Tout juste auréolé du titre de champion de France U18 d’échecs, Timothé Razafindratsima, un maître international arborant 2439 points Elo au classement de la FIDE, pas encore majeur, a déjà un beau palmarès derrière lui. Rencontre.
Timothé Razafindratsima, lors des championnats de France à Agen – Photo © Famille Razafindratsima
Pour Timothé, pas encore majeur, les échecs ont déjà comblé une bonne partie de sa vie. Et sa carrière de joueur d’échecs a commencé très tôt. À 6 ans et demi, il touche ses premiers pions (virtuels) sur le téléphone de son père. Des règles expliquées en quelques phrases et déjà le petit a le virus de l’échiquier. Quand il atteint le niveau confirmé au bout de quelques mois, sa mère, Holi, l’inscrit à un tournoi à Nantes. Là où la famille Razafindratsima réside. Timothé arrive 4ème sans appartenir à un club ou même avoir pris un seul cours d’échecs. Il n’a que 7 ans. Le jeune joueur fait déjà des étincelles.
Maître International, champion d’Europe, champion de France…
Après un déménagement, les parents de Timothé l’inscrivent au club de Bordeaux. C’est là qu’il apprend les techniques, ses premières ouvertures et les combinaisons. Puis il remporte le championnat de Gironde puis celui d’Aquitaine dans la catégorie moins de 8 ans. Mais arrive 3ème au championnat de France. Toujours la même année, il devient vice-champion d’Europe toujours dans la catégorie U8 (moins de 8 ans). Il entre en équipe de France.
En 2019, il obtient le titre de Champion de France « Cadence rapide » pour les moins de 14 ans. Puis Timothé tente de passer Maître International d’échecs en août 2022. Il réussit sa 3ème norme – soit le fait de réaliser trois grosses « perfs » donnant un certain nombre de points – lors de l’open de Spilimbergo en Italie… et obtient le titre. Cette année-là, seulement 123 joueurs d’échecs obtiennent le titre de Maitre International. Timothé en fait donc partie. Une consécration personnelle pour le jeune joueur de 14 ans. Après un passage par le club de Cannes, où il se distinguera en décrochant la médaille d’or aux championnats d’Europe en U16, il arrive en janvier 2023 à Chartres.
Complexité et créativité
Pour Timothé, les échecs c’est un « jeu avec de la profondeur, il y a tellement de variantes possibles« . Plus il entre dans le jeu plus il comprend, les positions, l’anticipation. Perfectionniste? « Impossible de l’être, il faut trouver des coups. Et des bons coups ne sont pas forcément les meilleurs. Et puis, il faut parfois prendre des risques, et je ne peux pas tout calculer et tout voir. Impossible d’être perfectionniste aux échecs », précise Timothé Razafindratsima.
S’adapter à son adversaire et toujours progresser. Le jeune joueur apprécie aussi la « créativité du jeu. Dans une partie d’échecs, j’ai l’occasion de penser et d’exprimer mes idées avec une stratégie« . Plus Timothé avance et pratique, plus il a l’impression de connaître le jeu, mais jamais de le maîtriser. Les possibilités infinies de l’échiquier attirent toujours autant le licencié du C’Chartres échecs.
Progresser et accumuler les titres, voilà le carburant de Timothé. Si Steven, son père, s’est un temps inquiété du « mental » de son fils. Aujourd’hui, le jeune joueur semble avoir passé un cap avec sa première place aux championnats de France, catégorie U18, dimanche dernier à Agen. Plusieurs fois arrivé 2ème ou 3ème à cette compétition, Timothé a enfin remporté le titre.
Une victoire symbolique dans le parcours déjà bien éclairé du joueur de Chartres. D’autant qu’il devra passer une autre épreuve plus classique cette année : le bac.
Timothé ne semble pas s’arrêter à si peu. Son ambition, passer professionnel. Et puis, arriver au niveau de Grand Maître International, mais « pour le moment, je ne maîtrise pas les trois normes nécessaires pour obtenir le grade« , confie le jeune homme.
Très lucide sur son avenir, il sait qu’il doit encore progresser. À seulement 17 ans, c’est bien logique. Et cet été, il participera à « deux ou trois tournois pas plus« , histoire de gagner encore quelques points au classement Elo… et pour ne pas perdre trop la main.
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