Garry Kasparov : la diagonale d’un fou des échecs

Le duel historique entre le champion d’échecs russe Garry Kasparov et la machine Deep Blue d’IBM est repris dans la série Rematch, diffusée sur Arte. L’histoire de l’informatique a été marquée par cette confrontation qui a posé les premières questions sur l’intelligence artificielle.

Le champion d'échecs russe Garry Kasparov en 1985

Le champion d’échecs russe Garry Kasparov en 1985

Rematch, diffusée sur la chaine Arte, met en scène le champion d’échecs russe Kasparov face à la machine d’IBM Deep Blue. La machine Deep Blue, un supercalculateur américain, défie le maitre Garry Kasparov dans six épisodes en mai 1997. Une bataille qui va faire l’histoire de l’informatique et qui fait déjà penser à toutes les promesses de l’IA.

Pourquoi cette série porte-t-elle le nom de Rematch ? Tout simplement car le premier match face aux mêmes adversaires s’est joué un an plus tôt. Le Russe a remporté ce match et c’est maintenant la revanche. IBM perfectionne sa technologie, améliore Deep Blue et par égo ou par curiosité du défi, Kasparov revient pour une seconde partie à New York.

Un duel aux échecs à suspens

Nous suivons les tête-à-tête dans le huis clos du grand hôtel New Yorkais où se disputent les parties pour désigner un vainqueur, un cerveau humain ou un calculateur, dans cet intense duel aux échecs.

Primé à Séries Mania, le thriller retrace avec audace l'affrontement aux échecs entre le génie de l’échiquier et l'ordinateur Deep Blue. Et percute nos questionnements sur l'intelligence artificielle.

D’un côté le camp Kasparov, composé par sa mère fidèle et son agent et, de l’autre, une armada d’informaticiens, de personnages comme celui d’Hélène Brock, une cadre d’IBM prête à sacrifier sa famille pour faire gagner sa carrière et de grands maîtres internationaux venus prêter main forte pour apprendre à Deep Blue la meilleure manière de faire déjouer Kasparov.

Une analyse de la stratégie d’IBM

Il est important de faire preuve de patience pour entrer pleinement dans cette mini-série et se laisser prendre par le suspens. Je ne trahis aucun secret en vous annonçant que le meilleur joueur du monde perd ce second match qui sera le dernier. En effet l’entreprise américaine a toujours refusé de lui accorder une revanche.

Ce qui rend la série intéressante, c’est sa façon de représenter IBM. Un monstre froid, peu intéressé par les bonds technologiques en cours, mais beaucoup plus par les rebonds boursiers de son action. C’est ce que cette victoire aux échecs engendrera. La firme américaine est, entre les lignes, comparée au KGB de l’époque deux acteurs puissants. Ils exercent la même pression, la même machination pour mettre notre héros en difficulté.

Kasparov contestera la légalité de ce match d’échecs

Il y a fort à craindre une intervention humaine pour porter à Kasparov le coup fatal dans la série. Et l’ingénieur à l’origine de la prouesse technologique se sent même dépossédé. Non pas par la machine qu’il a engendrée, mais par son employeur qui n’hésitera pas à démanteler Deep blue. IBM la démantèlera à l’issue de la rencontre pour qu’elle ne livre aucun de ses secrets.

Réjouissante aussi, Rematch brise les fantasmes sur l’IA. On comprend que derrière la machine il y a des humains qui l’entrainent, la modifient, la nourrissent et qu’il n’y a rien de magique ou de mystique. Une série qui attire tout le monde en participant à notre culture numérique.

Une belle série qui mérite d’être regardée par les passionnés d’échecs mais pas que !

L’article complet sur France Culture

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