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Amateurs du jeu d’échecs ou Geek de tous poils, un film sur les échecs et l’informatique sort ce mercredi 9 avril 2014 dans les salles de cinéma. Il s’agit d’un ovni en noir et blanc qui décrit une compétition entre joueurs d’échecs et développeurs informatiques, dans les années 1980. Le metteur en scène Andrew Bujalski a répondu à 3 questions à la journaliste du Monde, Clémentine Gallot.
Ce film sur les nerds s’adresse-t-il à un public averti ?
J’espère que non. L’histoire a pour cadre une convention d’échecs où des joueurs affrontent un ordinateur. Le film montre l’effet que la technologie produit sur nous. On voit aussi à quel point la place des geeks dans la société a radicalement changé depuis les années 1980 : cette sous-culture est devenue à la mode. A mon sens, les informaticiens du film étaient comme des moines, voués corps et âme à leur passion. C’est à la fois ridicule et admirable.
Pourquoi « Computer Chess » diffère-t-il si radicalement de vos précédents longs-métrages ?
Je suis propriétaire, j’ai une famille, j’essaie toujours de me demander comment faire des films qui ont aussi un sens commercialement parlant. Mais c’est souvent frustrant, autant se taper la tête contre les murs. Computer Chess a d’abord été une idée, un fantasme très expérimental. C’est le projet le plus bizarre auquel j’aie jamais songé. Il s’est fait très rapidement et avec une liberté créative que je ne retrouverai sans doute plus.
Quelle est votre place dans le jeune cinéma indépendant américain ?
J’ai du mal à l’évaluer. On a dit, à mes débuts, que je faisais partie du courant « mumblecore » (petits films américains réalisés sans budget). Or, lorsque j’ai tourné mon premier film, Funny Ha Ha, en 2002, j’avais au contraire le sentiment d’être très isolé et en retard sur les autres, pas de faire partie d’un mouvement. En tout cas, mon prochain sera sans doute plus traditionnel que Computer Chess. Si je parviens à le financer, le tournage aura lieu cet été, à Austin.