Belfort renoue avec les parties d’échecs dans les bistrots

Belfort Échecs lance les Troqu’échecs (contraction de troquets et échecs) dans l’ambiance animée de sept cafés partenaires. La compétition a été lancée jeudi soir. Après six rondes, la finale se déroulera en juin, dans les locaux du club.

Les huit premiers joueurs des Troqu’échecs se sont affrontés jeudi soir au bar le Corail, avenue Jean-Jaurès.  Photo Isabelle Petitlaurent

Les huit premiers joueurs des Troqu’échecs se sont rencontrés jeudi soir au bar le Corail, avenue Jean-Jaurès – Photo Isabelle Petitlaurent

Cette formule attire de nombreux amateurs.

 Lorsque l’on joue pour la première fois aux échecs, on ressemble à malade en incubation. On se balade sans savoir que l’on est déjà infecté. Mais, même si le sujet semble sain, il a attrapé le virus, et celui-ci est déjà en train de faire son effet. 

Mikhail Tal, champion du monde d’échecs en 1961

Cela fait partie des rares sports où les femmes peuvent se mesurer aux hommes, les enfants aux adultes. Un sport qui se fonde sur la stratégie et l’anticipation. « On peut avoir un avantage pendant deux heures aux échecs et tout détruire en un coup », résume Raphaël Fabius. Le Belfortain été un joueur d’échecs international (2 157 points au classement Elo) et instructeur à Belfort Échecs du temps de Jean-Paul Touzé. « Je reste modeste, ça fait vingt ans que je n’ai pas joué ! »

Les Troqu’échecs (contraction de troquets et échecs)

L'ambiance des 7 troquets d'échecs

Raphaël est toujours marqué par les joueurs prestigieux croisés à Belfort. Anatoli Karpov, champion du monde entre 1975 et 1985, a donné son nom au stade échiquéen belfortain. Mais également Boris Spassky, champion du monde 1969 et Andrei Sokolov, grand maître international « qui vit à Belfort ».

La série télévisée Le Jeu de la dame a mis ce sport cérébral en lumière. « « Il ne faut pas sous-estimer ou surestimer son adversaire », ajoute Raphaël. En première ronde des Troquéchecs, c’est un écolier de CM2 de 10 ans, bien décidé à résister, que le tirage au sort lui a opposé.

À 10 ans, Hugo ne craint pas d’affronter des adultes aux échecs

Hugo Ledit joue depuis deux ans et demi. Il est licencié à Valdoie. « Mon père m’a appris à jouer, à son âge, confie François, son papa. Aujourd’hui, il est meilleur que moi. Je gagne à peine une partie sur 15. Je n’ai aucune pitié ! En vérité, je n’ai pas peur de jouer contre des adultes », dit le fiston, confiant.

On vient manger au Corail tous les samedis. Nous nous sommes inscrits dès qu’on a vu l’affiche pour les Troqu’échecs ! 

Derrière le marché des Vosges, se trouve l’estaminet, un des sept bistrots belfortains qui organisent des rondes. C’est Michel Holbein, vice-président de Belfort Échecs qui a conçu cette nouvelle compétition. Pour revenir aux traditions du jeu, lorsque les parties se déroulaient sur les tables du Café de la Régence ou du Caveau de la Bolée, à Paris. « L’organisateur dit que dix-sept bars étaient partants.  En raison du manque d’inscriptions, nous avons limité à sept. » Ils sont cependant 56, dont 11 joueurs d’échecs de club, à jouer ce premier tournoi, verre à la main.

L’ambiance des 7 troquets d’échecs

Ils sont cependant 56, dont 11 joueurs d'échecs de club, à jouer ce premier tournoi, verre à la main.

Un double défi : gérer la pendule et le bruit ambiant du bar

« Il y a deux rondes de 20 minutes par joueur, plus 10 secondes par coup, soit une partie d’une heure au maximum. Les joueurs participent aux six rondes. Deux en mars dans chaque café, deux en avril et autant en mai. À l’issue, le premier de chaque bar sera qualifié pour la finale. » Les sept meilleurs disputeront les 8e, quarts de finale, la demi, puis la finale dans les locaux de Belfort Échecs en juin. Au nom du troquet où ils sont enregistrés.

À partir des premiers coups, jeudi soir, au Corail, les visages se sont fermés. Les huit joueurs sont restés concentrés sur le plateau blanc et noir. Tête dans les mains, réfléchissant aux meilleures ouvertures… ou à gagner du temps pour retarder le couperet de l’échec et mat. Deux inconvénients pour les moins expérimentés : l’apparition de la pendule qui fait passer le temps et l’agitation du bar, qui rompt le silence absolu lors des compétitions.

Sans connaître le niveau de leurs adversaires, ils ont affirmé leur style. Positionnel pour les uns, agressif pour les autres. À la manière du Letton Mikhaïl Tal. « Son principe, comme il le résume, est d’emmener votre adversaire dans une forêt sombre et profonde où 2+2=5, et le chemin qui y mène n’est que assez large pour un seul. », résume Raphaël Fabius. Pas faux !

L’article complet sur l’Est Républicain sous la plume et les photos d’Isabelle Petitlaurent.

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