Sandra Mézière (photo ci-contre), passionnée d’écriture et de cinéma est l’auteur de l’excellent blog in the mood for cinema. Cette jolie jeune femme, à l’avis cinématographique autorisé, vient de publier une critique du film Joueuse de Caroline Bottaro.
Comment ne pas commencer en parlant de Sandrine Bonnaire. De dos, courbée puis droite et résolue, de face, dans son regard, dur ou conquis, dans son sourire, rare et ravageur, ses gestes, ses intonations, ses traits tirés puis illuminés, elle EST Hélène avec une justesse admirable sans en faire des tonnes, sans non plus donner l’impression de réaliser une performance. C’est d’abord grâce à elle si cette histoire est si attachante, si on la suit, captivés, sans décrocher une seule seconde. C’est ensuite grâce au choix judicieux de Kevin Kline et à leur troublante relation. Lui, d’abord, fier, imposant, blasé, misanthrope. Elle, d’abord courbée, frêle, fragile, puis réapprenant le désir et le goût d’exister par et pour soi-même. Alors que lui va peu à peu s’affaiblir et s’humaniser, il va peu à peu l’aider à se redresser, à transgresser les règles, des échecs et de la vie, l’ordre établi.
Et puis il y a les échecs dont la caméra caresse la sensualité des pièces, des gestes de ceux qui les manipulent, des regards qui s’affrontent avec une douce fièvre. Les échecs dont les règles même représentent pour Hélène une métaphore rassurante de la vie, les échecs dont la reine est la pièce la plus forte !
C’est à lire ce matin sous la plume érudite de Sandra Mézière