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A 67 ans, Zaïa Guettafi joue aux échecs dans les rues de Montauban depuis plusieurs années. Un bel article de la Dépêche sur cette passionnée du noble jeu.
«Tu vas jouer quoi, demande la dame ? b5, répond mal assuré Mathias, 7 ans et demi. Non ton pion est isolé, il peut se faire capturer. Je vais t’aider.» dit Zaïa Guettafi en train d’enseigner une astuce à Mathias, rue de la résistance – Photo © Jean-Baptiste Arcuset.
Portrait d’une mordue d’échecs aussi stricte sur les règles que sympathique !
Zaïa Guettafi joue et enseigne les échecs tous les jours dans les rues de Montauban depuis maintenant 4 ans. Avec plusieurs autres membres de l’Échiquier Club Montalbanais, elle s’installe chaque matin à la «Mie Câline» rue de la résistance et joue au hasard des rencontres.
Une véritable «aventure» pour cette jeune retraitée, qui croise régulièrement le fer avec des habitués montalbanais, mais aussi des touristes : Espagnols, Anglais… «Une fois, j’ai même eu un couple d’Australiens. Nous avons disputé des parties du samedi au dimanche. Le mari était très fort mais j’ai réussi à gagner une manche !»
Car cette «fada» des échecs, comme ses amies aiment l’appeler, est une infatigable challengeuse. Elle peut ainsi enchaîner jusqu’à 9 heures de jeu par jour, avec un record à 18 ! Cependant, la vice-présidente de l’Échiquier Club Montalbanais n’est pas uniquement une compétitrice dans l’âme.
Elle est également pédagogue, ex-enseignante d’une classe d’initiation aux échecs à l’Institut. 2 ans passés notamment à familiariser les enfants au vocabulaire du jeu : le PAT (une forme de match nul), la Blitz (une partie disputée à la pendule en maximum 5 minutes), à parler en algèbre pour déplacer ses pièces. Le temps de connaître quelques joies et aussi quelques déceptions, dont «un élève brillant qui a abandonné les échecs pour le foot. C’est dommage mais ce n’est pas grave, relativise la professeure.»
Un jeu qui «rend plus fort»
Pour la dame, les échecs ce n’est pas seulement une gymnastique de l’esprit. «Ce jeu m’a forgé le caractère. Avant de jouer, je n’avais pas une grande estime de moi-même. Maintenant je vais vers les gens. Cela m’a rendu plus forte. C’est bien simple, je ne me reconnais plus !» sourit-elle.
L’ancienne commerçante est fière «de jouer avec tout le monde», y compris des marginaux de la ville qui sont parfois d’anciens clients. «Beaucoup de gens les rejettent, moi non.» Elle fait preuve de patience et donne des techniques pour améliorer leur jeu, comme la «fourchette de cavalier». Astuce qui consiste à menacer en même temps deux pièces du jeu adverse et donc d’en capturer au moins une grâce à son cavalier. Cependant gare aux tricheurs, une fois une pièce déplacée on ne peut annuler le coup : «toucher c’est jouer». Avertissement à de futurs adversaires, Zaïa Guettafi est à cheval sur les règles !
Pour en savoir plus : L’article de la Dépêche