Depuis Garry Kasparov contre Deep Blue, ce que nous apprend l’histoire des échecs sur les risques de l’IA

En 1997, le champion du monde d’échecs Garry Kasparov perd un match face à un ordinateur, Deep Blue. Cet événement important pour le jeu comme pour l’informatique est porté à l’écran dans une minisérie d’Arte, Rematch.

En 2024, soit 27 ans plus tard, qu’est-ce que la défaite de l’humain contre la machine nous a appris, et ces leçons peuvent-elles éclairer l’arrivée importante de l’IA dans nos vies ?

La réponse de Frédéric Prost, Maître de conférences en informatique, INSA Lyon – Université de Lyon

Dans une série intitulée « Rematch », Laurent Fressinet, double champion de France d'échecs, aborde le duel entre Garry Kasparov et Deep Blue en 1997, qui sera diffusé ce jeudi 17 octobre sur Arte.

Les progrès de l’intelligence artificielle (IA), comme le développement des IA génératives avec l’apparition de ChatGPT en novembre 2022, ont suscité beaucoup d’interrogations, d’espoirs et de craintes.

Le Congrès américain a auditionné Open AI au cours du printemps 2023, la société ayant développé ChatGPT et l’Union européenne vient d’adopter son premier texte législatif concernant l’IA.

Dans les parlements comme sur les réseaux sociaux, les progrès rapides de l’intelligence artificielle animent les discussions. À l’avenir, quels seront les impacts de notre société ? Afin de répondre à cette question de manière dépassionnée, nous proposons de regarder ce qui s’est passé dans un secteur qui a déjà connu l’arrivée et la victoire de l’IA sur les capacités humaines : les échecs. La machine semble avoir un niveau supérieur à celui des humains depuis plus d’un quart de siècle.

Jeu d'échecs
Jeu d’échecs

Pourquoi le jeu d’échecs comme indicateur ?

Depuis le commencement de l’informatique, les échecs ont été utilisés comme un indicateur des progrès logiciels et matériels. C’est un jeu qui permet d’étudier les impacts des IA sur la société à de multiples niveaux.

  • C’est une activité intellectuelle qui requiert diverses compétences : visualisation spatiale, mémoire, calcul mental, créativité, capacité d’adaptation, etc., compétences sur lesquelles l’IA vient concurrencer l’esprit humain.
  • Le jeu n’a pas évolué depuis des siècles. Les règles sont bien établies et cela permet d’étudier l’évolution des joueurs.
  • Il est possible de comparer la force des machines à celle des humains avec le classement Elo.
  • Le champ d’études est limité. Il est évident que les échecs ne sont qu’un petit aspect de la vie. Mais c’est exactement le but. L’étendue du sujet permet de mieux cibler les impacts des IA sur la vie courante.
  • Les intelligences artificielles ont dépassé les meilleurs joueurs humains depuis plus de 20 ans. Il est donc possible de voir quels ont été les impacts concrets sur le jeu d’échecs et la vie de sa communauté. celle-ci peut être vue comme un microcosme de la société. On peut également étudier ces impacts en regard de la progression des IA au cours du temps.

Explorons quelles ont été les évolutions dans le monde des échecs depuis que Garry Kasparov, alors champion du monde en titre, a perdu une partie contre Deep Blue en 1996, puis le match revanche joué en 1997.

La réflexion de l’auteur sur les échecs et l’IA

Frédéric Prost passe en revue plusieurs thèmes qui reviennent dans la discussion sur les risques liés aux IA et voir ce qu’il en a été de ces spéculations dans le domaine particulier des échecs. Il réponds aux questions suivantes :

  • Quelle a été la réception de l’IA par la communauté de joueurs d’échecs ?
  • Les performances de l’IA vont-elles continuer à augmenter toujours plus vite ?

Conclusions temporaires de Frédéric Prost

Cette revue rapide semble indiquer que la majorité des peurs exprimées vis-à-vis des IA ne sont pas expérimentalement justifiées. Le jeu d’échecs est un précédent historique intéressant pour étudier les effets de ces nouvelles technologies quand leurs capacités se mettent à dépasser celles des humains.

Bien entendu, cet exemple est extrêmement limité. Il n’est pas possible de le généraliser à l’ensemble de la société sans précaution. Les modèles d’IA qui jouent aux échecs ne sont pas des IA génératives, comme ChatGPT, qui sont celles qui font le plus parler d’elles récemment. Cependant, les échecs sont un exemple concret qui peut être utile pour mettre en perspective les risques associés aux intelligences artificielles et à l’influence notable qu’elles promettent d’avoir sur la société.

L’article complet sur The Conversation

Pour aller plus loin

Les règles du jeu aux échecs
Les règles du jeu aux échecs

Comment les échecs stimulent l’activité cérébrale

Le jeu d’échecs participe à la stimulation cognitive, au développement de la réflexion et la prise de décision éclairée. Le jeu d’échecs exerce la pensée logique et la concentration. Il entraîne la structuration spatiale et la compréhension. Il développe le vocabulaire et l’argumentation. Le jeu promeut l’anticipation de mouvements et contre-mouvements. Les échecs encouragent à la planification de stratégie et la capacité numérique. Il stimule la capacité de raisonnement déductif, inductif et analogique. Le jeu développe la mémoire visuelle, les compétences analytiques. Il muscle la capacité à résoudre des problèmes complexes. La pratique des échecs permet de réfléchir, penser, comprendre, analyser, calculer, prendre une décision et ce dès le plus jeune âge.

Est-ce que les échecs augmentent le QI ?

Boost cognitif : Jouer régulièrement aux échecs peut améliorer certaines compétences cognitives. Ceci, quel que soit le niveau de départ du joueur. En fait, les échecs, en tant que jeu, sont accessibles à tous, indépendamment du niveau d’intelligence. Ce qui importe, c’est la passion, la pratique et l’engagement.

Quels sont les bienfaits des échecs ?

Un développement de l’esprit logique. Le jeu d’échecs améliore l’esprit logique parce qu’un problème d’échecs s’aborde comme un problème de mathématiques. Il faut analyser les données et structurer sa pensée pour élaborer un plan d’action.

Quelles sont les qualités d’un bon joueur d’échecs ?

Capacité de calcul, esprit d’analyse et de synthèse, bonne mémoire à long terme.. Et aussi, la vivacité d’esprit dans les parties rapides, pensée stratégique dans les parties longues. Concentration, calme, attention, anticipation, abstraction, calcul et détermination.

Comment les échecs stimulent l’activité cérébrale

Le jeu d’échecs participe à la stimulation cognitive et au développement de la réflexion, la prise de décision éclairée. Le jeu d’échecs exerce la pensée logique et la concentration, la structuration spatiale, la compréhension, le vocabulaire et l’argumentation, l’anticipation de mouvements et contre-mouvements, la planification de stratégie, la capacité numérique, la capacité de raisonnement déductif, inductif et analogique, la mémoire visuelle, les compétences analytiques, la capacité à résoudre des problèmes complexes (réfléchir, penser, comprendre, analyser, calculer, prendre une décision) et ce dès le plus jeune âge.

Est-ce que les échecs augmentent le QI ?

Boost cognitif : Jouer régulièrement aux échecs peut améliorer certaines compétences cognitives, quel que soit le niveau de départ du joueur. Accessibilité : Les échecs, en tant que jeu, sont accessibles à tous, indépendamment du niveau d’intelligence. Ce qui importe, c’est la passion, la pratique et l’engagement.

Quels sont les bienfaits des échecs ?

Un développement de l’esprit logique. Le jeu d’échecs améliore l’esprit logique parce qu’un problème d’échecs s’aborde comme un problème de mathématiques. Il faut analyser les données et structurer sa pensée pour élaborer un plan d’action.

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