Garry Kasparov: le parcours d’un rebelle des échecs sur Arte

« Garry Kasparov, rebelle sur l’échiquier », un documentaire sur les échecs diffusé sur Arte. Ce film raconte l’itinéraire, de 1985 à 2000, du numéro un mondial né en Union soviétique, aujourd’hui exilé aux États-Unis.

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Lors de la seizième partie du Championnat du monde d’échecs 1985 qui s’est déroulé à Moscou, Garry Kasparov avait les noirs contre Anatoli Karpov. Il plaça un cavalier dominant (surnommé « 𝐜𝐚𝐯𝐚𝐥𝐢𝐞𝐫-𝐩𝐢𝐞𝐮𝐯𝐫𝐞 » par Raymond Keene) en d3, paralysant toutes les pièces blanches ; c’est pourquoi cette partie est restée célèbre.

Surnommé « l’ogre de Bakou  » pour son style agressif unique, c’est l’un des plus grands joueurs d’échecs du monde que nous dépeint ce documentaire. Né Garri Weinstein en 1963, ce génie apprend tout seul à jouer dès 5 ans. Puis, le gamin est repéré à 10 ans par un grand entraîneur, qui convainc sa mère de russifier son nom pour éviter les discriminations antisémites. Après une ascension éclair, Kasparov affronte en 1984 le champion mondial, Anatoli Karpov. Mais alors que le challenger se retrouve en position de gagner, le président de la Fédération internationale des Echecs interrompt le match : aucun vainqueur ne sera désigné.

« Garry Kasparov : joueur d'échecs et rebelle sur l’échiquier » - Photo © Miroslav Zaj / Corbis / GettyY

« Garry Kasparov : rebelle sur l’échiquier » – Photo © Miroslav Zaj / Corbis / Getty

En 1985, nouveau match : Kasparov l’emporte et devient, à 22 ans, le plus jeune numéro un mondial de l’histoire. En toile de fond, le film décrypte habilement les enjeux politiques de son statut : pendant la guerre froide, les Soviétiques se font une gloire de dominer le jeu face aux Etats-Unis, à l’exception du passage flamboyant (1972-1975) de l’Américain Bobby Fischer, et au sein même de l’URSS.

Un joueur d’échecs considéré comme un « agent de l’étranger »

En réalité, les coups bas sont légion : en 1986, on soupçonne la présence d’un traître dans l’équipe Kasparov. On découvre un téléphone caché dans une des chambres d’hôtel, grâce auquel la taupe informait l’autre camp : celle-ci neutralisée, Kasparov gagne et conserve son titre mondial. Parmi les nombreux témoignages, très éclairants, du film, un entraîneur du champion raconte que le KGB lui a proposé, en 1987, de devenir son informateur.

Alors que Kasparov assure que nul ne peut le battre, IBM relève le défi avec son super-ordinateur Deep Blue, capable d’analyser des milliers de parties. Ainsi, Kasparov bat une première fois la machine. Mais il échoue lors du match revanche en 1997. En 2000, il perd son titre mondial. Parallèlement, il s’engage politiquement, notamment pour défendre les Arméniens ou solliciter des réformes en Russie.

Puis, Kasparov participe activement aux manifestations contre Poutine et tente de se présenter à la présidentielle de 2008. Face aux menaces, il renonce. Et en 2013, Kasparov s’exile aux Etats-Unis. En mai 2022, Kasparov figure sur la liste des « agents de l’étranger » par le Kremlin et, depuis mars 2024, comme « terroriste et extrémiste ». Enfin, Arte diffuse le 18 août à 22h50 ce reportage. En fait, un documentaire de Tancrède Bonora et Laurent Follea (2023). 53 min. (Disponible en replay jusqu’au 16 novembre 2024 sur Arte.tv).

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