Yoko Ogawa : le petit joueur d’échecs

Yoko Ogawa : le petit joueur échecs

Le jeu d’échecs dans la littérature

Notre ami Nicolas Bach, lecteur de la première heure de Chess & Strategy, nous signale la parution d’un livre de Yoko Ogawa aux Editions Actes Sud. La célèbre romancière japonaise plonge dans le monde abstrait et poétique des échecs dans Le petit joueur d’échecs. Un roman en forme de parabole, où toute chose concrète prend l’aspect d’un rêve éveillé.

Lovefool – The Cardigans

Dans l’univers de Yoko Ogawa, il y a souvent une piscine. Symbole bien choisi pour appréhender l’œuvre prolifique de cette romancière et nouvelliste japonaise. La piscine, matrice maternelle, piège mortel, révélatrice de sensations profondes… Le nouveau roman d’Ogawa, Le petit joueur d’échecs, ne fait pas exception à la règle, puisque son jeune héros découvre les échecs après avoir trouvé un noyé dans une piscine. « Depuis le tout début de mon œuvre, il y a une piscine quelque part », admet l’auteur, de passage – rarissime – à Paris. « Mais ce sont les journalistes qui me le font remarquer, alors ça me fait réfléchir… C’est un espace défini dans la vie de tous les jours, où la mort est possible. Cette question n’est pas résolue, j’ai encore beaucoup de choses à creuser dans les piscines.

dans

L’Histoire : Un garçon à la bouche monstrueuse (il est né avec les lèvres scellées) découvre les échecs avec un gardien d’usine. Il se révèle surdoué, même s’il ne peut jouer que caché sous la table. A la mort de son maître, il continuera à jouer en manipulant un automate en bois. Cette vie recluse est empreinte de poésie, de mystère et d’étrangeté : du grand Ogawa.

L’ombre de Bobby Fischer. Les lecteurs français qui ont découvert Yoko Ogawa avec Hôtel Iris se souviennent de son goût pour les lieux clos (orphelinat, hôpital), les maladies isolantes, les vieillards pervers et les cruautés gratuites, sur fond d’étrangeté et de rêve. Si le mal est absent du Petit joueur d’échecs, on y retrouve la patte Ogawa : un enfant né avec les lèvres soudées, un maître d’échecs obèse qui vit dans un bus, l’ombre d’un éléphant… Avec, comme rêve commun, le monde abstrait des échecs. « La première chose qui m’a frappée, raconte Yoko Ogawa, c’est quand le champion Bobby Fischer a été arrêté au Japon pour séjour illégal. Un champion d’échecs japonais a fait appel au premier ministre, expliquant que Fischer n’était peut-être pas quelqu’un de bien sur le plan humain, mais que sur le plan des échecs, c’était un génie qu’il fallait laisser en liberté. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *