ROBERT JAMES FISCHER : L’ARRIVEE D’UN GENIE
Le 8 janvier 1958, Bobby Fischer remporte à 14 ans les championnats d’echecs aux Etats-Unis. Ici en 1971 à Buenos Aires – Photo © AFP
Au milieu des année 1950, le Manhattan Chess Club de New York connaissait une grande animation. Tous les jours, de midi à minuit, des blitzeurs (joueurs de parties rapides) effrenés, étudiants marginaux pour la plupart, s’affrontaient bruyamment, joyeusement, fanatiquement.
Les frères Byrne, Arthur Bisguier, Larry Evans, entres autres, vivaient le plus clair de leur temps dans ce monde clos où la cohabitation avec les membres traditionnels du club, des retraités poussant le bois lentement silencieusement, n’allait pas sans heurt.
De cette communauté hétéroclite, un joueur allait se révéler le maître incontesté. Robert Byrne ou Larry Evans s’inclinèrent bientôt devant la maestria d’un… gamin. Connu sous le nom de Bobby ce champion aux culottes courtes mit quatre ans à passer du rang de débutant à celui de meilleur joueur de parties rapides du club. Il devint la grande attraction et, pour les grands maîtres de passage comme Najdorf, un adversaire que l’on évitait d’affronter dans les parties rapides.
Il ne fallut pas attendre longtemps pour voir ce dont le « petit monstre » était capable dans les parties sérieuses. Tout le monde n’était pas d’accord pour que Bobby, âgé de quatorze ans, participe au championnat fermé des Etats-Unis. N’était-ce pas l’envoyer au massacre et briser prématurément une carrière prometteuse ? Les ténors des soixante-quatre cases comme Reshevsky, Lombardy, Sherwin ou Berliner battraient facilement Bobby et, bourreaux d’enfants, le feraient pleurer. Car le petit Fischer, s’il triomphait sans vergogne après une victoire, ne retenait pas ses larmes quand il était mat.
Avec huit victoires, cinq matchs nuls et sans aucune défaite, Robert Fischer, pour sa première participation, devint champion des Etats-Unis le 8 janvier 1958. Le monde des échecs eut du mal à le croire !
Cliquez sur la version DVD et/ou la version Blu-Ray
Retrouver la suite dans Le Nouveau Guide des échecs