Raisonnement, concentration, stratégie. Le jeu d’échecs peut-il nous apprendre à mieux bouger nos pions dans l’existence ? C’est la conviction de Marie Sebag, joueuse d’échecs et grand maître international, et de Stéphane Demilly, sénateur, qui propose d’intégrer leur enseignement à l’école primaire.
Marie Sebag, joueuse d’échecs et grand maître international – Photo Daniel Derajinski / Hans Lucas
La question nous brûlait les lèvres. S’endormait-elle parfois en rejouant ses parties au creux de la nuit, les yeux grands ouverts ? Quiconque a regardé le Jeu de la dame, la série diffusée sur la plateforme Netflix, se souvient de ces séquences fascinantes où l’héroïne, Beth Harmon, visualise les coups sur le plafond de son dortoir, converti en damier. Son regard bleu clair soudain brillant, amusée par notre crédulité, Marie Sebag esquisse un sourire, presque confuse de devoir écorner nos songes de cavaliers en bois d’ébène galopant autour d’un lustre !
L’intelligence de l’échiquier
« C’est un peu imagé… Mais c’est exact : après quelques années de pratique, on peut se refigurer des parties dans sa tête. Et il est vrai qu’après certaines défaites, je n’ai pas dormi, tellement j’y pensais ! » Après un silence, elle ajoute : « C’est un peu comme quand on a un coup dur de la vie, on y pense toute la nuit, mais il faut bien se réveiller le lendemain matin. » Les échecs, une métaphore de l’existence ? La jeune femme, qui en est convaincue, se garderait bien de contredire Cervantès quand il prétendait : « La vie est une partie d’échecs. »
Idéal pour enseigner les mathématiques et la géométrie
À 37 ans, Marie Sebag est la première et la seule joueuse française à être grand maître international (GMI). Un titre obtenu en mai 2008, à l’âge de 22 ans. Licenciée au club de Bischwiller, dans le Bas-Rhin, cette prodige est également psychologue de la cognition.
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