Étiquette : créativité

Le site Chessbase revient sur la première phase du TOP 16 français. Cette première phase du championnat de France d’échecs par équipe a donné lieu notamment a une très intéressante partie entre Manuel Apicella et Hichem Hamdouchi. Une invention théorique dans une position ultra classique de la Ruy Lopez, (…d5 à la place de …c5) jouée en 2007 par le champion polonais Grzegorz Gajewski. Magnus Carlsen l’avait utilisée pour éliminer le cubain Lenier Dominguez et la star britannique Mickael Adams dans son parcours qualificatif pour le coupe du Monde à Khanty-Mansyisk. Mathilde Congiu – (photo Dominique Primel) Retrouvez tous les billets de Chess & Strategy sur le Top 16

Dans un article d’hier, nous vous suggérions de tester vos programmes informatiques d’échecs sur cette position. C’est aux Noirs de jouer et ce problème a été résolu sur l’échiquier par Alexei Shirov qui a trouvé le sublissime Fh3!! L’idée de donner le Fou avec pour but de trouver le temps nécessaire paraît à posteriori assez logique et simple à réaliser. Mais comment a-t-il trouvé ? C’est ce qu’il explique dans son livre « Le feu sur l’échiquier II ». Dans une partie qui l’opposait au suédois Ulf Anderson 7 ans auparavant, une position similaire mais différente lui revint à l’esprit. Aux échecs, comme dans d’autres domaines, on doit dépasser ses connaissances (plus elles sont élevées et plus on peut aller loin) et c’est à partir de là que commence la créativité.

(Photo Chessbase) – Lors de la première partie du match des candidats entre le prodige norvégien Magnus Carlsen et son rival arménien Levon Aronian, nous avons pu assister à un coup de génie que les meilleurs moteurs d’analyse cybernétiques n’envisagent pas ! Levon Aronian mit sa tour noire en prise en f3 pour donner du souffle à son attaque (voir diagramme). Dans cette position, la tour arménienne est taboue puisque sa prise par gxf3 entraînerait un mat en quelques coups. Magnus Carlsen surpris par cette invention venue de nulle part, ne trouva pas la meilleure réplique (la plus résistante était Dd5+) et perdit quelques coups plus tard. Magnifique !

La stupéfaction de Bianca Mühren après un coup inattendu de son adversaire – (photo Chessbase) – « Un bon sacrifice est un sacrifice qui n’est pas nécessairement bon, mais qui laisse votre adversaire stupéfié et embarrassé » – Rudolf Spielmann – (05/05/1883 – 20/08/1942) – joueur d’échecs

Nous sommes en 1978 à Baguio City aux Philippines. S’y déroule le championnat du monde d’échecs entre Anatoly Karpov (photo ci-contre) et Victor Kortchnoy. Au cours de la dixième partie, dans une ouverture archi-connue, Anatoly Karpov, avec les blancs, sacrifie son cavalier au 11ème coup! Face à cette invention géniale 11.Cg5, on comprend aisément que Kortchnoy soit resté médusé pendant 43 minutes. Après la partie, il déclara dans Chess Life and Review: « Ce coup est d’une espèce que l’on ne rencontre qu’une fois par siècle ». Cette partie s’est jouée le jour de mon 15ème anniversaire et je l’ai reçue comme un cadeau de la créativité aux échecs. Je vous l’offre à mon tour… 1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3. Fb5 a6 4. Fa4 Cf6 5. O-O Cxe4 6. d4 b5 7. Fb3 d5 8. dxe5 Fe6 9. Cbd2 Cc5 10. c3 d4 11. Cg5!! Nouveauté théorique La position après…