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Deux champions du monde d’échecs : Magnus Carlsen face à Garry Kasparov.
C’est à lire dans M Sport daté du 5 Avril 2014, un portrait du Norvégien Magnus Carlsen sous la plume de Pierre Barthélémy, grand connaisseur du jeu d’échecs qui nous régalait de sa prose sur son fameux blog Echecs Info consacré au noble jeu. Un article à lire avec gourmandise.
Call me Maybe – C. Jepsen
Il pleut sur Oslo ce jour-là et, dans les luxueux locaux de la banque d’investissement Arctic Securities, un feu agréable brûle. A côté du foyer, un échiquier rappelle que l’établissement s’enorgueillit d’être un des sponsors du nouveau champion du monde d’échecs, Magnus Carlsen, 23 ans. Les banques d’affaires ont toujours été très friandes de l’image de stratégie que reflète le jeu d’échecs dans l’inconscient collectif (NDLR). Ce dernier, affalé sur un canapé, un pan de la chemise sorti du pantalon, picore des cacahuètes. Avec son éternelle moue renfrognée, effet d’un important prognathisme, il attend la première question du journaliste…
Vidéo décembre 2013 : Au classement Elo, une sorte d’ATP des échecs, Magnus Carlsen avait établi un premier record historique avec 2872 points, au tournoi de Londres en décembre 2013 en dépassant Garry Kasparov, détenteur de l’ancien record à 2851 points Elo. Depuis, le Norvégien continue de grapiller des points pour se retrouver aujourd’hui à la tête d’un capital Elo évalué à 2882.
La prophétie de Kramnik réalisée 5 ans plus tard. On l’avait laissé en 2008 adolescent et grand espoir du jeu, « Mozart des échecs » selon la formule du Washington Post. Ecrire son portrait, à l’époque, c’était retracer la trajectoire classique d’un enfant prodige doté d’une mémoire phénoménale. Il venait de gagner un des plus forts tournois de la planète, à Wijk-aan-Zee (Pays-Bas), un exploit que personne n’avait jamais réalisé à 17 ans. L’ancien champion du monde russe Vladimir Kramnik osait une prédiction : « A mon avis, la question n’est pas de savoir si Carlsen sera champion du monde, mais juste de savoir quand il le deviendra. »
On retrouve en 2014 un Magnus Carlsen adulte qui, en battant l’Indien Viswanathan Anand, le 22 novembre 2013, a accompli la prophétie de Kramnik. Comme si les choses écrites devaient toujours se produire. Pourtant, devenir numéro un mondial n’a pas été si simple. Dans la deuxième moitié de 2008, les résultats de Mozart ne sont plus aussi prodigieux. Et un an plus tard, curieusement, tout repart… Son coaching par Garry Kasparov est passé par là.
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