré un traitement équitable. Mais il reste beaucoup à faire ». Certes, valoriser des personnalités féminines telles que cette incroyable championne franco-iranienne serait susceptible de susciter des vocations chez les jeunes filles!
L’article complet sur Les Echos sous la plume experte d’Eric Delon
Abonnez-vous à ChessTips pour rester informé de l’actualité des échecs → https://chesstips.fr
Pour apprendre à jouer et progresser en sens tactique et concentration, consultez notre catalogue de packs vidéos. Vous y découvrirez des cours d’échecs en vidéo. Vous améliorerez votre niveau en suivant les astuces sur les schémas de mat en vidéo.