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Tout oppose à priori l’univers des échecs et le cinéma.
Le premier est clos, limité à ses 64 cases, le second ouvre sur de grands espaces, s’y promène, aime à se disperser. L’un est immobile, patient, sobre jusqu’à l’excès, l’autre demande du mouvement et du spectaculaire…
Le Septième Sceau (Det sjunde inseglet) est un film suédois d’Ingmar Bergman, sorti en 1957
Nombreux sont les films, de tous genres et de toutes époques, où l’on trouve la présence d’échiquiers. Y compris des courts-métrages – une fable du Soviétique Poudovkine, dans les années 20, montre comment la passion des échecs peut contrarier le mariage d’un jeune homme-, ou même des dessins animés – tels un songe fantastique de Betty Boop, luttant contre des pièces d’échecs animées, mis en image dans les années 40.
Au cinéma, les échecs sont rarement pris pour ce qu’ils sont : on préfère bien souvent leur accorder une fonction symbolique.
Septième Sceau (1958) d’Ingmar Bergman
Les deux exemples les plus célèbres à cet égard sont tirés de deux œuvres majeures de l’histoire du septième art. Dans le Septième Sceau (1958) d’Ingmar Bergman, les échecs sont un symbole quasi métaphysique, celui de la quête du Chevalier, qui veut savoir et non plus croire, faire triompher la raison sur la foi. La partie qui l’oppose à la Mort, au bord de la mer, et qu’il finira par perdre, est l’une des plus célèbres séquences au monde que le cinéma ait consacré aux échecs.
Les joueurs d’échecs (1977) de Satyajit Ray
Quant à Mir et Mirza, les deux nobles amis du classique de Satyajit Ray, les joueurs d’échecs (1977), ils s’affrontent à huis-clos, tandis que l’Inde est en train de perdre sa partie d’échecs, grandeur nature celle-là, que constitue sa lutte avec le colon anglais. C’est par les échecs, – le triomphe ou la défaite de l’esprit – que se joue dans ces deux film le destin du monde !
Intrigue et affrontement psychologiques
Lorsqu’il prend le jeu d’échecs pour motif ou pour toile de fond, le cinéma reproduit souvent les préjugés classiques des non-joueurs : il est suspect de consacrer tant de temps et d’énergie mentale à ces petites pièces de bois dont les déplacements sont souvent mystérieux. C’est le signe d’un dérèglement psychologique, d’un divorce coupable avec le monde, voire d’une agressivité latente.
Le joueur d’échecs tait son humanité : pour gagner, il doit, croit-on, refouler ses émotions, n’être qu’un pur esprit. Dans ce processus, comme dans la soif de victoire qui le motive, il y a quelque chose d’effrayant, de menaçant. De fascinant, aussi.
La fascination pour les machines, mêlée à un délicieux frisson de peur, a aussi assuré le succès des automates joueurs d’échecs. Le plus connu d’entre eux, baptisé « le Turc » par son inventeur, le baron Von Kempelen, fit entre 1780 et 1820 le tour des cours royales et impériales d’Europe, jusqu’à ce que la supercherie soit éventée : un être humain se cachait dans l’automate.
Ses exploits ont inspiré plusieurs cinéastes français. Mais le joueur d’échecs – que ce soit le film muet réalisé par Raymond Bernard en 1926 ou le film parlant de Jean Dréville tourné en 1936 -, ne s’intéresse pas tant au jeu qu’aux intrigues de cour que l’histoire du baron Von Kempelen permet d’imaginer : la Pologne cherche à se débarrasser du long joug de la sainte Russie, dirigé alors par la grande Catherine, et les conspirateurs trouvent dans l’automate une place de choix pour s’introduire à la cour. L’amateur de fantaisies historiques, savoureusement interprétées, est peut être comblé, le joueur d’échecs un peu moins.
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Résolvez 3 exercices d’échecs tirés de tournois internationaux pour progresser durablement en tactique. De difficulté progressive, mat en 2 coups en vert, mat en 3 coups en orange et mat en 4 coups en rouge, nous vous conseillons de vous concentrer pendant 5 minutes maximum sur chaque diagramme ci-dessous. Si vous ne trouvez pas une solution dans le temps maximum imparti, revenez sur cet exercice plus tard dans la journée. Enfin, comparer vos solutions avec celles qui sont données en fin d’article. Une manière efficace de progresser est de chercher par soi-même avant de découvrir la solution.
Les exercices et solutions du jour sont publiés le jour même
Échec et mat en 2 coups
Anna Muzychuk vs Silvia Collas, Bakou, 2016
Les échecs aident à développer des compétences analytiques
A chaque partie, un joueur se retrouve face à des problèmes à résoudre et des défis à surmonter. Les échecs aident à anticiper, à ne pas se précipiter et à bien peser le pour et le contre de chaque décision. Comme dans la vie de tous les jours, où l’on essaie de prendre les meilleures décisions possibles pour obtenir des résultats positifs.
Échec et mat en 3 coups
Anna Muzychuk vs Lilit Galojan, Belgrade, 2013
Les échecs apprennent à gérer la pression
C’est lors d’une partie d’échecs intense, dans laquelle on donne tout, que l’on apprend à rester calme malgré la pression. Prendre la décision critique en temps limité pour assurer la victoire nécessite une concentration totale et un calme profond, qui permet à votre cerveau de fonctionner au maximum de ses capacités. Toute notre vie, nous sommes confrontés à des dates-butoirs, à des défis difficiles, au trac des entretiens… Comme dans une partie d’échecs, il faut savoir rester confiant et calme malgré la pression pour réussir au mieux.
Échec et mat en 4 coups
Anna Muzychuk vs Chen Zhu, Pékin, 2012
Les échecs favorisent la bonne santé du cerveau
Le jeu d’échecs stimule la croissance de dendrites, ces corps qui envoient des signaux aux cellules neuronales du cerveau. Avec plus de dendrites, la communication neurale dans le cerveau s’améliore et devient plus rapide. L’interaction et les activités avec d’autres personnes stimulent également la croissance de dendrites. Pratiquer régulièrement le jeu d’échecs en famille, avec des amis ou dans un club est ainsi une expérience idéale.
Les solutions des 3 exercices tactiques
Échec et mat en 2 coups : 1. Dg4+ Rf6 (ou 1…Rh6 2.Cf5#) 2. Cd5#
Échec et mat en 3 coups : 1. Th7+ Rg8 2. Cxf6+ Rf8 3. Tf7#
Échec et mat en 4 coups : 1. Da5+ b6 2. Dxa7+ Rc8 3. Cd6+ Rd8 4. Db8#
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