Souvent cité par notre ami Jean Hébert, Bator est le meilleur joueur d’échecs du Canada et figure parmi les grands stratèges mondiaux du jeu d’échecs. Mais pour lui, la guerre des pions et des rois, c’est avant tout un art !
You’re beautiful – James Blunt
Ci-contre, Bator Sambuev (2517), joueur et professeur d’échecs professionnel émigré au Canada en 2007 © Jobboom
Bator, pourriez-vous vous présenter ? J’ai appris à jouer aux échecs à l’âge de cinq ans avec mon père. Je suivais des cours trois ou quatre fois par semaine au club à côté de chez moi, en Sibérie, et nous jouions tous les jours quand mon père était à la maison. À cette époque, tout le monde jouait aux échecs en U.R.S.S.
Au début, mon seul objectif était de battre mon père : j’ai réussi à neuf ans. Ensuite, j’ai commencé à participer à des tournois, et à l’adolescence, je me suis qualifié pour l’équipe nationale.
Comment êtes-vous devenu GMI ? J’ai poursuivi mon apprentissage à l’université. J’étais parmi les 50 meilleurs joueurs en Russie et les 200 premiers au monde. Mais quand j’ai compris que je ne serais jamais champion du monde, j’ai commencé à enseigner.
Aujourd’hui, je suis Grand Maître international (NDLR : un titre décerné aux joueurs de classe mondiale par la Fédération internationale des échecs) et classé premier au Canada.
Ici, les tournois sont nombreux, mais de niveau plus faible qu’en Russie. Je participe à une quinzaine de tournois par année, où les premiers prix varient de 1 000 à 4 000 $. En général, ils durent trois jours et je peux jouer jusqu’à sept parties de quatre ou cinq heures chacune. Parfois, la tension est palpable. C’est très fatigant.
Les secrets du Pro Pour me préparer, j’analyse le jeu de mes adversaires. J’ai deux bases de données qui répertorient chacune cinq millions de parties. Je prévois aussi quelques possibilités d’ouvertures, c’est-à-dire les 15, 20 premiers coups d’une partie.
J’enseigne également à des joueurs de haut calibre. Un de mes élèves à Ottawa est champion nord-américain dans la catégorie 14 ans et moins.
Curieusement, je ne possède pas d’échiquier. Chez moi, je joue à l’ordinateur. Et quand je lis, je peux tout visualiser dans ma tête.
Les échecs sont une confrontation de deux esprits. Mais pour moi, c’est aussi de l’art. Quand je joue, c’est comme si je peignais un tableau. Je ressens une grande harmonie.
Pour en savoir plus : L’article complet de Jobboom