Echecs et cinéma : champions au seuil de la folie

Je vous propose aujourd’hui de continuer notre plongée dans le cinéma et les échecs. Pour moi, voici trois films classiques incontournables parlant de champions d’échecs et de folie.

La diagonale du fou (1984) de Richard Dembo

Quand on parle d’échecs au cinéma de façon un peu sérieuse, et non plus comme un prétexte, c’est de champion dont il est question. Ainsi, la diagonale du fou (1984), du Français Richard Dembo s’inspire-t-elle ouvertement du championnat du monde ayant opposé Kortchnoï à Karpov. Le premier, un jeune joueur rebaptisé Fromm, est un dissident qui est passé à l’Ouest ; il affronte Liebskind (interprété par Michel Piccoli), plus âgé que lui, qui a le soutien du pouvoir communiste.

Le film s’attache surtout à la tension psychologique et à l’enjeu politique que constitue leur affrontement. Le duel des deux champions se transforme en un combat symbolique entre la liberté et l’oppression. En effet, quand les dirigeants soviétiques sentent que leur champion est mis en danger par les choix tactiques imprévisibles de son adversaire, ils décident de contre-attaquer par tous les moyens.

Un parapsychologue est convoqué, puis la femme de Fromm, enfermée pour dissidence dans un hôpital psychiatrique, est libérée, de manière à ce que sa présence trouble le joueur…Il n’est plus guère question d’échecs mais de relations internationales, de complots soigneusement tramés par l’entourage des joueurs, d’orgueil national et de droits de l’homme. La façon dont le film insiste sur la pression mentale qu’implique le jeu d’échecs, particulièrement à ce niveau, est aussi significative. Pour les cinéastes, la pratique assidue des échecs conduit inéluctablement à la folie.

L’échiquier de la passion (1978) de l’Allemand Wolfgang Petersen

Dans l’échiquier de la passion (1978) de l’Allemand Wolfgang Petersen, l’ingénieur en informatique Thomas Rosenmund a conçu un programme d’échecs. Son ordinateur affronte le champion du monde en titre, le Russe Koruga, et se fait battre à plate couture. C’en est trop pour l’orgueil de notre héros, qui se lance à corps perdu dans les échecs avec pour unique but de prendre sa revanche sur celui qui a ridiculisé son travail.

Un prologue nous l’avait montré, jeune génie des échecs, écarté du jeu par sa famille qui craignait pour sa santé mentale. L’épilogue a pour cadre un asile, où Rosenmund, vainqueur de son adversaire, mais vaincu par le jeu, finira ses jours. Il a poussé l’exploit trop loin : les quarante parties simultanées qu’il décide de jouer en aveugle exigent une telle concentration qu’elles le laissent brisé, l’esprit hagard.

Auparavant, le film avait montré de façon réaliste le déroulement d’un grand tournoi et la guerre des nerfs qui peut opposer deux génies. Pour se défaire de l’ascendant moral de Koruga, vieux routier des circuits internationaux, Rosenmund doit feindre d’être impassible, provoquer son adversaire à l’aide de ruses plus ou moins licites : il joue debout arpentant sans relâche la scène du théâtre où a lieu le tournoi, manipule avec ostentation une bille de verre.

La concentration maximale ne peut s’obtenir, semble-t-il, qu’au prix de la déconcentration de l’adversaire. Mais, de nouveau, ce sont moins les échecs qui intéressent Wolfgang Petersen que la façon dont l’idée fixe peut conduire à la folie.

La partie d’échecs (1994) d’Yves Hanchar

Folie encore et toujours dans la partie d’échecs (1994) du Belge Yves Hanchar. C’est un film en costumes, situé au XVIIIème siècle, et qui n’est pas sans rappeler les œuvres visuellement très étonnantes de l’Anglais Peter Greenaway. Il met en scène un jeune génie des échecs, Max, enfant trouvé, presque sauvage, aux dons surprenants pour ce jeu. Il est « trimbalé » de partie en partie par le pasteur qui l’a découvert et qui s’est transformé en impresario.

Leur chemin les conduit jusqu’à la riche demeure d’une marquise passionnée de jeu, qui a promis sa fille au vainqueur du tournoi très huppé. Max a beau s’y être inscrit, il est tout de même un intrus. Ses manières sont imprévisibles, sa conduite sans rapport avec celle des aristocrates qui l’entourent. Il paraît impossible de le laisser gagner… Est-il un génie ou une attraction de foire ? Le principal mérite de ce film est d’insister avec justesse sur la nécessité de mémoriser partie sur partie. Or cette façon incessante de dévider dans sa tête les coups joués ou appris, finit invariablement par mener à la folie. Là encore, il s’agit autant d’évoquer la « différence » d’un être inadapté que de parler échecs.

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Le tacticomètre, outil de mesure de votre habileté à bien calculer

Résolvez 3 exercices d’échecs tirés de tournois internationaux pour progresser durablement en tactique. De difficulté progressive, mat en 2 coups en vert, mat en 3 coups en orange et mat en 4 coups en rouge, nous vous conseillons de vous concentrer pendant 5 minutes maximum sur chaque diagramme ci-dessous. Si vous ne trouvez pas une solution dans le temps maximum imparti, revenez sur cet exercice plus tard dans la journée. Enfin, comparer vos solutions avec celles qui sont données en fin d’article. Une manière efficace de progresser est de chercher par soi-même avant de découvrir la solution.

Les exercices et solutions du jour sont publiés le jour même

Échec et mat en 2 coups

Zhongyi Tan vs Xiaowen Zhang, Jiangsu Wuxi, 2012

Les échecs aident à développer des compétences analytiques

A chaque partie, un joueur se retrouve face à des problèmes à résoudre et des défis à surmonter. Les échecs aident à anticiper, à ne pas se précipiter et à bien peser le pour et le contre de chaque décision. Comme dans la vie de tous les jours, où l’on essaie de prendre les meilleures décisions possibles pour obtenir des résultats positifs.

Échec et mat en 3 coups

Zhongyi Tan vs Bela Khotenashvili, Chine, 2015

Les échecs apprennent à gérer la pression

C’est lors d’une partie d’échecs intense, dans laquelle on donne tout, que l’on apprend à rester calme malgré la pression. Prendre la décision critique en temps limité pour assurer la victoire nécessite une concentration totale et un calme profond, qui permet à votre cerveau de fonctionner au maximum de ses capacités. Toute notre vie, nous sommes confrontés à des dates-butoirs, à des défis difficiles, au trac des entretiens… Comme dans une partie d’échecs, il faut savoir rester confiant et calme malgré la pression pour réussir au mieux.

Échec et mat en 4 coups

Zhongyi Tan vs Turkan Mamedjarova, Tromsø, 2014

Les échecs favorisent la bonne santé du cerveau

Le jeu d’échecs stimule la croissance de dendrites, ces corps qui envoient des signaux aux cellules neuronales du cerveau. Avec plus de dendrites, la communication neurale dans le cerveau s’améliore et devient plus rapide. L’interaction et les activités avec d’autres personnes stimulent également la croissance de dendrites. Pratiquer régulièrement le jeu d’échecs en famille, avec des amis ou dans un club est ainsi une expérience idéale.

Les solutions des 3 exercices tactiques

Échec et mat en 2 coups : 1. Fc6 a6 2. De7#

Échec et mat en 3 coups : 1. Txg8+ Fxg8 2. Dg7+ Re8 3. De7#

Échec et mat en 4 coups : 1. h4 De5+ 2. Txe5 Tg8 3. Dxg8 c5 4. Dg7#

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