La Fédération française des Echecs organise ses premiers championnats de France en ligne. Son ambition est d’attirer de nouveaux licenciés alors que les plateformes en ligne séduisent de plus en plus de passionnés. Portrait d’une jeune joueuse qui se rêve un jour en grand maître de la discipline !
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Savez-vous combien de personnes jouent aux échecs sur ordinateur ? 5 millions le font au moins une fois par an selon les estimations. C’est un véritable phénomène en pleine expansion, notamment depuis le confinement et la diffusion sur Netflix de la série « le Jeu de la Dame ». D’ailleurs, « deux-tiers des 75 000 licenciés de la Fédération ont moins de 20 ans », tient à rappeler Eloi Relange, le président de la Fédération Française des Echecs (FFE). Et parmi eux : Leïla Saci, une championne en herbe qui vient de fêter ses 12 ans.
La jeune adolescente habite à Saint-Denis (93), elle est scolarisée à Paris en 5ème. Elle pratique sa passion dans le club de Nomad’Echecs dans le 7ème arrondissement de la capitale depuis qu’elle est en classe de CE2 mais sa passion pour les échecs a démarré très tôt… à l’âge de 4 ans quand la famille de Leïla habitait à Mayotte dans l’Océan indien. « Un jour, je suis tombée sur un jeu d’échecs et ma mère m’a expliqué les règles, se souvient-elle. J’ai très bien accroché parce que je trouve très intéressant la façon dont on place les pièces et du coup, j’ai continué. »
Leïla pratique ce sport 4 heures tous les mercredis après-midi et le soir, « une fois les devoirs faits », elle enchaîne les parties. Elle ne se trouve « pas nulle », comme elle le dit avec ses mots, mais « assez bonne avec du temps devant moi pour progresser ».
« Capter de nouveaux licenciés »
Surtout, les échecs, avec la logique et la stratégie liées à cette discipline, l’aident dans sa scolarité. « Les échecs m’ont grandement aidé à se focaliser sur quelque chose sur du long terme. Par exemple durant un tournoi, on doit se concentrer 3 ou 4 heures sur une partie pour calculer des combinaisons et ça, c’est très compliqué. C’est un peu pareil à l’école quand on doit se concentrer pour faire un exercice. »
Leïla se verrait bien en future « grand maître international », le plus haut grade. En attendant de réaliser son rêve, elle entamera ce samedi son championnat de France en ligne, une compétition qui devrait attirer plus de 10 000 joueurs, dont le numéro 1 français et le champion du monde de blitz Maxime Vachier-Lagrave.
Pour la Fédération Française, ce nouveau championnat marque une étape supplémentaire dans le développement de la discipline. « Notre ambition est de capter de nouveaux licenciés car la sensation de jeu n’est pas la même en ligne ou sur plateau », détaille Eloi Relange. Parmi les arguments pour séduire de nouveaux adeptes : la durée des parties, « 3 minutes en ligne », c’est presque 3 fois moins qu’un duel en réel.
Ce championnat en ligne est ouvert à tous et ne comptez pas y aller pour tricher
« C’est un peu notre dopage à nous, insiste Eloi Relange. Si un joueur est trop performant, un algorithme va le détecter. Nous avons aussi la commission fair-play de la FFE qui est chargée d’étudier le niveau des joueurs, d’analyse les parties jouées et de voir si la triche est possible. Quelqu’un qu’on ne connait pas ne peut pas surprendre un grand maître. »
Ce type de compétitions que la France est l’une des premières à organiser, est appelé à se multiplier à l’avenir. L’occasion pour Leïla Saci et bien d’autres de se frotter aux meilleurs… de chez soi !
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