Éloi Relange, président de la FFE depuis 2021, ne tarit pas d’éloges sur la structure échiquéenne marseillaise. Interview…
Éloi Relange, président de la Fédération française d’échecs – Photo Studio Cabrelli
Éloi Relange est le président de la Fédération françaises échecs (FFE). Ce grand-maître international est arrivé à la tête de la FFE en 2021. Il avait remporté, en 2009, le championnat de France d’échecs des clubs avec l’équipe d’Évry. Il est très bien placé pour nous parler de l’évolution du Noble jeu en France.
Ce boom des échecs, que l’on constate en Provence, est-il visible sur l’ensemble de l’Hexagone ?
Eloi Relange : si on fluctuait à 50/55 000 licenciés dans les 15 dernières années, on a fini à 68 000 la saison dernière et là on est sur une tendance à 80 000 pour 2023-2024. Si ça se confirme, ce serait historique pour nous. On peut, dans ce cadre, remarquer que la Ligue Provence-Alpes Côte d’Azur est extrêmement dynamique avec de gros clubs comme Marseille-échecs, Aix et aussi Cannes. Cette Ligue finance, par exemple, toutes les demandes de kit qui compte 10 échiquiers, un échiquier mural, un prospectus règles du jeu avec toute une méthode d’animation pour les professeurs des écoles dans les classes. C’est la seule Ligue de France à faire ça.
Marseille-échecs semble au-dessus de tous les clubs parisiens
Il n’y a aucun doute là-dessus. C’est le plus grand club de France en matière de licenciés. Ils ont déjà dépassé les mille licenciés, ce qui est énorme. Sa présidente, Laurie Delorme, est d’ailleurs la vice-présidente de la FFE. En termes d’emploi comme d’animations hors les murs, c’est un club très très structuré. Ils ont des animateurs qui se déplacent partout et il y a des sections de cours pour tout niveau.
Un club qui ne part pas de grand-chose et qui devient le plus grand de France
C’est aussi un des rares clubs à proposer des cours spécifiques adressés aux jeunes filles, un programme d’accueil spécial pour les jeunes joueuses. Marseille-échecs tire toute la Ligue vers le haut. Je donne très souvent ce club en exemple. Je dis à celles et ceux qui veulent faire grandir leur club de ne pas hésiter à appeler Laurie Delorme. C’est un vrai cas d’école d’un club qui ne part pas de grand-chose et qui devient le plus grand de France de façon très structurée.
L’échiquier du Roy René à Aix, ce n’est pas mal aussi, non ?
Oui bien sûr ! Pour les échecs à l’école d’une part mais aussi pour le haut niveau avec l’arrivée de Yannick Gozzoli, le grand-maître marseillais, le nouveau champion de France qui est un compétiteur dans l’âme qui aime aussi beaucoup la performance. Il a tous les codes pour savoir comment faire monter un club vers le haut.
La France a une vraie carte à jouer avec les échecs
Si on étend la question à l’ensemble de la France, on a l’impression d’avoir un fort potentiel de jeunes joueurs prometteurs depuis quelques années.
Dans le monde, on est 2e ou 3e nation chez les jeunes en terme de médailles et de niveau de jeu. On peut citer David Lacan Rus, qui a fait un petit passage à Marseille-échecs, mais on a aussi Marc Llari de Pau (NDLR = tous les deux champions du monde dans leur catégorie jeunes). Sans oublier, le Corse Marc’Andria Maurizzi, champion du monde junior à 16 ans alors que junior c’est jusqu’à 20 ans.
La France a une vraie carte à jouer avec les échecs. C’est très bon pour l’éducation des petits, pour l’apprentissage des mathématiques, pour redistribuer les cartes en rattrapant les derniers de la classe et éventuellement les jeunes de quartier pas faciles. C’est un volet social qui est très fort et l’État nous suit là-dessus. Les clubs provençaux, très structurés, sont d’ailleurs des exemples dans ce domaine. Ils savent créer du lien.
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