Les plus belles parties d’échecs de Robert Huebner (1948-2025)

Mauvaise nouvelle. Le grand-maître international d’échecs Robert Hübner est décédé des suites d’une longue maladie le 5 janvier 2025 à l’âge de 76 ans.

Mauvaise nouvelle. Le grand-maître international d'échecs Robert Hübner est décédé des suites d'une longue maladie le 5 janvier 2025 à l'âge de 76 ans.

Né en 1948 en Allemagne de l’Ouest, il s’est rapidement imposé comme un joueur de haut niveau, accédant aux Candidats en 1970. Un exploit qu’il a répété plusieurs fois par la suite.

Érudit dévoué et respecté, il ne s’est jamais considéré comme un professionnel des échecs bien qu’il ait été un joueur de haut niveau pendant plus de 20 ans.

Son approche des échecs était également celle d’un chercheur et d’un analyste, et une seule partie qu’il annotait occupait souvent une douzaine de pages.

Pendant des décennies après la guerre, Robert Hübner fut le meilleur joueur d’échecs allemand avec d’innombrables succès dans les compétitions individuelles et par équipes.

En plus de sa carrière de joueur de tournoi, Hübner a acquis une grande importance en tant qu’historien des échecs et analyste reconnu. Avec lui, les échecs allemands ont perdu l’un de leurs esprits les plus remarquables.

Le plus énigmatique des meilleurs joueurs d’échecs du XXe siècle

Sans doute le plus énigmatique des meilleurs joueurs du XXe siècle, Huebner est presque toujours resté dans l’ombre. Pourtant, c’était un grand joueur d’échecs et une personne remarquable.

Rares sont ceux qui se souviennent aujourd’hui que Huebner s’est qualifié à plusieurs reprises pour les Candidats – à commencer par sa deuxième place partagée à Palma de Majorque en 1970. Le jeune Robert, pas encore grand maître, y a livré une brillante performance et a décroché son billet pour les Candidats une ronde avant la fin du tournoi. Il termina derrière le légendaire Bobby Fischer.

Huebner récidiva quelques années plus tard. Ainsi, on le retrouve à Manille en 1990, où il se qualifie en toute confiance pour rivaliser avec une nouvelle puissante génération de joueurs.

Son duel épique à Merano face à Victor Korchnoi

De plus, à son apogée en 1981, Huebner a failli défier Karpov dans un match pour le titre. Il atteint la finale des Candidats et mène face au soviétique Vitor Korchnoi. Avec 3,5-2,5 au tableau d’affichage, le grand maître allemand avait l’avantage lors de la septième partie du match, mais Korchnoi a opposé une résistance obstinée.

Dans une course-poursuite halletante, Huebner commettra une terrible erreur laissant Victor le terrible lui placer une fourchette de cavalier entre sa Tour et son Roi.

Huebner et Korchnoi à Hoogovens en 1984 - Photo Anefo

Huebner et Korchnoi à Hoogovens en 1984 – Photo Anefo

Après ce revers, il perdit la rencontre suivante et, après avoir ajourné les neuvième et dixième matchs dans des positions désagréables, abandonna le match. Ce n’était pas la première fois dans sa carrière d’échecs. En 1971, après sa première défaite, il avait déclaré forfait pour le quart de finale des Candidats contre Petrossian. Tout au long de sa carrière, Robert a été hanté par ce manque de confiance en lui, qui contrastait fortement avec son jeu puissant.

Il perd à la roulette son match contre Smyslov

En 1983, il perd un quart de finale des Candidats contre Smyslov, cette fois à la roulette. Les parties d’échecs de départage se jouaient à l’époque avec un contrôle de temps classique, et il n’y avait pas de jeux rapides et blitz, encore moins d’Armageddon. Le match s’est terminé sur un match nul.

Les parties décisives n’ont pas non plus fait pencher la balance. Tout s’est décidé à la roulette dans un casino local, où Huebner ne s’est pas présenté. Smyslov a choisi le rouge. La balle est tombée sur zéro en premier. Le croupier a de nouveau fait tourner la roue et Huebner a été éliminé des candidats.

Robert Huebner face à Tigran Petrossian à Wijk-aan-Zee en 1971 - Photo Anefo

Robert Huebner face à Tigran Petrossian à Wijk-aan-Zee en 1971 – Photo Anefo

En toute honnêteté, l’Allemand n’avait aucune réelle chance contre Karpov et Kasparov. Mais il était à égalité avec d’autres joueurs d’élite à cette époque. En fait, Robert a presque atteint le sommet en tant que semi-professionnel, car il n’a jamais arrêté ses recherches universitaires. Papyrologue diplômé et polyglotte, il parlait une douzaine de langues, dont anciennes et disparues.

En ce qui concerne les commentaires de parties, personne n’a jamais analysé les échecs aussi profondément qu’Huebner. Son analyse de chaque jeu ressemblait à une étude scientifique, s’étendant parfois sur des dizaines de pages.

C’était une personne extraordinaire. J’ai eu le privilège de le rencontrer en 1981 à Merano en Italie lors de son match contre Korchnoy.

Ses plus belles parties d’échecs

Voici ses plus belles parties d’échecs à commencer par la miniature (partie en moins de 20 coups qu’il infligea à Victor Korchnoy au tournoi Interpolis de Tilburg en 1987. Un joli sacrifice thématique en h7.

Sa partie nulle contre Bobby Fischer à l’Interzonal de Palma de Majorque en 1970 est remarquable.

Il nous manquera.

Dr. Robert Hübner, 1948-2025

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