BD: Le Joueur d’échecs, coup de maître de David Sala

Une bande dessinée sur la nouvelle “le joueur d’échecs” de Zweig

Découvrez le talent de David Sala qui signe une somptueuse adaptation d’une nouvelle crépusculaire de Stefan Zweig et laisse éclater son talent.

L’avis de Paris Match. Son graphisme majestueux évoque les toiles de Klimt et le trait d’Egon Schiele pour mieux exprimer toutes les nuances de ce monde d’hier au bord de l’abîme. « J’ai fait un peu d’anachronisme, reconnaît l’auteur, parce que les occupants du bateau sont plutôt des gens des années 1920 ou 1930 que des années 1940. Je voulais montrer un univers en train de disparaître, celui de l’élégance, de l’insouciance, du luxe, de la beauté… » En mettant en images cette lutte entre la brutalité et l’esprit, le dessinateur s’empare d’un combat toujours actuel. Acheter cette BD

Un récit à la fluidité aqueuse !

BD: Le Joueur d'échecs, coup de maître de David Sala

Il est plutôt rare de voir débouler de nulle part un grand auteur de BD. C’est un peu l’impression que l’on a en découvrant la somptueuse adaptation du Joueur d’échecs, de Stefan Zweig, signée David Sala. Certes, cet aquarelliste a déjà illustré des livres pour enfants, mais, en s’attaquant à la nouvelle crépusculaire écrite par Zweig peu avant son suicide, il laisse éclater tout son talent.

Très imprégné de Klimt et de Schiele, jouant sur des tons gris turquoise et pourpre parfaitement en harmonie avec le paquebot qui sert de décor au récit, David Sala restitue toute la tension de cette partie d’échecs opposant le champion du monde et un aristocrate rescapé d’un terrible cauchemar.

La nouvelle de Stephan Zweig

1941. Dans les salons feutrés d’un paquebot en route pour l’Argentine, le champion du monde d’échecs affronte lors d’une ultime partie un aristocrate viennois, dont l’incroyable maîtrise du jeu est née dans l’antre de la tyrannie. Cette dénonciation poignante et désespérée de la barbarie nazie est le dernier texte écrit par Stefan Zweig avant son suicide.

BD: Le Joueur d'échecs, coup de maître de David Sala

Alternant gros plans, cases muettes et dessins panoramiques, ses couleurs directes, très peu usitées en BD en ces temps de palette graphique généralisée, confèrent une incroyable fluidité aqueuse au récit. Sa luminosité tempère la noirceur de l’histoire et fait irrésistiblement penser à Alex Barbier, un auteur un peu oublié qui publiait jadis dans Charlie mensuel. Bref, ce Joueur d’échecs est un coup de maître.

Le joueur d’échecs, par David Sala, d’après Stephan Zweig. Casterman, 128 pages, 20€

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