En Arménie, l’échec est roi | Invitation au voyage

En Arménie, à l’école élémentaire, les échecs font partie du programme obligatoire. Jusque dans les villages de montagne les plus reculés, les écoliers sont initiés au “roque” et au “gambit”. Les échecs en Arménie sont une tradition. Découvrez le documentaire d’Arte.

En 1963, Tigran Petrossian est devenu champion du monde de ce jeu de stratégie. La fièvre des échecs s’est alors emparée des Arméniens.

Depuis, elle n’est jamais retombée. Dans ce pays à l’histoire dramatique, hanté par le souvenir du génocide de 1915, triompher d’un roi adverse est devenu un symbole – la seule façon de défier les puissances, qui ont voulu soumettre le peuple arménien tout au long de son histoire.

L’histoire du champion d’échecs arménien Tigran Petrossian

Tigran Petrossian (1929-1984, Arménie, URSS) fut le 9ème champion du monde d’échecs (1963-1969). Il est réputé pour son style positionnel et son art de la prophylaxie, mais aussi pour ses sacrifices de qualité positionnels.
Il a beaucoup étudié les théories d’Aaron Nimzowitsch (1886-1936, Lettonie) et son ouvrage de référence Mon Système, l’un des fondateurs de l’école hypermoderne des échecs (avec Richard Réti et d’autres). L’école hypermoderne s’opposant à l’école classique développée par Steinitz, puis Tarrasch notamment.

Le coup d’éclat de Tigran Petrossian ou les échecs en Arménie

Une partie menée de main de maître du début à la fin, ponctuée d’un coup de tonnerre final sur l’échiquier… La 10ᵉ partie du championnat du monde d’échecs de 1966, remportée par Tigran Petrossian contre Boris Spassky relève des parties dites « remarquables ». Des parties notées pour leur finesse et leur beauté, et gravées à jamais dans l’histoire des échecs, à l’instar des parties « immortelles » du 19ᵉ siècle.

Retour sur cette partie (Défense est-indienne), dans laquelle Tigran « le Tigre » Petrossian (qui a les Blancs) est au sommet de son art… Un symbole des échecs en Arménie.

Les échecs en Arménie avec Tigran Petrossian

Match Petrossian-Spassky : Moscou, 1966

Le match Petrossian-Spassky : Moscou, 1966

« Je suis profondément convaincu que les échecs, bien qu’ils restent un jeu, n’ont rien à voir avec le hasard. C’est mon credo. J’apprécie uniquement les parties dans lesquelles j’ai joué conformément aux exigences de la position. Je ne crois qu’à la logique et à la correction du jeu. »

Tigran Petrossian

Rejouer la partie d’échecs de Tigran Petrossian face à Spassky

Position après 28…Ta7. Les Blancs concluent la partie par 29.Fxf7+ Txf7 30.Dh8+ !! 1-0. Boris Spassky abandonne

Position après 28…Ta7. Les Blancs concluent la partie par 29.Fxf7+ Txf7 30.Dh8+ !! 1-0. Boris Spassky abandonne

Position finale après 30.Dh8+ !! 1-0. Venant de la case b2, la dame de Petrossian a traversé la diagonale pour se sacrifier en h8. Ce sacrifice ne peut pas être refusé par les Noirs. Et au coup suivant, le cavalier fera une fourchette royale (entre le roi et la dame) : Cxf7+

Position finale après 30.Dh8+ !! 1-0. Venant de la case b2, la dame de Petrossian a traversé la diagonale pour se sacrifier en h8. Ce sacrifice ne peut pas être refusé par les Noirs. Et au coup suivant, le cavalier fera une fourchette royale (entre le roi et la dame) : Cxf7+

Le championnat du monde de 1966 – Les échecs en Arménie

Le match se joua en 24 parties, à Moscou (9 avril – 9 juin 1966). Cadence : 40 coups en 2h30. Arbitre : A. O’Kelly (Belgique). T.Petrossian menait 2-0 après la 10ᵉ partie. Mais Boris Spassky revint dans le match. Tigran Petrossian l’emportant finalement d’un point (+4 -3 = 17). Ainsi, Petrossian reste un symbole des échecs en Arménie.

Tigran Petrossian était devenu champion du monde en 1963, en battant le champion en titre Mikhail Botvinnik, le père de l’école soviétique des échecs. Boris Spassky (né en 1937) avait successivement battu-de façon convaincante-Keres (6-4), Geller (5,5-2,5) et Tal (7-4) pour accéder se qualifier pour le championnat du monde de 1966.

En 1969, Petrossian et Spassky se rencontrent à nouveau pour le titre de champion du monde. Cette fois, Spassky l’emportera 12,5-10,5. Boris Spassky devient alors le 10ᵉ champion du monde.

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