Quels sont les ouvrages littéraires incontournables sur les échecs ?

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Jusqu’au XIXème siècle, les échecs dans la littérature sont un motif ornemental ou l’objet d’une rapide réflexion. Voici mes conseils de lectures parmi les grands classiques de la littérature sur le jeu d’échecs.

Le joueur de Maelzel (1839), Edgar Allan Poe

Avec Edgar Allan Poe, le jeu devient un véritable thème littéraire. Ce n’est pas encore un roman entier qui lui est consacré mais une nouvelle, le joueur de Maelzel (Histoires grotesques et sérieuses, 1839).

Avec méticulosité, Poe démontre la supercherie de l’automate joueur d’échecs, inventé par le baron Van Kempelen. Voici le dispositif : une caisse parallélépipédique, trouée de tiroirs, surmontée d’un échiquier, et, sur un côté, dominant l’ensemble, un automate, redoutable joueur d’échecs. « Si la machine était une pure machine, elle devrait toujours gagner », avance Poe, mais l’automate ne gagnant pas toujours, cela ne peut être une machine.

De ce syllogisme, ajouté à de fines observations, Poe déduit la présence d’un personnage à l’intérieur de la caisse. De plus, alors que les autres automates de Maelzel prouvaient une habilité à copier exactement les gestes et les attitudes d’un être vivant, Poe constate que « les manœuvres gauches et rectangulaires de la poupée inspirent l’idée d’une pure mécanique livrée à elle-même ». Remarque digne de Borges : ce non-mimétisme avec l’humain devient la preuve d’une présence humaine agissant sur les roues dentées et les filins métalliques de l’automate.

De l’autre côté du miroir (1872), Lewis Caroll

Maître de la logique mathématiques, Lewis Caroll s’est intéressé aux échecs. Dans De l’autre côté du miroir (1872), il entraîne Alice, au cours d’un rêve, sur une position d’échecs dont il donne le diagramme en avant-propos. Les lois du jeu ne sont plus les mêmes : les blancs jouent beaucoup plus souvent que les rouges ; Alice, pion blanc, se trouve promue à la huitième rangée en Reine et elle se réveille.

La Défense Loujine (1930), Vladimir Nabokov

Il faut attendre les années 30 pour que les échecs soient le centre d’un roman. La Défense Loujine (1930), de Vladimir Nabokov, décrit le processus mental des échecs sous l’angle narratif du joueur. Avec une subtilité psychologique extrêmement détaillée, Nabokov analyse comment, à force d’être obnubilé par sa passion, ce champion d’échecs tombe dans la maladie e doit abandonner la compétition. Tout joueur sera sensible à cette pérégrination logique, cet arpentage d’une combinaison décrite avec brio, où Loujine « fit mentalement surgir d’un point de l’échiquier une dizaine de parties imaginaires et les perdit l’une après l’autre, jusqu’au moment où il flaira une combinaison délicieuse, fragile comme du cristal – et qui se brisa comme un léger tintement dès la première riposte de Turati ».

Après l’abandon du jeu, l’esprit de Loujine, poursuivant une partie invisible, s’installe dans une dérive mentale. Aux aguets des moindres événements, il croit comprendre « qu’un nouveau coup venait d’être joué dans sa vie, car à tout moment un piège pouvait lui être tendu ». Les rencontres qu’il fait sont autant d’occasions de revivre son passé ; il se persuade de « creuser davantage, revenir en arrière, rejouer tous les coups de sa vie […] ayant compris que tout cela […] n’était qu’une répétition ingénieuse des coups fixés une fois pour toute dans son enfance ». Cette confusion entre jeu d’échecs et réalité le mènera à sortir violemment de la partie.

Le joueur d’échecs (1942), Stefan Zweig

La différence de Nabokov, Stefan Zweig inscrit son joueur d’échecs (1942) dans le tragique contemporain. Ami de Sigmund Freud, Arthur Schnitzler, Romain Rolland, Richard Strauss, Émile Verhaeren, Stefan Zweig a fait partie de l’intelligentsia juive viennoise, avant de quitter son pays natal en 1934, à cinquante-trois ans, en raison de la montée du nazisme.

Dernier roman de l’écrivain autrichien – qui, fuyant l’Autriche en 1934, a émigré au Brésil (où lui et sa femme se suicident en 1942) -, le joueur d’échecs se passe sur un paquebot faisant route vers le Brésil. A son bord se trouve le champion du monde des échecs, Czentovic, personnage d’une froide logique, inculte, imbu de lui-même.

Au cours d’une démonstration où Czentovic est opposé à plusieurs joueurs survient un mystérieux personnage qui va renverser le cours du jeu. Zweig nous raconte l’histoire de ce monsieur B. Arrêté par la Gestapo en1838 (on est alors à la veille de l’Anschluss), il est séquestré dans une chambre s’hôtel hermétiquement close – un néant vertigineux, hors de l’espace et du temps, où il n’y avait rien à entendre, rien à faire, rien à voir. Une « arme merveilleuse » va lui permettre de résister au vide inexorable de sa cellule : un livre d’échecs contenant cent cinquante parties qu’il a dérobé lors d’un interrogatoire. Monsieur B apprend les parties par cœur, puis se met à jouer contre lui-même. Son cerveau se découpait en « cerveau blanc et cerveau noir ». gagné peu à peu par la folie, il est hospitalisé, mais il réussit à échapper à ses tortionnaires et à partir pour le Brésil. Bien qu’averti par ses médecins du danger qu’il encourt, monsieur B. veut savoir s’il est « capable de jouer une partie d’échecs ordinaire, sur un vrai échiquier, contre un vrai joueur […]. Il bat Czentovic et, sous le regard étonné de passagers, abandonne la seconde partie.

Le roman de Zweig montre surtout l’ambivalence des échecs – jeu d’une froide logique, mais permettant aussi à l’esprit de résister, de rester en vie. Il inaugure une manière de décrire la métaphore échiquéenne, métaphore privilégiée du pouvoir, de la violence.

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Les exercices et solutions du jour sont publiés le jour même

Échec et mat en 2 coups

Les Blancs jouent et matent en 2 coups

Kateryna Lahno vs Lela Javakhishvili, Khanty Mansyisk, 2017

Les échecs aident à développer des compétences analytiques

A chaque partie, un joueur se retrouve face à des problèmes à résoudre et des défis à surmonter. Les échecs aident à anticiper, à ne pas se précipiter et à bien peser le pour et le contre de chaque décision. Comme dans la vie de tous les jours, où l’on essaie de prendre les meilleures décisions possibles pour obtenir des résultats positifs.

Échec et mat en 3 coups

Les Blancs jouent et matent en 3 coups

Kateryna Lahno vs Qian Huang, Huai’an, 2016

Les échecs apprennent à gérer la pression

C’est lors d’une partie d’échecs intense, dans laquelle on donne tout, que l’on apprend à rester calme malgré la pression. Prendre la décision critique en temps limité pour assurer la victoire nécessite une concentration totale et un calme profond, qui permet à votre cerveau de fonctionner au maximum de ses capacités. Toute notre vie, nous sommes confrontés à des dates-butoirs, à des défis difficiles, au trac des entretiens… Comme dans une partie d’échecs, il faut savoir rester confiant et calme malgré la pression pour réussir au mieux.

Échec et mat en 4 coups

Les Blancs jouent et matent en 4 coups

Kateryna Lahno vs Maarten Etmans, Wijk aan Zee, 2004

Les échecs favorisent la bonne santé du cerveau

Le jeu d’échecs stimule la croissance de dendrites, ces corps qui envoient des signaux aux cellules neuronales du cerveau. Avec plus de dendrites, la communication neurale dans le cerveau s’améliore et devient plus rapide. L’interaction et les activités avec d’autres personnes stimulent également la croissance de dendrites. Pratiquer régulièrement le jeu d’échecs en famille, avec des amis ou dans un club est ainsi une expérience idéale.

Les solutions des 3 exercices tactiques

Échec et mat en 2 coups : 1. Cg7+ Rd7 2. Ce5#

Échec et mat en 3 coups : 1. Fd6+ c5 2. Fxc5+ Ra5 3. Ta7#

Échec et mat en 4 coups : 1. Df7+ Rh4 2. Td4+ Fe4 3. Txe4+ g4 4. Txg4#

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