Contrairement à ce que le grand public pourrait penser, jouer aux échecs à haut niveau n’est pas juste un loisir du dimanche, c’est une vraie profession, exigeante au même titre qu’être musicien d’un orchestre célèbre, directeur d’une agence bancaire ou encore chercheur au CNRS… Les 16 champions qui s’affrontent en ce moment à Elista voyagent toute l’année pour participer à des grands tournois, s’entraînent constamment pour améliorer leur niveau: ce sont en fait des sportifs au même titre que les tennismen, têtes de série du tournoi de Roland Garros mais qui gagnent en moyenne beaucoup moins que ces virtuoses de la balle jaune, la médiatisation des échecs n’étant pas vraiment au rendez-vous.
Dans le cadre de l’actuelle compétition des candidats au championnat du Monde à Elista, chaque match de 6 parties et d’une durée totale d’une semaine, est doté officiellement d’une prime de 40.000 $ (30.000 Euros à la parité actuelle EUR/USD à 1,34) que vont se partager vainqueur et vaincu à parts inégales. Pour les 12 matches prévus, 480.000 $ seront distribués aux 16 grands-maîtres. D’où viennent des fonds ? Kirsan Ilyumzhinov, le richissime président de la Fédération Internationale de Echecs contribuera à titre personnel à hauteur de 320.000 $, le reste soit 160.000 $ provenant directement des caisses de la FIDE. Une rétribution qui n’a rien d’exceptionnel pour ces magiciens de l’échiquier.