Grand maître international d’échecs, la française d’origine bulgare. Quelle est l’origine de cette brillante joueuse d’échecs. Portrait.
L’histoire débute en Bulgarie au début des années 80. Dans ce pays encore communiste (il le sera jusqu’en 1990), Silvia a 6 ans et les échecs sont intégrés dans l’éducation sportive. Un sport ? « Oui, on peut dire que c’est un sport, ou un art, ou une science, sourit la championne. Cependant, il est possible qu’une partie d’échecs dure six heures, ce qui requiert une grande concentration… Physiquement, il faut gérer ça. » est aussi présidente du club d’échecs de Caissargues. Elle coorganise, ce dimanche, une double compétition.
La veille de l’Epiphanie, ce dimanche, la salle Bedos de la petite ville de Caissargues, accueillera de nombreux joueurs d’échecs pour le célèbre tournoi des Rois, accompagné du trophée Roza Lallemand. Il y a une reine de la discipline parmi les organisatrices : Silvia Alexieva, récemment sacrée vice-championne du monde en catégorie « seniors plus » à Porto Santo (Portugal) et présidente modeste du Caissargues chess club. Silvia est aussi Championne d’Europe senior+
Quelle est l’origine de cette brillante joueuse d’échecs, promue grand maître international?
L’histoire débute en Bulgarie au début des années 80. Dans ce pays encore communiste (il le sera jusqu’en 1990), Silvia a 6 ans et les échecs sont intégrés dans l’éducation sportive. Un sport ? « Oui, on peut dire que c’est un sport, ou un art, ou une science, sourit la championne. Cependant, il est possible qu’une partie d’échecs dure six heures, ce qui requiert une grande concentration… Physiquement, il faut gérer ça. »
En somme, la jeune fille Silvia rejoint le club d’échecs de son quartier de Sofia et s’adonne rapidement au jeu. Elle est convoquée en équipe nationale jeunes à l’âge de 16 ans et se dirige vers une carrière professionnelle.
Je me suis mise à voyager, car nous participions à toutes les compétitions jeunes, aux championnats du monde, d’Europe, etc. Nous avons visité de nombreux pays. À l’âge de 25 ans, en France, j’ai fait la rencontre de l’amour. L’amour est connu sous le nom de Didier Collas, un ancien joueur d’échecs (aujourd’hui maître international)
Silvia Alexieva
Il se souvient d’avoir rencontré à plusieurs reprises la jeune bulgare. Une joueuse « optimiste, courageuse, qui lutte à tout prix. » Nous nous sommes rencontrés lors de plusieurs tournois et une fois, nous sommes repartis ensemble.
Le couple, qui s’installe a Clermont-Ferrand puis à Saint-Affrique (Aveyron) vit pour les échecs. « Quand on était en vacances, on écumait les tournois. Au bout d’un moment, notre fils en a eu un peu marre ! », se remémore avec humour Didier Collas.
Championne de France d’échecs en 2007
Silvia, naturalisée française, est sacrée championne de France d’échecs féminin en 2007. La famille finit par s’installer à Nîmes en 2014. Aujourd’hui séparés, Didier et Silvia restent « en très bons termes ». On les retrouve encore régulièrement sur les tournois.
L’explosion du nombre de licenciés aux échecs
En 2019, Silvia a créé le club d’échecs de Caissargues, qu’elle préside avec des amis. La période Covid et la diffusion de la série Netflix le Jeu de la dame ont rapidement augmenté le nombre de licenciés. « Les gens ne savaient pas quoi faire et ils ont découvert le jeu d’échecs », s’amuse Silvia.
En outre, la championne continue sa carrière. En tant que capitaine de l’équipe de France féminine, elle devient, en 2024, championne d’Europe seniors plus et obtient ainsi la médaille de la ville de Caissargues des mains de Olivier Fabregoul, maire admiratif.
Quand elle joue, elle sourit à ses concurrents. Mais à l’intérieur, c’est une tueuse. »
Silvia est finalement vice-championne du monde fin novembre, tout en restant invaincue en 11 matchs (dont un nul). Elle est devancée par l’Israélienne Masha Klinova au « départage ». « Olivier Fabregoul affirme qu’elle sera championne du monde. » Mentalement, il peut le faire. Silvia est totalement tranquille, son esprit est plein de fougue. Lorsqu’elle joue, elle met un sourire à ses adversaires. Cependant, à l’intérieur, elle est un assassin.
En attendant le Graal, Silvia Alexieva sera bien présente au tournoi de Caissargues, couplé au trophée Roza Lallemand (championnat régional qualificatif pour le France féminin). La reine ne jouera pas, puisqu’elle organise. Mais sa seule présence donne à la compétition une certaine stature. Une reine pour présider le tournoi des rois.
RDV Dimanche 5 janvier, de 10 h à 18 h, salle Bedos à Caissargues.
L’article complet sur Midi-Libre sous la plume d’Adrien Boudet
