La Russie condamnée pour l’arrestation de Kasparov

 Garry Kasparov à Moscou en 2007 - Image: ARCHIVES/AFP

Match Echecs & Politique: Kasparov 1-0 Poutine. Les autorités russes ont violé la liberté de réunion en arrêtant l’opposant et ex-champion du monde d’échecs Garry Kasparov, en 2007 à Moscou, a tranché jeudi 3 octobre 2013 la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).


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Garry Kasparov avait été interpellé avec plusieurs centaines de personnes, le 14 avril 2007 au centre de Moscou, en tentant de se joindre à une manifestation contre la politique du président Vladimir Poutine – Photo © AFP

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Une réaction disproportionnée. L’interpellation de l’ancien champion du monde d’échecs, devenu un opposant notoire au Kremlin, et de huit autres opposants russes «n’était pas une mesure proportionnée au maintien de l’ordre public», ont estimé les juges européens en condamnant la Russie.

Les autorités russes devront verser 10.000 euros à l’opposant, qui réside désormais à Genève. Deux autres requérants recevront la même somme, et six autres 4.000 euros chacun, au titre du dommage moral. Kasparov avait été interpellé avec plusieurs centaines de personnes, le 14 avril 2007 au centre de Moscou, en tentant de se joindre à une manifestation contre la politique du président Vladimir Poutine. Les personnes arrêtées avaient été relâchées plus tard en soirée. Garry Kasparov, alors un des dirigeants du mouvement d’opposition L’Autre Russie, avait été retenu pendant cinq heures dans un commissariat avant d’être conduit devant un tribunal où il avait été condamné à une amende de 1.000 roubles (28,5 EUR) pour participation à une marche non autorisée.

L’argument russe ne convainc pas. L’ancien champion d’échecs avait contesté s’être trouvé à un endroit et à un moment où la manifestation n’était pas autorisée, mais la CEDH a observé à ce propos qu’il s’était vu refuser le droit de faire entendre par tribunal des témoins qui auraient pu corroborer sa version. «Le juge a estimé pareille mesure superflue et a accepté sans difficulté la thèse de la police», a relevé la CEDH, qui a conclu à une violation du droit à un procès équitable. Par ailleurs, si la Cour européenne se dit «disposée à admettre que l’arrestation et la condamnation des requérants visaient un but légitime, à savoir la défense de l’ordre public», elle se déclare «pas convaincue» par l’argument des autorités russes, selon laquelle la manifestation risquait de déborder sur la Place rouge.

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