Une joueuse d’échecs russe suspendue après avoir tenté d’empoisonner au mercure son adversaire

Amina Abakarova (40 ans, 1776 points au classement Elo de la FIDE) risque jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et une disqualification à vie des compétitions après sa tentative d’empoisonnement à l’encontre de son adversaire Umayganat Osmanova, 30 ans.

La championne d’échecs originaire du Daghestan a été confondue par des caméras de vidéosurveillance. Capture d'écran RTVI

La championne d’échecs originaire du Daghestan a été confondue par des caméras de vidéosurveillance. Capture d’écran RTVI

En amont du tournoi, elle a tenté d’agir en toute discrétion… mais a été repérée par les caméras de vidéosurveillance. La joueuse d’échecs russe Amina Abarakova a été temporairement suspendue de toutes les compétitions de la Fédération russe des échecs, a annoncé ce mercredi son président Andrei Filatov. Elle pourrait prochainement être disqualifiée à vie.

En cause, Amina Abarakova aurait tenté d’empoisonner son adversaire et rivale de toujours, Umaiganat Osmanova, lors d’un tournoi du championnat du Daghestan le 2 août dernier, qui se tenait à Makhatchkala, au sud de la Russie, relate la chaîne de télévision russe RTVI.

La championne d’échecs originaire du Daghestan a été confondue par des caméras de vidéosurveillance.

Sur ces images, on distingue la femme de 40 ans entrant discrètement dans la salle de la compétition, alors quasiment vide. Après avoir traversé la pièce, elle s’arrête devant l’un des nombreux échiquiers installés, jette plusieurs regards autour d’elle, puis s’empare d’un objet dissimulé dans son sac. Elle verse une substance sur le devant de la table, avant de la frotter à plusieurs pièces du jeu. L’air de rien, elle s’éclipse ensuite de la pièce.

La victime de l’empoisonnement

La victime de l'empoisonnement

Pendant le match, Umaiganat Osmanova s’est assise à la place où avait été répandue la substance, et a fini par tomber malade en plein milieu de la partie. Une ambulance a alors été appelée pour secourir la joueuse d’échecs, qui s’est plainte aux médecins de nausées et de vertiges. Les praticiens ont suggéré qu’elle ait pu avoir été empoisonnée par des vapeurs toxiques.

Le but était selon elle de la «forcer à quitter le tournoi»

Elle admet une «hostilité personnelle» à l’égard d’Umayganat Osmanova, mais déclare que le plan n’était pas de la blesser, mais de l’effrayer, de «lui faire peur», selon le rapport de police. Les deux joueuses qui se connaissent depuis l’enfance semblent être animées d’une grande animosité l’une à l’égard de l’autre. Umayganat Osmanova qui a battu Amina Abakarova lors d’un récent concours régional aurait ensuite dénigré son adversaire et ses proches. 

La Fédération russe des échecs a depuis annoncé que la victime était hors de danger, qu’elle avait pu reprendre la compétition et qu’elle avait même gagné un prix. Umayganat Osmanova s’est par ailleurs exprimée et se dit toujours en état de choc. «J’aurais dû passer environ cinq heures sur ce plateau. Je ne sais pas ce qui me serait arrivé si je ne m’en étais pas rendu compte», a-t-elle déclaré, tout en rappelant qu’un autre joueur et qu’un membre de l’organisation du tournoi étaient également tombés malades.

Réponse sévère

Amina Abakarova risque jusqu'à trois ans d’emprisonnement

Amina Abakarova risque jusqu’à trois ans d’emprisonnement, selon The Mirror. Andrey Filatov, le président de la Fédération russe d’échecs, a également confirmé qu’elle était temporairement suspendue des compétitions d’échecs russes. «Nous attendons les résultats de l’enquête des forces de l’ordre. Si (elle) est reconnue coupable, notre réaction sera ferme» avec «peut-être une interdiction à vie»

La ministre des sports du Daghestan, Sazhida Sazhidova, a également fait part de sa consternation : «Comme beaucoup d’autres, je suis perplexe face à ce qui s’est passé, et les motivations d’une compétitrice aussi expérimentée qu’Amina Abakarova sont incompréhensibles». Elle a ajouté que les actions entreprises par la joueuse «auraient pu conduire à une issue des plus tragiques, menaçant la vie de toutes les personnes présentes, y compris la sienne»«Elle doit maintenant répondre de ses actes devant la loi».

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