Un nouveau joueur redoutable aux échecs : l’ordinateur

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Seconde partie de l’article de The Conversation qui traite de la question du choix du meilleur coup aux échecs et du rapport du jeu de stratégie aux mathématiques et à l’informatique.

Après avoir remporté en 1996 son match contre Deep Blue sur le score de 4 points à deux, le champion du monde d’échecs russe Garry Kasparov accepte de jouer un match revanche. La seconde confrontation eut lieu à New York en mai 1997 et fut remportée par Deep Blue (surnommé Deeper Blue à cette occasion), mais en dehors des conditions exigées lors des championnats du monde ce qui n’affecta pas son titre.

Le champion du monde d’échecs Garry Kasparov joue un coup pendant sa quatrième partie contre l’ordinateur IBM Deep Blue. Le moniteur à droite transmet le coup de l’ordinateur à un scientifique d’IBM qui déplace les pièces sur l’échiquier (New York, 7 mai 1997) – Photo © Stan HONDA / AFP

La 6ème et ultime partie d’échecs entre Deep Blue et Kasparov qui a scellé le résultat du match de 1997 en faveur de la machine

Le champion du monde d’échecs Garry Kasparov perd la sixième et ultime partie contre l’ordinateur IBM Deep Blue et son match sur le score de 3,5 points à 2,5. Le drame se passe en seulement 19 coups sur une défense Caro-Kann. Rejouer la partie ci-dessous.

Lors de cette 6ème partie d’échecs, Garry Kasparov, fatigué physiquement et psychologiquement, sort de son répertoire d’ouvertures habituel ce qui permet à Deeper Blue de placer un sacrifice gagnant dans l’ouverture et forcer le champion du monde à abandonner, après à peine 19 coups. Lorsque Kasparov a joué avec les Noirs 7… h6 (coup douteux), il ne pensait pas que la machine sacrifierait en e6 (avec 8. Cxe6), car c’est un sacrifice positionnel à long terme, plus envisagé (à l’époque) par un joueur humain.

Le développement de l’informatique avec les réseaux neuronaux

L’essor de la science informatique et notamment le développement des réseaux de neurones a permis d’importants progrès dans ce domaine, avec un apprentissage de la machine par elle-même et détaché des idées préconçues de l’humain, fruits de siècles de pratique.

Des coups jugés relativement faibles, voire absurdes, par les humains ont ainsi pu prouver qu’ils ne l’étaient pas tant que ça, mais surtout, la profondeur des ouvertures s’est accrue considérablement et a produit une théorie pléthorique, notamment pour la célèbre défense sicilienne évoquée plusieurs fois dans la série télévisée sur Netflix Queen’s Gambit, intitulé en français Le Jeu de la dame.

L’équilibre des forces entre joueurs instruits s’est prolongé sur bien plus de coups qu’auparavant. L’informatique a permis un nivellement vers le haut du niveau des très grands joueurs, mais certainement également une amélioration du niveau de tous les joueurs, chacun disposant, à domicile ou dans sa poche, d’un grand maître toujours disposé à jouer contre lui sous la forme d’un micro-ordinateur. Les ordinateurs ont montré des voies que les humains n’avaient pas envisagées.

À l’occasion du Championnat du monde d’échecs 2021 qui vient de se terminer entre Magnus Carlsen et Ian Nepomniachtchi, on peut régulièrement entendre les commentateurs de cette confrontation de haut niveau évoquer des « coups d’ordinateurs » après le choix de l’un des deux joueurs, pourtant bien humains. C’est que ceux-ci s’entraînent massivement avec ceux-là.

L’avant et l’après 1987 aux échecs

L’informatique permet, en effet, de jouer mieux que quiconque sur Terre, en tout cas quand le temps est limité. Jusqu’à 1997, les meilleurs joueurs du monde étaient des êtres humains (presque) comme vous et moi, Garry Kasparov, Anatoly Karpov et Bobby Fischer en tête, pour ne citer que ces trois figures médiatiques du jeu d’échecs à une époque où la guerre froide commençait à peine à se réchauffer et pendant laquelle la suprématie échiquéenne mondiale était un des éléments (certes mineur) de la géopolitique mondiale tendue des années 1970 et 1980. Les ordinateurs étaient alors depuis déjà longtemps capables de battre n’importe quel joueur moyen, mais pas les meilleurs au monde.

Et puis est arrivé Deep Blue, un méga-ordinateur IBM. Deux rencontres spectaculaires ont été organisées entre cet ordinateur (entouré d’une véritable batterie d’ingénieurs à ses soins) et Garry Kasparov (lui-même entouré comme tout champion par quelques secondants : des assistants qui l’aident, lors des interruptions de parties ou entre deux d’entre elles, à analyser les coups joués, anticiper ceux à venir, étudier la bibliothèque de parties des grands maîtres et définir une stratégie). Après avoir emporté la première confrontation en 1996, le champion du monde d’échecs a perdu celle de 1997, dans des conditions confuses et controversées.

Depuis, il n’y a plus de débat : la machine (créée de main humaine, ne l’oublions pas) est la plus forte. Elle est mieux capable que nous de choisir les coups les plus efficaces, et cela de manière plus rapide. On ne peut plus lutter. La machine est-elle pour autant plus intelligente ? Il faudrait se mettre d’accord sur le sens qu’on accorde à ce mot et je ne glisserai pas dans cette direction.

Un fait est sûr : les machines actuelles ne pensent pas

Elles effectuent, mécaniquement, des opérations répétitives et leur force est qu’elles les effectuent extrêmement vite. Pour arriver à un résultat équivalent, elles sont amenées à faire beaucoup plus de calculs que nous n’en faisons consciemment, mais comme elles vont beaucoup plus vite, ce n’est pas un handicap. Les machines sont plus efficaces, mais mieux : elles sont devenues nos professeurs (mais des professeurs qui n’expliquent rien et se contentent de montrer l’exemple) et semblent absolument imbattables.

Heureusement, comme tout professeur, elles ne sont a priori pas infaillibles et l’élève dispose encore (tant que l’ordinateur quantique dont on nous rebat les oreilles n’aura pas montré le bout de son nez) de l’espoir de battre le maître. Ou au moins d’arriver à distinguer, a posteriori, le dessein subtil qui se cache derrière de froides décisions numériques binaires.

L’intégralité de cet article est à retrouver sur le The Conversation sous la plume de Françoise Marmouyet.

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Résolvez 3 exercices d’échecs tirés de tournois internationaux pour progresser durablement en tactique. De difficulté progressive, mat en 2 coups en vert, mat en 3 coups en orange et mat en 4 coups en rouge, nous vous conseillons de vous concentrer pendant 5 minutes maximum sur chaque diagramme ci-dessous. Si vous ne trouvez pas une solution dans le temps maximum imparti, revenez sur cet exercice plus tard dans la journée. Enfin, comparer vos solutions avec celles qui sont données en fin d’article. Une manière efficace de progresser est de chercher par soi-même avant de découvrir la solution.

Les exercices et solutions du jour

Échec et mat en 2 coups

Les Blancs jouent et matent en 2 coups

Wilhelm Steinitz vs David Sands, New York, 1887

Les échecs aident à développer des compétences analytiques

A chaque partie, un joueur se retrouve face à des problèmes à résoudre et des défis à surmonter. Les échecs aident à anticiper, à ne pas se précipiter et à bien peser le pour et le contre de chaque décision. Comme dans la vie de tous les jours, où l’on essaie de prendre les meilleures décisions possibles pour obtenir des résultats positifs.

Échec et mat en 3 coups

Les Blancs jouent et matent en 3 coups

Julian Hodgson vs Colin McNab, Édinbourg, 1989

Les échecs apprennent à gérer la pression

C’est lors d’une partie d’échecs intense, dans laquelle on donne tout, que l’on apprend à rester calme malgré la pression. Prendre la décision critique en temps limité pour assurer la victoire nécessite une concentration totale et un calme profond, qui permet à votre cerveau de fonctionner au maximum de ses capacités. Toute notre vie, nous sommes confrontés à des dates-butoirs, à des défis difficiles, au trac des entretiens… Comme dans une partie d’échecs, il faut savoir rester confiant et calme malgré la pression pour réussir au mieux.

Échec et mat en 4 coups

Les Blancs jouent et matent en 4 coups

Joel Lautier vs Jean-René Koch, Lyon, 1990

Les échecs favorisent la bonne santé du cerveau

Le jeu d’échecs stimule la croissance de dendrites, ces corps qui envoient des signaux aux cellules neuronales du cerveau. Avec plus de dendrites, la communication neurale dans le cerveau s’améliore et devient plus rapide. L’interaction et les activités avec d’autres personnes stimulent également la croissance de dendrites. Pratiquer régulièrement le jeu d’échecs en famille, avec des amis ou dans un club est ainsi une expérience idéale.

Les solutions des 3 exercices tactiques

Échec et mat en 2 coups : 1. Dg6+ hxg6 2. fxg6#

Échec et mat en 3 coups : 1. Fa6+ Rb8 2. Tb6+ axb6 3. Fe5#

Échec et mat en 4 coups : 1. Txh5+ Rg8 2. Th8+ Rxh8 3. Dh6+ Rg8 4. Dg7#

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