Garry Kasparov : mis en échec mais pas maté

Le champion d’échecs, farouche opposant à Vladimir Poutine, est au cœur de « Rematch ». Une série qui retrace sa défaite historique en 1997 face à l’ordinateur « Deep Blue ». Un portrait signé Derek Perrotte dans les Echos.

Le champion d'échecs, farouche opposant à Vladimir Poutine, est au coeur de « Rematch », une série qui retrace sa défaite historique en 1997 face à l'ordinateur « Deep Blue ».

Toute sa vie, Garry Kasparov s’est battu contre des machines. La première a pris dans les années 1980 les traits de son compatriote Anatoli Karpov.

Vu de son côté de l’échiquier, le visage froid et impassible de cet apparatchik redoutable défenseur, c’était celui d’un système soviétique que lui, le jeune attaquant instinctif et épris de liberté, rêvait de voir tomber. « L’ogre de Bakou » Kasparov, juif d’origine arménienne élevé par un couple d’ingénieurs, était sorti vainqueur d’une décennie de duels qui, sur fond d’agonie du régime, dépassait le champ des échecs.

La seconde machine surgit sur son chemin au pic de sa gloire médiatique, dans les années 1990, là aussi pour un duel débordant largement du plateau de 64 cases. En 1996, il l’emporte d’abord face à « Deep Blue », l’ordinateur mastodonte de 1,4 tonne bâti par IBM. Mais la revanche en 1997 est un coup de tonnerre, retracé par la série « Rematch » (Grand prix de Série mania 2024).

Une série mise en ligne par Arte mercredi 

Installation à New York

Un choc pour Kasparov, qui en dépit d’une préparation physique intense et du coaching d’une mère très présente, doit s’avouer impuissant face à la froide force de calcul de la machine – dans des conditions troubles, pointe toutefois la série. Et pour l’humanité, qui découvre ébahie la puissance de l’intelligence artificielle.

Cela restera la partie la plus célèbre de Kasparov le joueur. Mais le vrai combat de Kasparov l’homme, celui pour la liberté dans son pays, restait à venir. Dans les années 2000, il s’affirme comme un des plus farouches opposants à la machine Poutine .

Lire aussi : Rematch sur Arte est-elle la meilleure série sur les échecs ?

Entravé dans ses tentatives d’engagement politique, arrêté et jeté provisoirement en prison à Moscou en 2007, il se résoudra à fuir pour New York. Ardent et vocal défenseur de l’Ukraine, il a été placé en mars par Moscou sur la liste des « terroristes et extrémistes. » « Un honneur qui en dit plus sur le régime fasciste de Poutine que sur moi », dit-il. On peut mettre Kasparov en échec. Mais pas le mater.

L’article complet dans les Echos

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *