Le dessinateur argentin José Munoz, spécialiste de la BD en noir et blanc, préside le jury du festival d’Angoulême 2008, du 24 au 27 janvier, au terme d’ « une promenade Nord-Sud » d’un demi-siècle autour de la bande dessinée.
Né en 1942 à Buenos Aires, José Munoz a connu l’âge d’or de la BD argentine à laquelle il rend hommage au travers d’une grande exposition à Angoulême.
Dans les années 1950, son père, « très bon joueur d’échecs« , l’inscrit à l’Ecole panaméricaine d’art, où enseigne alors le grand dessinateur Alberto Breccia.
« Il m’a dit : ton père joue aux échecs, une case noire, une case blanche. Tu mets toujours une blanche à côté d’une noire, c’est ça la bande dessinée », raconte-t-il.
Depuis, José Munoz, lunettes métalliques et éternelle cigarette à la main, dessine toujours en noir et blanc, sur des scénarios d’un autre exilé argentin, Carlos Sampayo, rencontré « en Espagne encore franquiste ».
En 1972, il quitte l’Argentine pour se frotter à la bande dessinée européenne. « Je suis parti comme voyageur, je suis devenu un exilé. Quand les militaires massacreurs sont arrivés au pouvoir, il n’était pas question que je rentre dans mon pays », se souvient-il.
L’exil le conduit des Pays-Bas en Italie, et de Londres à Paris. « J’ai vécu au milieu de différentes familles créatives, argentine, espagnole, italienne…, dit-il. En Argentine, il y a une hétérogénéité qui fait notre identité…
…En bande dessinée, le résultat est extraordinaire ».