Ces deux joueurs se sont affrontés en Islande en 1972 et le monde entier a suivi le match avec passion. Deux mois de duel, deux mois de tragedia dell’arte et finalement Fischer vainqueur.
Le match se déroule en pleine guerre froide, mais dans une période de détente croissante. L’Union soviétique domine sans partage les échecs de haut niveau depuis un long moment. Spassky est le dernier d’une suite ininterrompue de champions du monde soviétiques depuis 1948.
Fischer, un Américain excentrique de 29 ans est très critique vis-à-vis du système soviétique aux échecs. Il pense par exemple que les joueurs d’URSS obtiennent un avantage illégitime en s’accordant des parties nulles rapides entre eux en tournoi. Doué d’un esprit combatif, Fischer n’accepte que rarement des nulles de salon dans des positions peu claires.
Les attentes qui reposent sur Spassky sont énormes car pour les Soviétiques, les échecs font partie du système politique. Alors que Fischer est critique vis-à-vis de son propre pays (« les Américains veulent s’affaler devant la télé et ne veulent pas ouvrir un livre… », il porte aussi sur ses épaules le poids de la signification politique de ce match.