Jouer aux échecs : antidote à Alzheimer ? En France, près de 900 000 personnes sont atteintes d’Alzheimer et un nouveau cas est diagnostiqué toutes les trois minutes. Le jeu d’échecs peut être un antidote à cette maladie dégénérative ?

Jouer aux échecs peut-il aider à lutter contre l’apparition de la maladie d’Alzheimer ? C’est ce que deux professeurs de médecine essayent de démontrer avec une expérience réalisée entre La Gaude et Moscou.

Nous pensons que le jeu d’échecs porte des vertus de santé publique

Une étude publiée dans la revue Science en 2001, sous la direction du neurologue Robert Friedland (Cleveland), révélait que jouer aux échecs régulièrement permet de diminuer de 35 % le risque de maladie d’Alzheimer.

Un autre travail de l’Inserm confirme qu’une pratique chez les plus de quatre-vingt-cinq ans, à raison de deux fois par semaine, divise par deux les risques de démence ; l’hypothèse a été confirmée par l’équipe de soins infirmiers espagnols de Manuel Lillo-Crespo de l’université d’Alicante (1).

Toutes les recherches menées en ce sens établissent un lien entre le fait de jouer aux échecs régulièrement et la réduction du risque de développer une démence ou la maladie d’Alzheimer. L’échiquier stimule en effet certaines régions du cerveau. Le joueur doit mémoriser, résoudre des problèmes et prévoir de nouvelles situations. La mémoire (à court terme et à long terme) est sans cesse stimulée, de même que le calcul, les capacités cognitives visuo-spatiales et la planification.

Le joueur d’échecs est amené à occuper une position complexe, dans laquelle il devra stimuler certaines régions cérébrales pour gagner. Joseph T. Coyle met en évidence l’effet préventif du jeu d’échecs pour les personnes âgées contre la maladie d’Alzheimer.

Son étude compte cinq cents participants de plus de soixante-quinze ans. Les chercheurs ont montré que les personnes âgées qui ont des activités de loisirs, dont les échecs plusieurs fois par semaine, réduisent de 35 % le risque de développer la maladie d’Alzheimer par rapport à celles qui ne jouent que très rarement. Dix ans plus tard, Jean-François Dartigues et ses confrères ont pu également observer que jouer aux échecs réduit de 15 % le risque de développer la maladie d’Alzheimer.

Un risque réduit pour les joueurs d’échecs

Trois mille six cent soixante-quinze personnes, âgées de plus de soixante-cinq ans ont été recrutées par soixante-quinze sites différents dans le département de la Gironde et de la Dordogne. L’étude commence en 1988. Les participants ont été suivis pendant vingt ans. Conclusion : le risque de démence est significativement réduit pour le groupe des joueurs par rapport aux non-joueurs.

Après trois ans de suivi, 6 % des joueurs d’échecs seulement ont développé une démence, contre 13 % pour les non-joueurs ; après dix ans de suivi, les résultats sont toujours éloquents : on observe 16 % des joueurs contre 27 % des non-joueurs puis, à long terme, 47 % contre 58 %.

En 2014, Hänggi, Brütsch, Siegel et Jänke ont également montré que l’échiquier favorise le développement des capacités cognitives comme la planification et, au niveau neuronal, qu’il permet la création de connexions synaptiques préfrontales.

Le jeu a, entre autres, des effets de stimulation cognitive, ainsi qu’une réduction des impacts de la maladie d’Alzheimer. Coyle, Didierjean et Castel ont notamment mis en lumière l’exemple d’Anatoly Karpov, âgé de soixante-cinq ans, toujours en capacité de jouer contre une trentaine d’adversaires en partie simultanée !

Pour étayer ce point, l’initiative Health and Chess, lancée en 2016, a permis de montrer que les échecs pourraient devenir un outil de rééducation thérapeutique après un accident cérébral, une attaque ou encore un AVC, au même titre que la musicothérapie. On dit d’ailleurs qu’aucun grand maître d’échecs n’est concerné par la maladie d’Alzheimer.

Jouer aux échecs modifie l’architecture cérébrale

Cela permet de constituer de meilleures connexions entre les synapses. Lorsque nous jouons, sans cesse, nous utilisons notre mémoire, nous anticipons, nous planifions. C’est aussi un lieu de sociabilité et le fait d’entretenir des relations sociales freine le déclin cognitif. Nous retrouver au jardin du Luxembourg nous permet de jouer, de nous disputer parfois, lorsque les joueurs sont de mauvaise foi, mais aussi de nous rencontrer et de discuter.

Dans les clubs comme dans les tournois, l’ambiance est très conviviale. Que l’on gagne ou que l’on perde, ce qui compte, c’est de passer un bon moment ! Même à un âge avancé ou au moment de la retraite, il est possible d’apprendre les échecs. C’est une activité très bénéfique qui empêche d’une certaine manière le déclin cognitif.

Le jeu a, entre autres, des effets de stimulation cognitive, ainsi qu’une réduction des impacts de la maladie d’Alzheimer. Coyle, Didierjean et Castel ont notamment mis en lumière l’exemple d’Anatoly Karpov, âgé de soixante-cinq ans, toujours en capacité de jouer contre une trentaine d’adversaires en partie simultanée !

(1) M. Lillo-Crespo et al., « Chess Practice as a Protective Factor in Dementia », International Tournal of Environmental Research and Public Health, 14 juin 2019 ; I. Fernández Vega et al., « “Checkmate the Onset of Dementia” : Prescribing Chess to Elderly People as a Primary Prevention of Dementia », Journal of Alzheimer’s Disease, 25 janvier 2019.

Découvrez les vertus bénéfiques du jeu d’échecs dans la prévention des maladies neuro-dégénératives

On accorde une importance de plus en plus grande aux vertus de santé publique dont le jeu d’échecs serait porteur. Ce regain d’intérêt s’appuie sur des découvertes récentes montrant que l’apprentissage du jeu d’échecs dans l’enfance apporte des bénéfices qui perdurent tout au long de la vie. Voici les principaux :

  • Les échecs renforcent le fonctionnement cognitif et peuvent être cités comme un outil significatif de la lutte contre Alzheimer,
  • Le jeu d’échecs peut aider les patients qui ont subi une attaque à recouvrer leurs capacités,
  • Le jeu d’échecs est un soutien aux patients souffrant de handicaps physiques et émotionnels,
  • Le jeu d’échecs a des vertus pour lutter contre l’anxiété et la dépression en ce qu’il encourage à toujours faire des progrès, en ce qu’il améliore l’estime de soi et la confiance en soi. Par contraste, on a montré que passer trop de temps dans des activités qui ne sollicitent pas suffisamment le cerveau (notamment le fait de regarder la télévision) était un facteur d’aggravation de la dépression,
  • Le jeu d’échecs (comme thérapie récréative) aide à prévenir ou à contenir les comportements inadaptés ou inappropriés.

Mettre alzheimer échec et mat

Certains traits du déclin cognitif apparaissent chez des adultes en pleine forme physique et intellectuelle dès la vingtaine ou la trentaine (Salthouse, 2009). Ces marqueurs du déclin peuvent sembler relativement mineurs comparés à ceux qui apparaissent plus tard comme la démence ou la maladie d’Alzheimer, mais il n’est jamais trop tôt pour prendre soin de nos cerveaux.

Une grande attention a été portée ces dernières années au rôle que pouvaient jouer les échecs dans la lutte contre Alzheimer, qui affecte la vie 35 millions de personnes, familles comprises.

Les travaux de la recherche sur les populations de plus de 60 ans indiquent que le jeu d’échecs est une arme de choix dans la lutte contre Alzheimer. Une recherche franco-russe est ainsi menée en partenariat depuis 2010 entre le Centre Hospitalier Universitaire de Nice, dirigée par le Professeur Philippe Robert et l’Université Médicale d’Etat de Moscou dirigée par le Professeur Vladimir Zakharov et ses équipes.

Source : L’intelligence de l’échiquier de Marie Sebag

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Le tacticomètre, outil de mesure de vos softskills

Parce que la pratique jeu d’échecs développe les softskills appréciées du monde de l’entreprise : la vision, la stratégie, la résolution de problèmes, la gestion du stress, la capacité à prendre des décisions, la gestion du temps…

Nous vous proposons chaque jour 3 exercices d’échecs tirés de tournois internationaux pour progresser durablement. De difficulté progressive, mat en 2 coups en vert, mat en 3 coups en orange et mat en 4 coups en rouge, nous vous conseillons de vous concentrer pendant 5 minutes maximum sur chaque diagramme ci-dessous

Si vous ne trouvez pas une solution dans le temps maximum imparti, pas de panique ni d’acharnement thérapeutique ! Revenez sur cet exercice un peu plus tard dans la journée. Enfin, comparez vos solutions avec celles qui sont données en fin d’article sur un échiquier dynamique. Une manière efficace de progresser est de chercher par soi-même avant de découvrir la solution

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Les 3 exercices et solutions du jour

Échec et mat en 2 coups

Les Blancs jouent et matent en 2 coups
Amin Tabatabaei vs Arman Pashikian, Erevan, 2017

Les échecs aident à développer des compétences analytiques

A chaque partie, un joueur se retrouve face à des problèmes à résoudre et des défis à surmonter. Les échecs aident à anticiper, à ne pas se précipiter et à bien peser le pour et le contre de chaque décision. Comme dans la vie de tous les jours, où l’on essaie de prendre les meilleures décisions possibles pour obtenir des résultats positifs.

Échec et mat en 3 coups

Les Blancs jouent et matent en 3 coups
Amin Tabatabaei vs Homa Alavi, Téhéran, 2016

Les échecs apprennent à gérer la pression

C’est lors d’une partie d’échecs intense, dans laquelle on donne tout, que l’on apprend à rester calme malgré la pression. Prendre la décision critique en temps limité pour assurer la victoire nécessite une concentration totale et un calme profond, qui permet à votre cerveau de fonctionner au maximum de ses capacités. Toute notre vie, nous sommes confrontés à des dates-butoirs, à des défis difficiles, au trac des entretiens… Comme dans une partie d’échecs, il faut savoir rester confiant et calme malgré la pression pour réussir au mieux.

Échec et mat en 4 coups

Les Blancs jouent et matent en 4 coups
Amin Tabatabaei vs Thanh Nhan Hoang, Hué, 2012

Les échecs favorisent la bonne santé du cerveau

Le jeu d’échecs stimule la croissance de dendrites, ces corps qui envoient des signaux aux cellules neuronales du cerveau. Avec plus de dendrites, la communication neurale dans le cerveau s’améliore et devient plus rapide. L’interaction et les activités avec d’autres personnes stimulent également la croissance de dendrites. Pratiquer régulièrement le jeu d’échecs en famille, avec des amis ou dans un club est ainsi une expérience idéale.

Les solutions des 3 exercices tactiques

Échec et mat en 2 coups : 1. Dxh7+ Rxh7 2. Th5#

Échec et mat en 3 coups : 1. Teg6+ Rf8 2. Th8+ Re7 3. f6#

Échec et mat en 4 coups : 1. e7 h5 2. exf8=D+ Rh7 3. Tg7+ Dxg7 4. Dcxg7#

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