Misez sur les échecs pour filer une claque à l’échec scolaire

En complément du dispositif d’aide aux devoirs pour les élèves de 6 à 18 ans en difficulté scolaire, l’antenne dignoise de l’Union Départementale des Associations Familiales (Udaf) mise sur ce jeu pour améliorer leur réflexion et leur concentration. Et ça marche !

Nadir Houamria, coordinateur du dispositif, observe ses élèves en pleine partie d'échecs. Un jeu qu'ils appréhendent avec bonheur et qui leur permet de mieux se concentrer pour les devoirs.

Photo R. C.

En complément du dispositif d’aide aux devoirs pour les élèves de 6 à 18 ans en difficulté scolaire, l’antenne dignoise de l’Udaf mise sur ce jeu pour améliorer leur réflexion et leur concentration. Et ça marche !

Au centre Desmichels, une poignée de collégiens se gratte la tête. Les méninges en surchauffe. Face à eux, un fou, un roi, une reine… En cavaliers débutants mais volontaires, les élèves avancent leurs pions. Sous le regard aguerri de Nadir Houamria.

Le coordinateur du dispositif CLAS “Une heure pour un enfant” a récemment opté pour ce jeu de réflexion afin de favoriser la concentration de ses petits protégés encore trop dispersés… “Au début, c’était dur, reconnaît Haïtem. Mais dès qu’on a compris le déplacement des pièces, c’était mieux.”

Son camarade de s’empresser d’ajouter son grain de sel : “Ça donne envie de continuer. On apprend les stratégies. J’ai même l’impression que ça m’aide pour le collège.” Car tel est le but de cette démarche “kasparovienne”. Permettre à ces enfants en délicatesse avec les classiques matières scolaires, de reprendre confiance en eux. De progresser avec la méthodologie d’un maître – enfin plutôt d’un apprenti – sûr de ses coups.

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Ils jouent 30 minutes par session depuis maintenant deux mois, détaille Nadir. Ils sont impliqués et attentifs. Je crois vraiment que c’est un plus.” Pour que chacun réussisse et s’épanouisse à l’école. Gagne, aussi, en autonomie. “Accompagner un enfant, c’est établir avec lui une relation de confiance, qui lui permettra de le rendre acteur de ses apprentissages” poursuit le coordinateur.

Dans cet accompagnement à la scolarité, il n’est pas question d’enseigner, mais simplement d’aider un jeune à construire des savoir-faire. Ainsi, en complément de l’aide aux devoirs, il se voit proposer diverses animations.

Explorer de nouveaux chemins d’apprentissage

Nous programmons en début de séances des activités ludiques et créatives, comme les échecs ou encore la création d’origamis. Nous encourageons les enfants plus avancés à expliquer aux autres les exercices demandés. On explore de nouveaux jeux de société, on réagit également sur des informations d’actualité.

L’idée est d’explorer de nouvelles façons d’apprendre, d’éveiller la curiosité, de découvrir des centres d’intérêt inédits, de mobiliser les connaissances acquises sur des situations concrètes. Ce temps de pause entre l’école et le retour en famille est manifestement apprécié et facilite naturellement la réalisation des devoirs.

Avec mes copains, on passe un bon moment pour faire nos leçons, alors que seul, c’est beaucoup plus difficile” reconnaît Léo. “J’apprends plein de choses en jouant avec les autres“, embraye Akram, tandis que Beren, en classe de Seconde, analyse avec plus de recul : “J’apprends à m’organiser pour progresser et ne plus passer mes soirées sur les devoirs. Je rencontre d’autres jeunes et on travaille en groupe dans une ambiance sympa. Je pose des questions sur ce que je ne comprends pas, sans avoir peur d’être jugé. 

Au total, 46 élèves (de la primaire au lycée) sont suivis par l’UDAF qui peut compter sur 16 bénévoles. Coralie est de ceux-là. Cette opération, elle l’a découverte dans les colonnes de La Provence et n’a pas hésité à se jeter dans le grand bain.

Le bel exemple de Coralie

Depuis longtemps, j’avais dans l’idée de m’investir pour les autres. Je ne savais pas trop comment, jusqu’à ce que je tombe sur cet article.” Originaire de Digne-les-Bains, la jeune femme a ainsi sauté le pas, “pour construire un lien social. Et puis, pour moi, l’école ça a marché, alors je voulais transmettre mon expérience“.

Entre elle et les petits, le courant passe. L’équation a été simple à résoudre. “Je donne 1 h 30 de mon temps, ce n’est rien. J’espère surtout que le travail portera ses fruits.

Comment en douter ? Le dispositif, chaque année, fait ses preuves. Dispositif dans lequel les parents ne sont surtout pas oubliés. “Des temps de rencontres sont régulièrement proposés pour partager leurs besoins, exprimer parfois leurs inquiétudes et au final trouver des réponses aux questions qu’ils peuvent se poser sur le suivi scolaire des leurs enfants“, poursuit Nadir, entre deux leçons à éplucher.

L’implication des parents se fait alors dans la durée, avec une confiance réciproque. Indispensable pour qu’au dernier chapitre les difficultés scolaires soient échec et mat !

Retrouvez l’article complet sur La Provence

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