Les échecs contre l’échec scolaire

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LE JEU D’ÉCHECS CONTRIBUE A LUTTER CONTRE L’ÉCHEC SCOLAIRE

Tatiana Dornbusch, grand-maître internationale d'échecs et professeur diplômée de la Fédération Française des Echecs - Photo Chess & Strategy

Tatiana Dornbusch, grand-maître internationale et professeur d’échecs, diplômée de la Fédération Française des Échecs – Photo Chess & Strategy

Les échecs à l’école ou l’école des échecs

L’introduction des échecs à l’école passe par la démonstration que ceux-ci apportent à l’élève quelque chose d’irremplaçable dont l’effet se fera sentir dans les autres matières.

Pour le maître international Charles Partos (1936–2015), un professeur d’échecs renommé qui a pris une part prépondérante à la réalisation d’un vaste projet d’enseignement des échecs en Suisse, les échecs sont particulièrement formateur, tant sur le plan intellectuel que celui du jugement.

Reprenant les résultats du travail de Rudik, Diakov et Petrovsky (voir plus bas), il énonce les 10 points qui sont autant de qualité que développe le jeu d’échecs.

Les 10 qualités que développe le jeu d’échecs selon Charles Partos

  1. Attention et concentration
  2. Jugement et plan
  3. Imagination et prévoyance
  4. Mémoire
  5. Volonté de vaincre et maîtrise de soi
  6. Esprit de décision
  7. Logique mathématique, esprit de décision et de synthèse
  8. Créativité
  9. Intelligence
  10. Organisation méthodique de l’étude et goût pour les langues étrangères

En Europe de l’Est, on retient encore l’aspect fondamentalement dialectique des échecs, c’est-à-dire sa forme de réciprocité ou d’interaction qui force l’individu à aviser en fonction des réaction de l’autre, à apprendre les vertus de l’autocritique s’il veut s’améliorer.

LES ÉCHECS SONT UNE DISCIPLINE AUSSI LUDIQUE QUE FORMATRICE POUR LES ENFANTS

Le jeu, forme pure du mérite personnel apprend à l’enfant à ne compter que sur lui, et à échapper au piège de la pure abstraction : aux échecs, théorie et pratique ne se conçoivent que l’une par rapport à l’autre.

Il demeure qu’une grande part de l’enseignement des échecs est assurée par les clubs qui font fonctionner des écoles d’échecs les mercredi et samedi ou en semaine en fin de soirée. Leur succès est surtout l’effet de l’équation personnelle de l’enseignant.

La formation morale et sociale du jeu d’échecs

Ce sur quoi il n’a pas été assez dit, c’est sur la formation morale et sociale du jeu. Le jeune joueur apprend qu’il va vitre avec et contre les autres. Il lui faut apprendre à accepter la défaite, à se situer lui-même (et non par un arbitraire professoral) vis-à-vis des autres. Introduits dans les classes de faible niveau, les échecs apprennent aux enfants à prendre confiance en eux-mêmes, à comprendre qu’il est un milieu où ils peuvent exceller, être les meilleurs.

Le reverse mentoring cher aux entreprise d’aujourd’hui

Enfin, à une époque où le rêve avoué d’une certaine révolution pédagogique est de briser la barrière maître élève, il faut reconnaître aux échecs cette vertu : ils ne connaissent ni le respect de l’âge, ni celui de la notoriété. Là, et seulement là, le rapport maître élève qui passe pour l’invariant de toute relation pédagogique peut être inversé.

LES ÉCHECS A L’ECOLE

La pratique du jeu d’échecs en milieu scolaire est encouragée par le Ministère de l’Éducation Nationale et la Fédération Française d’Échecs.

Deux exemples sur les acquis des élèves à l'école ayant mis en place un atelier échecs

Deux exemples sur les acquis des élèves à l’école ayant mis en place un atelier échecs :

1 – Des élèves en difficulté scolaire et timides dans la prise de parole ont pour mission d’expliquer le jeu (règles, tactiques de jeu, etc.) à des adultes de l’établissement. Cela les place en situation d’enseignant, les valorise, les fait travailler la compétence d’organiser leurs connaissances pour une transmission du savoir.

2 – La pratique du jeu d’échecs permet aussi la prise d’initiatives de certains élèves : certains veulent se perfectionner en jouant, ou en faisant des exercices, ou en créant eux mêmes des fiches d’exercices, etc. Ils deviennent autonomes face à cet apprentissage.

UNE ETUDE SOVIÉTIQUE QUI FAIT TOUJOURS DATE

Quelles sont les qualités exigées par le jeu d’échecs ?

Tout commence au tournoi d’échecs international de 1925. Le jeune gouvernement soviétique est à l’époque en quête de tout ce qui peut avoir un rôle formateur pour les peuples de la nouvelle république. S’interressant ainsi au jeu d’échecs, il charge trois psychologues de l’institut de Moscou d’étudier ce jeu et son éventuelle valeur éducative;

 Les participants du tournoi international d'échecs de Moscou 1925

En 1925, Diakov, Petrovsky et Rudik testent douze des vingt et un forts joueurs du Tournoi international de Moscou – l’identité des “cobayes” ne sera jamais révélée – pour produire ensuite une étude qui paraîtra l’année suivante, en 1926.

 Diakov, Petrovsky et Rudik ont testé douze forts joueurs du Tournoi international de Moscou

Les premiers résultats de l’étude

Dans tout ce qui met en jeu l’échiquier et les pièces, les maîtres sont très supérieurs à la moyenne des individus, mais, pour les autres tests, ils ne se montrent supérieurs qu’en deux points :

  • la capacité à distribuer leur attention
  • et la découverte des principes logiques

Ils sont simplement moyens dans les autres domaines, voire parfois médiocres, dans l’étendue de l’attention, la puissance de concentration (!), la faculté de combiner et la rapidité des processus de pensée concrets où ils se révèlent bien plus lents que les sujets témoins.

À considérer leur imagination et leur type de perception, les maîtres se répartissent en deux groupes : les systématiques, dont l’imagination est en dessous de la moyenne générale, et les imaginatifs fantasques, chez qui elle est bien sûr très développée.

La conclusion générale de l’étude de leur étude est figurée par une liste, où 16 qualités physiques et psychiques brossent le portrait psychologique du maître d’échecs. Les voici, dans l’ordre voulu par les auteurs :

  1. Bon état de santé.
  2. Des nerfs solides.
  3. Maîtrise de soi.
  4. Faculté de distribuer son attention à des objets relativement sans lien.
  5. Sensibilité à des situations dynamiques.
  6. Esprit de type contemplatif.
  7. Haut degré de développement intellectuel.
  8. Caractère logique de la pensée mais dans le domaine expérimental.
  9. Objectivité et réalisme.
  10. Mémoire spécialisée.
  11. Puissance de pensée synthétique et sens positionnel
  12. Faculté de combiner.
  13. Volonté disciplinée.
  14. Grande activité des processus intellectuels.
  15. Discipline des émotions et de l’affectivité.
  16. Confiance en soi.

Extraits de l’ouvrage de Jacques Dextreit et Norbert Engel, Jeu d’échecs et sciences humaines, 1981 (Payot).

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