Le Chartrain David Lacan-Rus, qui a terminé à la troisième place du championnat du monde d’échecs en catégorie U12 (moins de 12 ans) en novembre, ambitionne maintenant de devenir grand maître international. David est déjà maître FIDE avec un classement Elo de 2344 points.
David Lacan joueur d’échecs arrivé 3e au championnat du monde – Photo © Quentin Reix
L’idée de jouer contre des adultes ne lui fait pas peur. Le Chartrain David Lacan-Rus, âgé de 12 ans, s’apprête à affronter les meilleurs joueurs d’échecs, y compris les adultes, au tournoi de Rouen, du jeudi 26 au lundi 30 décembre. « Pour participer, il faut être invité », précise son père, Marius Voinéa. Et David a largement mérité sa place.
À sept ans, il a découvert la discipline lors des championnats de France 2019. Il a tout de suite apprécié l’atmosphère, dit-il. Il y avait du silence et des grands écrans au-dessus des joueurs, qui détaillaient leurs parties. Août, ils vont se rendre tous les jours à Chartrexpo pour regarder les matchs. « Il pouvait y passer des heures », raconte son père, qui l’inscrit au C’Chartres échecs dans les jours qui suivent. « Et Chartres a fait opérer la magie. »
Champion du monde d’échecs en 2021
Moins de trois ans plus tard, en 2021, le voilà champion du monde des moins de 10 ans, en Géorgie. Depuis, il multiplie les médailles. Le 27 novembre, il décroche la troisième place au championnat du monde U12, en Italie, à l’issue de onze jours de compétition.
Du haut de ses 12 ans, le jeune joueur d’échecs, qui pratique aussi la natation et le piano, a beaucoup voyagé. « Il faut parler anglais un minimum », mais, pour lui, « ça va’, assure-t-il sous le regard bienveillant de sa mère, professeur d’anglais, une chance !
David bénéficie à l’école d’un emploi du temps aménagé pour préparer les compétitions, s’entraîner et suivre ses cours d’échecs. Le mercredi et le jeudi après-midi, il ne sera plus disponible. Ses parents confient qu’un aménagement est nécessaire pour poursuivre à ce niveau, car il souhaite qu’il « conserve une vie normale ». Beaucoup d’enfants sont déscolarisés à son niveau.
Des entraînements quotidiens du jeune prodige des échecs
David s’entraîne tous les jours : « Parfois, ce n’est pas beaucoup, seulement une demi-heure ». Les cours d’échec avec ses entraîneurs représentent « dans les six heures par semaine », explique Marius Voinéa, mais avec les exercices à effectuer à la maison, il est difficile de les quantifier. Parfois, il y a des compétitions. « Quand il est fatigué, il joue en ligne », explique l’ancien joueur d’échecs, au palmarès « bien moins important ».
Et si, pour la suite, ses parents lui souhaitent d’être « heureux et en bonne santé », David, lui, se voit déjà Grand maître international. Son palmarès et sa précocité plaide plutôt en faveur de ce pari.
La vision de François Gilles, président du C’Chartres Échecs sur l’avenir de David
L’objectif pour lui maintenant, c’est d’être maître international. Il est l’un des grands espoirs français. S’il garde cet état d’esprit, dans les années à venir, il pourra être parmi les meilleurs Français. Ce qui est intéressant chez David, c’est qu’il a une capacité de travail en prenant du plaisir qui est la plus importante que j’ai vu pour un enfant. C’est un joueur très consciencieux, il essaye toujours de progresser. Il a la bonne mentalité. On voit qu’il aime jouer. D’ailleurs, il a horreur de la défaite comme, je pense, beaucoup de champions. David est un vrai compétiteur dans l’âme. Pour l’avenir, il y a des moyens qu’il faut qu’on mette en place, pour prendre les bons entraîneurs ou pour l’accompagner dans les compétitions et l ’aider à atteindre ses objectifs.
François Gilles
L’article complet dans l’Echo Républicain