15 siècles d’histoire des échecs : amour, gloire et pouvoir

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Originaire d’Inde, ce jeu existe, selon les historiens, depuis le VIe siècle. Loin d’être figées, ses règles ont évolué constamment au gré des mœurs politiques et sociales. Une histoire passionnante qui se retrouve dans les représentations culturelles des échecs.

Ci-contre, Siddhartha Gautama jouant contre un démon, une fresque du temple bouddhiste de Wat Buak Luang, en Thaïlande (vers 1835) – Photo © Pictures from history / akg-images

Le Harsacarita. Première évocation du jeu

D’après les historiens, les échecs seraient nés en Inde au VIe siècle. Les règles exactes du jeu appelé par la suite “chaturanga” n’ont pas été conservées, mais le principe, qui a pu être reconstitué en recoupant des sources, était très proche de celui des échecs. Deux jeux de 16 pièces étaient disposés sur un plateau de 8 cases sur 8. Les pièces symbolisaient une armée chargée de protéger le roi. Celle-ci comprenait un conseiller militaire, des chars de combat, des éléphants [les fous modernes, le russe a gardé le nom “éléphant” pour la pièce], un cavalier et des fantassins. Chaque type de pièce avait sa règle de déplacement sur le plateau. Ce jeu, très en vogue dans la noblesse indienne, est mentionné dans la biographie romancée de l’empereur Harsha [590-647], écrite par le poète de sa cour, Banabhatta, au milieu du VIIe siècle.

Cet ouvrage, le Harsacarita, constituait une ode au génie politique de Harsha : son biographe le présente comme le fédérateur des terres hindoues, qui aurait apporté la paix et la prospérité à son peuple. Banabhatta exprimait la magnificence de Harsha par des métaphores filées, l’une d’entre elles donnant justement la part belle aux échecs : “Sous le règne de ce roi, seules les abeilles se disputaient le nectar, seuls les poèmes voyaient leurs pieds raccourcis et seul l’ashtapada accueillait les manœuvres du chaturanga.” “Ashtapada” désignait un plateau de jeu et “chaturanga”, l’armée. Ce qui signifie que, sous le règne de Harsha, les manœuvres militaires ne s’apprenaient que sur un plateau de jeu puisqu’il n’a pas mené de campagnes sanglantes. Par la suite, le mot “chaturanga” a désigné le jeu lui-même, tandis que les échecs sont devenus synonymes d’une bataille intellectuelle pour le titre de meilleur stratège, un combat mené sans que soit versé le sang du moindre soldat.

Le Livre du jeu des échecs. Une métaphore du modèle de gouvernance

Les échecs ont été importés en Europe par les Arabes vers la fin du IXe siècle, puis ont vraiment gagné en popularité au XIIe siècle, en prenant une nouvelle dimension intellectuelle : au-delà de la stratégie militaire, les échecs sont devenus un modèle d’État féodal idéalisé. C’est précisément à ce titre qu’ils ont intéressé le moine dominicain Jacques de Cessole qui a écrit en 1300 un traité intitulé Livre du jeu des échecs.

Le traité [de ce moine qui vivait dans le nord de l’actuelle Italie] commençait par une fable morale sur la naissance des échecs : jadis, à Babylone, construite d’après Cessole sur un quadrillage de 64 carrés, régnait un tyran cruel et injuste ; ses sujets, épuisés par leur souffrance, sollicitèrent l’aide d’un sage pour y remédier. Le sage traça un quadrillage de 64 carrés, fit couler 16 figurines en or et 16 en argent, puis se rendit au palais et expliqua au roi, à l’aide de ces pièces, les droits et les devoirs des habitants de la cité ; le roi fut impressionné et régna dès lors en juste.

Ce petit conte introduisait l’analyse de l’échiquier comme modèle d’État. Le roi et la dame (la reine avait remplacé le conseiller militaire au cours du Moyen Âge) symbolisaient la famille royale, les cavaliers représentaient les chevaliers, les tours étaient les fonctionnaires, les fous étaient les juges, et enfin les pions symbolisaient les simples sujets (Cessole avait doté chacun des 8 pions d’un métier : tailleur, forgeron, marchand, etc.). Aux échecs, expliquait Cessole, comme dans un État, tous les sujets doivent soutenir et renforcer l’autorité du roi, et chaque pièce joue un rôle important à cet égard. Cessole voyait même un sens dans le fait que les pions se trouvent en première ligne devant la noblesse : ce sont précisément eux qui nourrissent et habillent les couches supérieures, assurant leur existence.

Comme l’affirmait le moine, le Livre du jeu des échecs était issu d’un cycle de sermons qu’il avait lus à ses paroissiens. D’aucuns pensent que cet intérêt pour la politique et l’ordre social, ainsi que sa volonté de prendre les échecs en exemple pour les expliquer, n’étaient pas fortuits : Cessole a vécu à une époque où la mobilité sociale était en croissance et où la position sociale n’était plus uniquement déterminée par les origines. L’émergence de nouvelles chances commençait à ébranler la structure rigide de la société : en voulant protéger l’organisation sociale coutumière et renforcer les fondations de l’ordre féodal, Cessole pensait servir Dieu.

L’intégralité de cet article est à retrouver sur Courrier International

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Le tacticomètre, outil de mesure de votre habileté à bien calculer

Résolvez 3 exercices d’échecs tirés de tournois internationaux pour progresser durablement en tactique. De difficulté progressive, mat en 2 coups en vert, mat en 3 coups en orange et mat en 4 coups en rouge, nous vous conseillons de vous concentrer pendant 5 minutes maximum sur chaque diagramme ci-dessous. Si vous ne trouvez pas une solution dans le temps maximum imparti, revenez sur cet exercice plus tard dans la journée. Enfin, comparer vos solutions avec celles qui sont données en fin d’article. Une manière efficace de progresser est de chercher par soi-même avant de découvrir la solution.

Échec et mat en 2 coups

Les Blancs jouent et matent en 2 coups

Borya Ider vs Anatole Vlachos, Internet, 2020

Les échecs aident à développer des compétences analytiques

A chaque partie, un joueur se retrouve face à des problèmes à résoudre et des défis à surmonter. Les échecs aident à anticiper, à ne pas se précipiter et à bien peser le pour et le contre de chaque décision. Comme dans la vie de tous les jours, où l’on essaie de prendre les meilleures décisions possibles pour obtenir des résultats positifs.

Échec et mat en 3 coups

Les Blancs jouent et matent en 3 coups

Andreas Heimann vs Vladislav Nevednichy, Internet, 2020

Les échecs apprennent à gérer la pression

C’est lors d’une partie d’échecs intense, dans laquelle on donne tout, que l’on apprend à rester calme malgré la pression. Prendre la décision critique en temps limité pour assurer la victoire nécessite une concentration totale et un calme profond, qui permet à votre cerveau de fonctionner au maximum de ses capacités. Toute notre vie, nous sommes confrontés à des dates-butoirs, à des défis difficiles, au trac des entretiens… Comme dans une partie d’échecs, il faut savoir rester confiant et calme malgré la pression pour réussir au mieux.

Échec et mat en 4 coups

Les Blancs jouent et matent en 4 coups

Yangyi Yu vs Magnus Carlsen, Internet, 2020

Les échecs favorisent la bonne santé du cerveau

Le jeu d’échecs stimule la croissance de dendrites, ces corps qui envoient des signaux aux cellules neuronales du cerveau. Avec plus de dendrites, la communication neurale dans le cerveau s’améliore et devient plus rapide. L’interaction et les activités avec d’autres personnes stimulent également la croissance de dendrites. Pratiquer régulièrement le jeu d’échecs en famille, avec des amis ou dans un club est ainsi une expérience idéale.

Les solutions des 3 exercices tactiques

Échec et mat en 2 coups : 1. Cxf6+ Txf6 2. Dh7#

Échec et mat en 3 coups : 1. Fc3+ Df6 2. Fxf6+ Fg7 3. Dd8#

Échec et mat en 4 coups : 1. g6+ Re7 2. e5 Cf8 3. Tgxf8 a2 4. Tfe8#

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