Echecs et Handicap. Qui veut aider Solenn à devenir championne de France ?

Paraplégique, Solenn Afraoui, espoir féminin des échecs de 24 ans, cherche des mécènes pour financer sa préparation et l’aider à décrocher le titre national en 2020.

Qualifiée pour le tournoi national féminin de 2020, Solenn Afraoui, jeune licenciée de l’US Villejuif Échecs, vise le titre de championne de France - Photo © Le Parisien/Lucile Métout

Qualifiée pour le tournoi national féminin de 2020, Solenn Afraoui, jeune licenciée de l’US Villejuif Échecs de 24 ans, vise le titre de championne de France – Photo © Le Parisien/Lucile Métout

« Le corps est affecté mais pas le cerveau. » Et Solenn Afraoui compte bien en exploiter toutes les capacités l’été prochain. Qualifiée pour le tournoi national féminin de 2020, la jeune licenciée de l’US Villejuif Echecs vise le titre de championne de France.

A condition de réussir un autre tour de force d’ici là : financer sa préparation. Car la joueuse paraplégique doit faire l’objet d’un accompagnement particulier. La voilà donc à la recherche de sponsors. Des « mécènes » qui l’aideront à donner corps à son rêve. Car cette qualification, c’est « un nouveau départ dans [sa] nouvelle vie ».

Alors pas question de laisser passer sa chance

Solenn Afraoui multiplie les parties chez elle, dans sa résidence adaptée à Paris, et en tournoi comme ce week-end, avec la rencontre internationale de la ligue Ile-de-France des Echecs. Elle défend son roi sur trois jours à l’école des Beaux-Arts.

Une occasion supplémentaire de parfaire son jeu, pour cette stratège dont le coup d’essai remonte à loin. La fillette de Villepinte (Seine-Saint-Denis) n’a pas 10 ans lorsqu’elle déplace ses premiers pions sur un plateau. C’est son père qui l’initie. Le coup de cœur est immédiat.

Sa passion pour les échecs

Ce qu’elle aime ? « Difficile à dire, avoue celle qui parle cash. La logique, le temps que l’on prend à réfléchir sur les coups. » Et puis, les échecs comblent son « gros esprit de compétition ».

La passion grandit et très vite, Solenn Afraoui pousse la porte du haut niveau avec son club de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis). Vice-championne de France junior en 2014, elle part représenter le pays aux mondiaux de Pune, en Inde. L’année même où l’US Villejuif la recrute.

La maladie en 2016

Elle a 21 ans le 28 septembre 2016, lorsqu’elle se réveille « complètement paralysée ». Une « inflammation de la moelle épinière » qui l’arrachera à sa fac de médecine pour de longs mois en centre de rééducation.

C’est là qu’il a fallu reprendre goût à la vie. Et au jeu, malgré les « difficultés de concentration » liées au traitement et la fatigue physique quand « les parties durent cinq à six heures ». Inscrite « sans conviction » aux Championnats de France d’août dernier, elle repartira de Chartres (Eure-et-Loir) affranchie du « regard des autres » avec un ticket pour le tournoi national de 2020.

« Je suis quelqu’un qui marche au challenge : je n’ai pas envie d’être ridicule, assène l’étudiante en biologie, bluffante de détermination, qui s’entraîne déjà ardemment. Mais les cours particuliers à distance, c’est 40 euros de l’heure. J’ai besoin d’un préparateur mental pour faire face au stress et je ne pourrai pas me déplacer sans auxiliaire. »

C’est donc pour affronter les neuf autres « meilleures françaises » dans des conditions optimales que Solenn Afraoui lance un appel aux entreprises. Pour prouver, aussi, que jouer à ce niveau en fauteuil, c’est possible. Y compris avec un chien d’assistance. Mila, son indissociable labrador, l’aide depuis un an à s’habiller et à attraper les objets au sol. « Je dois souvent justifier sa présence, mais je ne peux plus vivre sans. Elle a changé ma vie », lance Solenn.

Si vous souhaitez l’aidez, vous pouvez contacter Solenn à l’adresse solenn.afraoui@orange.fr

Pour en savoir plus : L’article du Parisien

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