Dimanche 4 août, Shreyas Royal est devenu le plus jeune grand maître britannique à l’âge de 15 ans. Il y a six ans, sa famille est pourtant passée proche d’une expulsion du territoire britannique. Retour sur l’histoire d’un jeune prodige des échecs, qui rêve de devenir champion du monde avant ses 21 ans.
Shreyas Royal est l’un des plus grands espoirs mondiaux dans sa discipline.
C’est un phénomène de précocité et pour cause, à seulement 15 ans, Shreyas Royal est devenu, dimanche, le plus jeune grand maître britannique au jeu d’échecs. Pourtant, malgré son talent exceptionnel, le natif de Bangalore (Inde) a dû emprunter un chemin tortueux pour accéder à cette distinction internationale.
Les Britanniques David Howell et Shreyas Royal
Une famille passée proche de l’expulsion
En 2018, suite à l’expiration du visa de travail de Jitendra Singh, le père de Shreyas, la famille a dû se battre pour conserver le droit de rester sur le territoire britannique. Et alors que la famille devait être expulsée vers l’Inde, pays que Shreyas a quitté à l’âge de 3 ans, Rachel Reeves a donné une tout autre issue à la situation.
La chancelière, qui était une ancienne championne d’échecs junior, et Matthew Pennycook, député de Greenwich et Woolwich, ont écrit à deux ministres du cabinet de l’époque en insistant sur l’atout national que pouvait représenter le jeune échéquiste. Ainsi, le Bureau de l’Intérieur britannique a réexaminé le dossier puis accordé un permis de séjour à Shreyas. Depuis la famille a obtenu la citoyenneté britannique.
« Je suis extrêmement fier de Shreyas. C’est un immense accomplissement pour lui, un objectif pour lequel il travaille depuis de nombreuses années. Être le plus jeune grand maître britannique de l’histoire est fantastique », a déclaré Singh au Times après la prouesse réalisée par son fils.
Mais la route s’annonce encore longue pour Shreyas, qui espère devenir champion du monde d’échecs à 21 ans. « Je me souviens avoir fixé ce niveau quand j’avais environ sept ans. J’avoue que j’étais très optimiste, mais c’était un point de départ qui me donnerait envie de travailler et de m’améliorer aux échecs », avait-il déclaré l’année dernière dans une interview accordée au CIO.
Le compte à rebours est donc lancé, Shreyas n’a plus que six ans pour réaliser son rêve et entrer encore un peu plus dans l’histoire de sa discipline.