Primé à Séries Mania, le thriller retrace avec audace l’affrontement aux échecs entre le génie de l’échiquier et l’ordinateur Deep Blue. Et percute nos questionnements sur l’intelligence artificielle.
Christian Cooke tient le rôle du champion du monde d’échecs Garry Kasparov – Photo Leo Pinter/Arte
Le jeu d’échecs a démontré qu’il possède un réservoir de dramaturgie hypnotique. Du Septième Sceau d’Ingmar Bergman, où un chevalier des croisades consent à une partie avec la Grande Faucheuse, au Jeu de la dame de Netflix, qui révéla Anya Taylor-Joy. En ligne sur Arte.tv et à l’antenne jeudi sur la chaîne franco-allemande Arte , Rematch ne déroge pas à la règle.
Lauréate méritée du prix phare de la meilleure série internationale à Séries Mania en mars, la fiction retrace l’affrontement entre Garry Kasparov et le super ordinateur d’IBM Deep Blue . Plus spécifiquement leur match retour de 1997, qui vit la machine avoir le dessus sur le champion du monde russe. Six parties transformées en vertigineux thriller psychologique et cérébral où finit par se faufiler la paranoïa.
L’acteur Christian Cooke incarne Gary Kasparov
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Rematch a réussi à vulgariser les échecs
Tout comme pour le domaine des échecs, Rematch parvient à vulgariser avec malice les enjeux du Deep Learning et de l’évolution de ces nouvelles technologies dans les années 1990, tout en les reliant à notre présent. Comment ne pas penser aux discussions récurrentes sur le sujet, lorsque Kasparov dévoile sa plus grande peur : devenir inutile, remplacé à terme par la machine qu’il a défiée.
Rematch fera ainsi sans doute date dans l’histoire de la représentation de l’intelligence artificielle, comme des échecs. Dans l’épisode 3, le personnage de Paul estime que « Deep Blue plonge au cœur des échecs comme aucun joueur auparavant ». Rematch, elle, détient l’exploit de nous avoir immergé dans cette discipline, comme aucune autre série auparavant. Échec et mat.
On a aimé
- La meilleure série sur les échecs
- Ren Guan-Lin et Paul Nelson sont excellents
- La performance de Christian Cooke en Kasparov
- L’épisode 2, absolument génial
On a moins aimé
- Les transitions, affreuses
- Certaines intrigues secondaires
- L’insupportable Garry Kasparov
