Vous l’avez peut-être vu si vous êtes passé par la Grand Place de Lille récemment, il est reconnaissable à sa barbe longue et à ses quatre jeux d’échecs de rue posés devant lui. Laurent, 51 ans est un passionné. Il est sans-abri, il s’affronte quotidiennement les passants… avec plus d’échecs et de mat !

Laurent, 51 ans, est arrivé à Lille il y a un an, après avoir choisi de laisser le confort de sa carrière de militaire pour vivre dehors avec les échecs. Son amour pour les échecs de rue est évident – Photo © Radio France – Camille Marigaux
Ne l’appelez pas Laurent, mais Laurent le Conquérant. « A l’âge de 11 ans, j’ai commencé à jouer 27 parties simultanées à l’aveugle », dit fièrement le Belge à la Grand Place de Lille. Il est présent sur la Grand Place de Lille tous les jours, du matin au soir, avec ses quatre plateaux.
Ancien militaire, il a laissé tout tomber il y a vingt ans pour, dit-il, « reprendre sa liberté ». Il décide de se consacrer au jeu de sa vie : « echecs de rue ». « Le premier jeu d’échecs que j’ai acheté, je suis passé devant un magasin. J’ai vu un jeu à 32 balles, j’avais 35 balles sur moi, j’avais de quoi manger ou boire encore avec… Et c’est comme ça que ça a commencé ».
L’histoire de Laurent le conquérant
Laurent quitte le pays et sa carrière de militaire il y a deux ans et demi pour sillonner la France. Il part à la recherche de nos « champions » dans les rues de Marseille, Toulouse, Lyon, ou encore Lille. Laurent y a posé ses sacs il y a un an. Il propose aux passants sur la Grand Place une ou plusieurs parties en échange de deux euros ou de quelques cigarettes pour ceux qui ne disposent pas de monnaie. Louise et François, venus d’Orchies, prennent un échiquier chacun de chacun. « Nous l’affrontons chacun de notre côté, en simultané », sourit la jeune femme, qui débute aux échecs.
Le rêve de Laurent : un tournoi international d’échecs de rue pour amateurs
Laurent regarde constamment son chien et ses affaires, tout en nous disant. « Je sais toujours ce que je dois jouer, cela correspond à une chorégraphie visuelle pour moi. »
Un troisième joueur, Dimeo, s’ajoute. Dimeo s’ajoute. Il ne faut plus de dix minutes à Laurent pour le battre. « Ce joueur d’échecs est très fort », reconnaît le jeune homme, originaire de Paris et de passage à Lille. « Il m’a tenu du début à la fin. Mais moi qui aime les échecs, pouvoir m’arrêter et jouer avec quelqu’un comme ça, c’est super« , surtout en contexte d’échecs de rue.
Laurent a quelques habitués à la Grand Place. Les gens qui travaillent dans les bureaux, quand ils ont une pause assez prolongée, ils viennent m’affronter. Tout le monde peut jouer aux échecs ! J’ai même été battu par des aveugles« . Mais le « meilleur » souvenir de défaite, c’est à Annecy, lorsqu’il a été battu par un tout jeune prodige… de cinq ans, «Je lui ai donné une glace, la plus chère, elle faisait 40 cm de haut !», se rappelle-t-il. Laurent partira le 15 juillet, juste après la Fête nationale, avec un rêve : un tournoi international d’échecs pour amateurs axé sur le concept d’échecs de rue !
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