Depuis l’année dernière, le collège Marcel Gambier de Lisieux dispose d’une section sport-études un peu spéciale. Les élèves passent plusieurs heures par semaine à s’entraîner aux échecs. Une première en France. Les échecs en sport-études, une section unique en France : « ça demande beaucoup de cardio ».
Le collège Marcel Gambier est le seul établissement de France à abriter une section sport-étude consacrée aux échecs – Photo © France 3 Normandie Caen
Cette année, Ethan a fait sa rentrée en classe de sixième. Le jeune garçon réside au sein de l’agglomération caennaise. Il suit ses études à Lisieux, dans le collège Marcel Gambier, situé à environ soixante kilomètres de son domicile familial. Le collégien ne semble pas être affecté par les transports.
S’exiler à l’autre bout du département, c’est son choix. De même que consacrer quatre heures par semaine à faire progresser les pièces sur l’échiquier. « C’est ma passion ».
Depuis l’an dernier, le collège Marcel Gambier de Lisieux abrite une section sport-études un peu particulière.
Pour Gustave, c’est une histoire de famille.
C’est mon frère qui m’a appris à jouer aux échecs et qui m’a donné son intérêt pour ce jeu. » J’ai voulu continuer un peu. Je souhaiterais participer à des tournois de grande envergure afin de continuer à progresser et à me perfectionner sans relâche.
Gustave
Une section échecs de sport-études unique en France
Six autres élèves s’engagent avec assiduité dans un entraînement hebdomadaire, sous la supervision de deux enseignants, au sein de la seule section sport-études en France dédiée aux échecs.
Pour ces jeunes, quatre heures d’entraînement chaque semaine et le plus de compétitions possible – Photo © France 3 Normandie Caen
« Les élèves ont été sélectionnés pour qu’ils aient un certain niveau et qu’ils progressent vite. L’année dernière, on a fini top 9 des collèges. On espère cette année être dans le top 3 donc il faut des collégiens qui carburent ».
Gurvan Rodon, professeur de mathématiques et d’échecs.
La section sport-études vit sa seconde rentrée. Elle est née en 2024 avec l’aide du club d’échecs de la ville, l’Échiquier lexovien.
Beaucoup de « cardio »
Bien que les succès obtenus lors des compétitions de l’année précédente soient encourageants, il demeure encore de nombreux défis à relever. « Ce n’est pas aisé, nous sommes les précurseurs ! », souligne Gurvan Rodon.
À commencer peut-être par convaincre les plus sceptiques quant à la dimension sportive de la discipline. « Ça demande beaucoup de “cardio”. Lors des parties officielles, la durée de jeu s’étend généralement entre quatre et cinq heures. Ce sont donc des parties longues. Lorsque l’on pratique pendant trois ou quatre jours, quatre heures le matin et quatre heures l’après-midi, cela représente déjà huit heures, il est essentiel d’être concentré durant ces huit heures et de travailler sur le plan physique.
Les coups qui font mal
Le professeur de mathématiques et son binôme laissent ça à leurs collègues d’éducation physique. Ils sont spécialisés dans la préparation mentale – la gestion du stress – et le jeu, dans toutes ses formes.
« Moi, je travaille le jeu positionnel, comment on place des pièces, comment on intègre des structures, des schémas. Les fins de partie aussi : comment on joue avec peu de pièces. Mon collègue, lui, fait la tactique, les coups qui font mal. Moi, je fais plutôt les bons placements pour faire les coups qui font mal.«
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