« Les femmes représentent moins de 8% des affiliés en Belgique »
L’une s’est mise aux échecs il y a peu, l’autre a commencé dans l’enfance, mais toutes les deux font le même constat. Iris et Natacha déplorent la sous-représentation des femmes dans le monde des échecs. La discipline est encore massivement représentée par des hommes, avec son lot de sexisme parfois. Portrait croisé de deux joueuses en quête de parité.
C’est Iris qui prend la parole en premier. Elle se considère comme une joueuse amatrice, elle a découvert les échecs avec son papa, tout comme Natacha. « Je ne comprenais pas pourquoi je devais me justifier d’être une femme, de gagner face à des hommes, voire d’être confrontée à des concurrents qui refusaient de jouer contre moi », nous explique-t-elle.
De son côté, Natacha a moins ce ressenti. Sans doute parce qu’elle a commencé très jeune et qu’elle est très vite devenue une figure connue en compétition, conclut-elle. Et pour cause, Natacha a notamment à son actif trois titres de championne de Belgique. « Il y a eu certains comportements problématiques, des remarques du style ‘tu joues bien pour une fille’, mais souvent venus de membres extérieurs, à l’esprit étriqué », explique-t-elle. Cela dit, elle reconnait s’être parfois sentie sous-représentée : « C’est simple, en compétition, j’étais la seule », se rappelle Natacha, appuyée par Iris qui avance des statistiques pour l’année 2023 : à peine 8% de femmes étaient représentées à l’échelle de la Belgique francophone.
Agir pour trouver des alliées
Iris a alors lancé une bouteille à la mer : un appel sur les réseaux sociaux pour prendre conscience de cette sous-représentation et voir ce qu’il y avait lieu de faire. Elle fonde alors l’association « Les Dames » pour se rassembler, mais aussi proposer des cours dans les écoles ou des formations par exemple. « Je me suis rendu compte que je n’étais pas la seule joueuse. Beaucoup m’ont alors parlé de comportements inappropriés, mais elles avaient peur d’en parler et ne savaient pas à qui s’adresser. Il faut leur donner la parole et se serrer les coudes. »
Un problème qui est loin de se limiter au monde échiquéen, rappellent-elles de concert. « C’est un problème sociétal. On ne laisse pas suffisamment les petites filles développer leur fibre compétitive », avance Natacha. Iris approuve et déplore les clichés et les mentalités archaïques qui incitent encore parfois les petites filles à se tourner vers des loisirs genrés. « C’est aussi un problème d’identification », ajoute-t-elle. « Quand vous êtes la seule parmi tous ces garçons, vous avez du mal à vous faire une place. » Et Natacha d’ajouter : « Ma mère était présente à toutes mes compétitions et suivait ce qu’il se passait. » Bien que leur parcours soit assez différent, leur souhait, lui, est identique : voir leur discipline se féminiser au plus vite.
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