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Les Noirs matent en 3 coups -> Recevoir la Newsletter hebdo
En 1960, Raymond Pellegrin (Napoléon) joue aux échecs contre Roger Crouzet (le général Baron Gourgaud) dans une scène du film pour la télévision ‘Le drame de Sainte Hélène’, diffusé dans la série ‘La caméra explore le temps’.
Napoléon Bonaparte avec les Noirs joue et mate en 3 coups
De tous temps, certains hommes marquèrent leur époque de leur personnalité et passèrent ainsi à la postérité. Parmi ces personnages historiques, certains furent aussi d’excellents joueurs d’échecs, détail que leurs biographes ou les historiens ont souvent ignoré.
Bien sûr, Napoléon ne pouvait par manquer de figurer parmi les joueurs d’échecs passionnés. Il apprit sans doute à jouer durant ses études à l’école militaire, à Paris, en 1784. Ce jeu devait parfaitement convenir à sa mentalité : la légende veut d’ailleurs qu’il avait remporté ses plus grandes batailles après avoir analysé sur un échiquier la position de ses troupes !
Malheureusement, nous ne savons pas grand-chose de Napoléon en tant que joueur d’échecs. Les historiens ont surtout retenu le général et le législateur.
Ils nous apprennent seulement que, le soir du 29 mars 1904, Napoléon jouait aux échecs à la Malmaison. Une soirée demeurée célèbre puisque le Duc d’Enghien, enlevé et accusé de trahison, était fusillé dans les fossés du château de Vincennes.
Des informations plus complètes – notamment le récit d’une partie – nous viennent de la correspondance de Madame Claire, Elisabeth Gravier de Vergennes, comtesse de Rémusat (Paris 1780-1821), dame d’honneur de l’Impératrice Joséphine, connue surtout comme auteur de Mémoires sur la vie de la cour de Napoléon, entre 1802 et 1808. Comme la partie le montre, Napoléon était un joueur intelligent, excellent stratège, attaquant né, prêt à sacrifier n’importe quelle pièce pour gagner.
La partie rapportée par Madame de Rémusat et qu’elle disputa elle-même contre Napoléon, probablement durant les Cent Jours, n’est pas très bonne à cause de nombreuses erreurs des Blancs, mais la combinaison finale de l’empereur est digne de louanges.
Madame de Remusat 0-1 Napoleon Bonaparte Paris, 1802
1.e4 Cf6 2.d3 Cc6 3.f4 e5 4.fxe5 Cxe5 5.Cc3 Cfg4? 6.d4 Dh4+ 7.g3 Df6 8.Ch3?? Cf3+ 9.Re2 Cxd4+ 10.Rd3? Le Roi blanc insouciant se met en danger inutilement. Il aurait fallu revenir en e1 pour espérer tenir en défense. 10…Ce5+! 11.Rxd4? Cette fois la messe est dite et les Noirs vont mater en 3 coups.
A vous de jouer à partir du diagramme ci-dessus.
Jouez la combinaison sur un échiquier dynamique
La solution en notation algébrique : 11…Fc5+!! 12.Rxc5 Db6+ 13.Rd5 Dd6# 0-1
Nos conseils : Ne prenez jamais votre adversaire pour un idiot. Plus le niveau de la partie est élevé, plus il est rare que l’abandon d’une pièce ou d’un pion, voire la simple acceptation d’un affaiblissement, soit la conséquence d’une gaffe ou d’une étourderie.
De fait, les probabilités veulent que l’offre soit délibérée. Avant de vous précipiter sur le matériel présenté à votre rapacité, redoublez de vigilance et chercher le piège. Si vraiment vous ne voyez rien, soit votre adversaire a vraiment gaffé, soit il est trop fort pour vous et sait cacher ses projets mieux que vus n’êtes capable de les mettre à jour. Dans le doute, acceptez l’offre et priez : s’il a gaffé tant mieux, s’il est trop fort cherchez un autre partenaire ou changez de club !