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DÉCOUVREZ LES CONSEILS DE KEVIN TERRIEUX, MAÎTRE INTERNATIONAL ET FONDATEUR DE PRO EVOLUTION ECHECS
Kevin Terrieux lors de l’Open International de Cappelle-la-Grande en 2016
Bonjour Kevin. Comment as-tu débuté aux échecs ?
C’est avec mon père que j’ai commencé les échecs à 4 ans et demi. Je jouais très souvent avec lui et quelques fois avec ma mère qui connaît, elle aussi, les règles du jeu. Notre manuel d’apprentissage (dont je n’ai plus le titre en tête) indiquait qu’il était possible d’avancer deux pions d’une case sur un même coup, au lieu d’un pion de deux cases… Nous profitions allègrement de cette règle. C’est une erreur assez généralisée dans le monde des échecs « hors club » car elle a été bien publiée… Bref, cela a été des débuts échiquéens en toute insouciance.
A cet époque, avec mon père, nous avons aussi découvert toute l’étendue de l’arsenal tactique (fourchette, enfilade, clouage…). Par contre, ne connaissant pas le jargon échiquéen, mon papa a décidé de noter toutes les situations de « coups fumants » et d’y associer des noms. L’enfilade devenait « le coup du crocodile », la fourchette « le coup du serpent »… Nous avons encore le cahier à la maison… Cela nous fait bien marrer en y repensant!
A 7 ans, je battais mon père, et il m’a inscrit au club d’échecs de Lesneven où j’ai joué un an. J’ai joué mon premier tournoi en décembre 92, et j’ai gagné le championnat de Bretagne avec 100% en février 93. Mes parents n’ont pas voulu que j’aille au France. C’était loin et ils ne connaissaient pas encore le « milieu ». C’est un grand regret, je n’y suis allé que deux ans plus tard…
J’en profite pour remercier mes animateurs/entraîneurs (Jean Baptiste Mahé, Claude Le Carre, Max Notter et Jacques Bolloré) qui m’ont aidé et surtout supporté, car avant d’être « coach exemplaire », j’étais un enfant facétieux…
Comment es-tu devenu Maître International d’échecs ?
En passant les 2400! Oui… cela peut paraître facile, et être interprété comme une boutade… Mais, non pas du tout! J’ai fais 5 normes de MI et 1 norme de GMI avant de passer maître.
En 2005, je suis devenu Maître Fide et j’ai réalisé ma 1ère norme en février 2005. J’ai eu un « rush » incroyable cette année là, et j’ai réalisé deux autres normes… Je suis même monté 2399 en Août 2005. Grrr… 1 petit point… il m’a manqué! Etant qualifié pour le monde jeunes en décembre 2005, je suis remonté 2396(Complètement gagnant avec une pièce de plus contre un GMI, j’ai obtenu ce élo alors qu’en gagnant je dépassais les 24…).
Après cette partie nulle… 3 ans de trou noir où j’oscillais entre 2330 et 2380 (avec deux normes en plus et de bonnes contre perfs aussi)… Puis, en 2008, come-back! J’ai réussi tous mes tournois et réalisé une 1ère norme de GMI qui m’a assuré le dépassement des 24. Dans la foulée, j’ai terminé 1er ex aequo de l’Accession ce qui m’a qualifié au National B. A la fin de l’été, j’ai donc obtenu mon 1er élo au dessus de 2400… 2455.
SON ENTREPRISE PRO EVOLUTION ECHECS
Peux-tu nous parler de Pro Evolution Echecs ?
En 2008, j’ai fini mon Master. Mes parents étaient soucieux que je continue mes études. Car, malgré mon niveau échiquéen avancé, ils savaient pertinemment qu’il est très difficile de gagner sa vie en tant que joueur d’échecs. Pour cela, il faut faire partie de l’élite (TOP 5 français), et c’était impossible pour moi de prétendre à cela.
Malgré tout, imprégné du virus, j’ai décidé de monter une entreprise individuelle de cours d’échecs « Pro Evolution Echecs ».
Quand il est possible de vivre de sa passion, il n’est pas facile de faire un autre choix! J’ai beaucoup de chance selon mon entourage. Je suis d’accord. Après, il faut se donner les moyens de réussir. Cela ne vient pas tout seul…
Aussi à travers cette structure, je dispense des cours particuliers, des stages, des formations fédérales… bref, une offre de formation diversifiée où je mets en place mes méthodes et j’adapte mon savoir pour faire progresser les autres.
Reportage de France 3 Haute-Normandie lors de l’Open de Dieppe 2015
Par ailleurs, j’ai été un des premiers à lancer des accompagnements de jeunes en marge de tournoi. Je m’entoure de mon réseau d’animateurs et de coachs titrés et bien entendu diplômés de la Fédération Française des Echecs pour accompagner des mineurs dans des gros tournois :
- Avoine: du 23 au 31 juillet 2016
- Dieppe: du 20 au 27 août 2016
- et le championnat de France à Agen du 13 au 21 août 2016 qui sont les plus importants cet été
Le Scoop de Kevin pour les lecteurs de Chess & Strategy
Aujourd’hui, la grande nouveauté est que je me lance sur les stages « Échecs et Détente » dans des structures haut de gamme. L’idée est d’attirer les personnes seules, comme les familles et de proposer aux passionnés un stage et des animations adaptées autour du jeu d’échecs. Les non passionnés, quant à eux, pourront profiter de la structure, du cadre et des activités annexes.
1ère édition: Stage Échecs et Montagne en Savoie du 6 au 12 août 2016.
LES CONSEILS DU MAÎTRE INTERNATIONAL D’ÉCHECS
Suivez l'open d'échecs de Cappelle 2016 sur Chess & Strategy www.echecs-et-strategie.com #echecs #chess
Posté par Chess & Strategy sur samedi 13 février 2016
Quels conseils pratiques pourrais-tu donner à nos lecteurs pour bien progresser aux échecs ?
Travailler l’aspect psychologique
- Jouer pour soi. Il faut aimer sa discipline, et ne pas jouer pour faire plaisir aux parents ou autres… A partir de ce moment là, on est prêt à fournir les efforts nécessaires pour répondre à nos objectifs.
- L’abnégation et le courage sont indispensables. Comme dans n’importe quel discipline, le joueur connaît des hauts et des bas. Dans une année, un tournoi, ou dans une partie. En un coup de pion, on peut mettre en l’air une partie voire un tournoi… Les désillusions sont nombreuses, les moments de joie aussi. Il faudra donc maximiser les « rush » et minimiser les pertes.
- Travailler sur la confiance en soi. Il ne faut pas aller la peur au ventre à une partie…. C’est contre-productif! Avoir un léger stress est normal. Pas plus! Il faut bien comprendre que chaque joueur à une obligation de moyen (mettre tout en oeuvre pour réussir) et non une obligation de résultat! Bref, un bon compétiteur doit aimer gagner, mais va être détaché du résultat pendant la partie et se recentrer sur ses efforts. A la fin, quand son adversaire dépose les armes, il a la satisfaction du travail bien accompli!
Jouer un maximum de tournois
C’est une source de motivation énorme. C’est en tournoi que l’on vibre, et que chaque coup revêt une importance vitale. C’est là que les brillants analystes perdent pied, et que les grands compétiteurs s’affrontent.
Travailler ses échecs
Construire un planning de travail adapté à ses profil et ses objectifs. Les axes de travail prioritaires à développer sont:
- Avoir un répertoire d’ouvertures dans ce monde tourné vers les nouvelles technologies est indispensable. Tout le monde peut accéder aux données, et travailler beaucoup plus facilement qu’à une époque.
- Analyser ses parties pour comprendre les typologies d’erreurs récurrentes (ensuite viendra le temps de s’en séparer…)
- Faire de la tactique régulièrement avec des diagrammes et études (pour avoir un radar tactique performant en partie)
- Enrichir ses connaissances avec des lectures adaptés. Il y a une littérature trop importante. N’achetez que peu de livres sur les ouvertures sauf si vous avez déjà un niveau très avancé. Achetez plutôt tous les livres de Jeremy Silman qui sont tous très bons tant au niveau du contenu que des explications.
- Au delà d’un planning de travail, il vous faudra trouver des clés pour rendre votre tâche agréable. Il faut du ludique! Il y a des axes comme la tactique qui peuvent vous amuser. Mais, il est aussi possible de travailler ses ouvertures en jouant des blitz et en revenant pendant ou après sa session sur ses fichiers…
Merci Kevin pour tous ces conseils aux lecteurs de Chess & Strategy !
Pour en savoir plus: Pro Evolution Echecs