Echecs et mat : la revanche des dames avec Sophie Milliet

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Nous vous offrons chaque jour 3 exercices tactiques aux échecs avec les solutions sur des échiquiers dynamiques en bas de page.

Mikhail Tal vs Igor Platonov, Dubna, 1973

Les Blancs jouent et matent en 4 coups

Mikhail Tal vs Igor Platonov, Dubna, 1973

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Et si les femmes prenaient vraiment le pouvoir sur l’échiquier ?

Hélas, malgré le succès incontesté de la série télévisée Le Jeu de la Dame, le monde des échecs reste un milieu très masculin. Et pourtant, c’est la Dame, la pièce la plus forte ! Entretien avec Sophie Milliet, sextuple championne de France d’échecs.

Sophie Milliet, née en 1983 à Marseille, est Maître International et Grand Maître féminin. Elle a été championne de France à six reprises en 2003, 2008, 2009, 2011, 2016 et 2017, championne des pays méditerranéens en 2015, et médaillée de bronze du championnat du Monde jeunes -18ans en 2001. Membre de plusieurs équipes en Europe, elle joue dans différents championnats étranger par équipe.

Certains estiment que, si le monde des échecs a toujours été très masculin, ce n’est pas à cause des hommes, mais parce que, visiblement, les femmes s’y intéressent moins, enfin jusqu’à présent du moins. Vous êtes d’accord avec ça ?

Sophie Milliet : Pas tout à fait ! Si on regarde les statistiques au niveau des jeunes, des moins de 12 ans, il y a autant d’intérêt chez les filles que chez les garçons. Cela change un peu plus tard. Les filles ont tendance à arrêter au moment de l’adolescence lorsque leurs études prennent un peu plus de place et qu’elles commencent à se couper de leurs activités secondaires. Les échecs, si on veut vraiment « performer », cela demande pas mal de temps, beaucoup de travail. Pour devenir professionnel-le, ça demande beaucoup d’investissement et il y a peu de places. On est assez peu de femmes en France à pouvoir en vivre professionnellement. Les joueuses sont aussi entraineures et donnent des cours. Je crois être parmi une des seules en France à être joueuse à 100% et à vivre totalement des échecs.

Grâce à l’énorme succès de la série Le Jeu de la Dame, les échecs sont revenus à la mode. Jouer aux échecs, c’est devenu « Girl power » ? Ou du moins un bon moyen d’empouvoirement, comme le défendent certaines féministes?

Sophie Milliet : C’est un sport intellectuel à la base, c’est aussi une discipline où l’on est à égalité avec les hommes. Il n’y a pas de différence de force physique, chacun-e peut battre tout le monde ! Je pense que cela peut être attrayant. En général, les joueurs d’échecs ont pas mal d’égo (rires) donc sur ce point-là ça peut être intéressant ! Il y a des préjugés que la série a fait tomber. Les échecs seraient réservés à une certaine élite, bien sûr que non, ils sont à la portée de tous et de toutes. Ils sont tout à fait accessibles. On développe beaucoup la pratique des échecs dans les quartiers dits sensibles, et cela a beaucoup de succès. Par rapport à l’estime de soi, des jeunes qui ne pensaient pas être capables de jouer y arrivent et obtiennent de bonnes performances, cela peut les aider en effet sur le plan de la confiance en soi.

Le jeu d’échecs a depuis toujours été perçu comme masculin, à l’image des sciences. Ce stéréotype explique pourquoi les parents vont offrir un jeu d’échecs à leur fils plutôt qu’à leur fille​​, c’est toujours vrai aujourd’hui ?

Sophie Milliet : Le jeu d’échecs est un combat, c’est vrai, et donc c’est la guerre, il faut battre son adversaire, il faut mater le roi adverse. Cet aspect guerrier alimente l’idée que ce jeu est plus destiné aux garçons qu’aux filles. En fait, il est réellement autant accessible aux filles qu’aux garçons.

Venons-en à votre propre expérience en tant que femme, championne. Avez-vous dû affronter des situations sexistes durant vos tournois ?

Sophie Milliet : C’est un peu arrivé à toutes les filles qui participent à des tournois de se retrouver face à un joueur qui ne supporte pas d’avoir perdu contre une femme et qui lance une petite réflexion, ou même qui va refuser de lui serrer la main à la fin de la partie. Bon, ce sont malgré tout des attitudes qui sont assez rares. Bien sûr, ça m’est arrivé à moi aussi qu’un joueur prenne mal le fait que je le batte ! Ado, on peut entendre aussi qu’un garçon va se faire « charrier » parce qu’il s’est fait battre par une fille. Mais ça évolue, et ça devient de plus en plus rare. Bon, c’est vrai que le monde des échecs, ça reste une grande majorité d’hommes, c’est encore plus vrai dans les tournois open, c’est courant qu’il n’y ait que 5 ou 10% de filles.

Votre histoire avec les échecs, d’où vient-elle ? Vous souvenez-vous de votre première partie ?

Sophie Milliet : C’est assez banal en fait ! Je voyais mon père jouer avec mon frère qui est plus âgé que moi, et j’ai voulu m’y mettre. A partir de 4 ans, on a commencé à m’apprendre les règles de base, et puis ensuite à l’école, il y avait des cours d’échecs. L’animateur m’a ensuite orientée vers un club et j’ai commencé la compétition à l’âge de 7 ans. A 12 ans, je me suis entraînée un peu plus sérieusement et j’ai obtenu mon premier titre à 15 ans. Il y a des compétitions officielles avec une section féminine et une section mixte. Moi, j’ai joué uniquement les sections pour les filles, mais après dans les grands tournois, j’ai joué avec des hommes.

Vous qui participez à des ateliers dans des écoles, des lycées, des clubs, qu’est-ce que vous y observez en terme de parité ?

Sophie Milliet : Dans ma région, à Montpellier, au collège et au lycée, il y a à peu près 45% ou 55% de filles. C’est après, au niveau de la compétition, qu’on retrouve moins de filles. C’est plutôt très équilibré chez les jeunes.

Une dernière question sous forme de boutade… Sur l’échiquier, c’est le Roi qui gagne toujours, est-ce que ce jeu n’est pas sexiste à la base !?

Sophie Milliet : (Rires !) C’est vrai que le but du jeu, c’est de mater le Roi. Même si parfois, la Dame doit se sacrifier pour mater le Roi adverse, concrètement au niveau des pièces, c’est la Dame, la pièce la plus forte !

Source : TV5 Monde/Terriennes/Isabelle Mourgere

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Résolvez 3 exercices d’échecs tirés de tournois internationaux pour progresser durablement en tactique. De difficulté progressive, mat en 2 coups en vert, mat en 3 coups en orange et mat en 4 coups en rouge, nous vous conseillons de vous concentrer pendant 5 minutes maximum sur chaque diagramme ci-dessous. Si vous ne trouvez pas une solution dans le temps maximum imparti, revenez sur cet exercice plus tard dans la journée. Enfin, comparer vos solutions avec celles qui sont données en fin d’article. Une manière efficace de progresser est de chercher par soi-même avant de découvrir la solution.

Échec et mat en 2 coups

Les Blancs jouent et matent en 2 coups

Nana Dzagnidze vs Tsiala Kasoshvili, Tbilissi, 2000

Les échecs aident à développer des compétences analytiques

A chaque partie, un joueur se retrouve face à des problèmes à résoudre et des défis à surmonter. Les échecs aident à anticiper, à ne pas se précipiter et à bien peser le pour et le contre de chaque décision. Comme dans la vie de tous les jours, où l’on essaie de prendre les meilleures décisions possibles pour obtenir des résultats positifs.

Échec et mat en 3 coups

Les Blancs jouent et matent en 3 coups

Karl Winter vs Guenter Schuchardt, corr., 1967

Les échecs apprennent à gérer la pression

C’est lors d’une partie d’échecs intense, dans laquelle on donne tout, que l’on apprend à rester calme malgré la pression. Prendre la décision critique en temps limité pour assurer la victoire nécessite une concentration totale et un calme profond, qui permet à votre cerveau de fonctionner au maximum de ses capacités. Toute notre vie, nous sommes confrontés à des dates-butoirs, à des défis difficiles, au trac des entretiens… Comme dans une partie d’échecs, il faut savoir rester confiant et calme malgré la pression pour réussir au mieux.

Échec et mat en 4 coups

Les Blancs jouent et matent en 4 coups

Mikhail Tal vs Igor Platonov, Dubna, 1973

Les échecs favorisent la bonne santé du cerveau

Le jeu d’échecs stimule la croissance de dendrites, ces corps qui envoient des signaux aux cellules neuronales du cerveau. Avec plus de dendrites, la communication neurale dans le cerveau s’améliore et devient plus rapide. L’interaction et les activités avec d’autres personnes stimulent également la croissance de dendrites. Pratiquer régulièrement le jeu d’échecs en famille, avec des amis ou dans un club est ainsi une expérience idéale.

Les solutions des 3 exercices tactiques

Échec et mat en 2 coups : 1. Tf8+ Cxf8 2. Dg7#

Échec et mat en 3 coups : 1. Txa7+ Rxa7 2. Da4+ Rb7 3. Da6#

Échec et mat en 4 coups : 1. Dh6 Txg3 2. Fg6 Txg6 3. fxg6 fxg6 4. Dxf8#

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