La première compétition de Chessboxing en France s’est tenue en novembre 2019 à Paris. Revoir le match en Replay
C’est quoi le chessboxing ? Des duels aux échecs entrecoupés de duels de boxe. Ce sport est inspiré de la bande dessinée Froid Equateur d’Enki Bilal, dessinateur et réalisateur de cinéma.
Les combattants torse nu, sans casque de protection mais avec des casques antibruit pour la concentration, s’affrontent aux échecs – Photo © Olivier Wolff
Pour le président de la Fédération de Chessboxing France, ce sport consiste à « trouver l’homme parfait, l’athlète parfait, le parfait équilibre entre la réflexion et la force. C’est la tête et les jambes, l’esprit sain dans un corps sain, le calme contre le chaos, la force contre l’intelligence… C’est l’école de la vie. »
Cette discipline, inspiré d’une bande dessinée, allie duels d’échecs entrecoupés de duels de boxe. Un pratiquant et le président de la Fédération française de ce sport étonnant en parlent au micro d’Europe 1 – Vidéo © Europe 1
Samedi 9 novembre soir, au Cabaret Sauvage, à Paris, aura lieu le premier combat officiel de chessboxing en France. Cinq rounds de boxe anglaise de trois minutes entrecoupés de… six rounds d’échecs de quatre minutes, dont le vainqueur l’emporte par KO ou par échec et mat. Une discipline mentale et physique, donc.
Valentin Marcel, 27 ans, est passionné d’échecs depuis toujours. Ce jeune homme en apparence calme et souriant a un jour découvert la boxe puis ce sport. « On dit souvent que le joueur d’échecs c’est le nerd, qui mange trop, avec des lunettes, qui a peur de se faire taper. J’ai jamais arrêté les échecs. J’ai toujours été sportif mais là, j’ai vraiment trouvé le sport qui me satisfaisait vraiment », raconte-t-il au micro d’Europe 1.
« On fait des entraînements pour réfléchir sous la contrainte de la fatigue et du manque d’oxygène »
La première fois que Valentin Marcel a pris des coups, il a eu « envie de les rendre ». « J’ai trouvé ça excitant. Ces coups-là, c’étaient les premiers que je prenais. Je ne me suis jamais battu de ma vie, ça m’a justement réveillé », constate-t-il.
Dans un combat de chessboxing, il y a un échiquier. Les combattants, en tenue de boxeur, se lèvent, mettent les gants, et disputent leur duel, avant de retourner à un autre round d’échecs. Un switch qui n’est pas sans conséquence. « On est complètement déboussolés, on n’arrive pas à réfléchir de la même façon », témoigne Valentin Marcel. « On fait des entraînements exprès pour descendre les rythmes cardiaques, pour essayer de réfléchir sous la contrainte de la fatigue et du manque d’oxygène. On doit s’adapter, on n’a pas le choix », explique celui qui dit préférer « gagner par KO ».
Une invention du dessinateur Enki Bilal
Le monde du sport doit le chessboxing à l’auteur de bande dessinée et réalisateur Enki Bilal qui l’a inventé dans son ouvrage Froid Equateur, publié en 1992. Depuis, cette discipline a débarqué dans le monde réel. En France, il existe même une fédération. Son président et fondateur, Guillaume Salançon raconte : « Cela fait trois ans qu’on se moque de moi. On me dit : ‘Alors, est-ce qu’ils enlèvent les gants pour jouer aux échecs ? Est-ce que quand on se fait prendre la dame, on lui met une droite ?’ Sauf qu’au bout de trois ans, les gens ne rient plus trop car ils se rendent compte que c’est très sérieux. »
En décembre, les championnats du monde de chessboxing auront lieu en Turquie.
Pour en savoir plus : L’article d’Europe 1